Alien: Earth
5.3
Alien: Earth

Série FX, Disney+ (2025)

Voir la série

Dans le Disney du Wokistan, personne ne vous entendra crier

J'ai un problème avec la "franchisation" du cinéma. Les logiques de production ont rendu les "industriels" de la production cinématographique de plus en plus frilleux, incapables de prendre de réels risques et de pousser des projets inédits (d'autant que ça coûte cher de marketer ces choses là). Alors, quand j'ai vu qu'on nous pondait un n-ième truc Alien, j'en avais rien à cirer, comme avec la série Dune ou les autres 15 séries Marvel annuelles chargées de réanimer un produit commercial qui sentait déjà le renfermé il y a 10 ans.


Sauf que là, c'est Noah Hawley qui dirige. Considérant Fargo et Legion comme des dingueries, j'ai laissé le bénéfice du doute à la série. Et j'ai bien fait.


Là, c'est le moment où je vous parle de la réalisation, qui se permet des effets de style bien sentis, de l'écriture qui a l'air de vouloir parler de sujets de SF forts et qui établit des personnages qui, associés à un jeu d'acteur que je trouve très juste, sont assez attachants et engageants. Sauf qu'il n'est pas question de ça dans cette critique. Pourquoi ? Lisez les autres critiques sur cette page. C'est un festival de la mauvaise foi. Visiblement, tout film qui n'est pas une copie exacte du premier Alien est un blasphème et ne mérite pas d'exister (ce qui est assez hilarant comme position quand on se rend compte qu'on parle d'une saga qui a connu entre 2 et trois bons films en 46 ans). Peu importe ce que la série peut tenter, c'est pas comme avant, alors c'est pas bien. Donc, au lieu d'essayer de vous donner envie de voir une série prometteuse, je vais me lancer dans un nouvel exercice : la critique de critique, parce qu'il y a tellement à dire ici.

1- la cohérence avec tout le reste de la saga OSEF.

Je vous présente d'abord l'argument qui me fait le plus vriller. On a une bonne floppée de critiques qui s'éxaspèrent que ce n'est visiblement pas comme avant. Et oui, pas de huis clos dans un vaisseau spatial avec des lambdas qui se font éliminer uns par uns, pas de traître synthétique, de Mother pour privilégier l'intérêt de la compagnie et surtout pas de Sigourney Weaver en petite culotte. Effcetivement, les dates ne collent pas et la "saga Ripley" (composée d'une moitié de films pas oufs mais bon) perd en importance. C'est bien vu de la part des braves critiques qui font part de cet état de fait certain.


Pour ces braves, que je salue, allez trouver ce phare dans les ténèbres, cette petite pépite indée et innovante que l'on appelle https://www.senscritique.com/film/alien_le_8eme_passager/435660

Et oui, dire que "C'est pas comme avant" n'est juste pas une critique. L'ambiance n'est pas la même que dans l'original (qui a, je le rappelle, 46 ans) ? Il y a des corps robotisés qui ne sont pas fragiles ? Il y a des enfants beaucoup trop joyeux qui ne sont pas là juste pour servir de proie ? Il y a la terre ??? Impossible, je dirais même, wtf les amis ? N'importe quoi, hein ? 2/10 immédiat ?

Ça n'est, ni une critique, ni un argument. C'est juste une réflexion qui prouve que vous avez des yeux fonctionnels et peut-être même des oreilles, mais qui ne fait preuve d'aucune intelligence et qui n'apporte rien à aucun genre de conversation. C'est peut-être décisif pour vous, mais là encore, je ne peux que vous suggérer d'aller voir ce film : https://www.senscritique.com/film/alien_le_8eme_passager/435660

Une critique n'est pas un test de pureté. Si vous voyez une nouvelle oeuvre, dérivée d'un film précédent, il peut-être intéressant de faire une comparaison des deux, mais se limiter à ça confine au ridicule. Cet exercice, seul, est stupide et inutile. C'est ce genre de raisonnement qui pousse les spectateurs et les producteurs à la frilosité. Si vous n'êtes pas capable, ne serait-ce que de considérer quelque chose qui n'est pas un clone d'un truc qui date d'avant l'an 2000 abonnez vous à Madelen et laissez les grandes personnes faire des critiques.


Je vous jure, si on foutait ces gens dans un département créatif, ils vous pondraient Le réveil de la Force pour toutes les sagas connues du cinéma parce que leurs esprit à cessé de bouger passé leurs quinze ans.


( Au passage, en relisant la critique qui m'a inspiré cette part de ma diatribe, je me rends compte qu'un argument, démontant "l'inconhérence" de cette série avec l'original vient d'être adressé dans l'épisode 3 (je vous jure, mettre 2 après avoir la moitié de l'épisode 1 est un acte de grand honnêteté intellectuelle). Alors je vous le met juste ici :


Comment expliquer l'évolution de la technologie alors que la série se passe avant Alien le 8 ème passager ? Tout simplement en proposant une suite à Alien la résurrection (qui se passe longtemps après les premiers films) et en plus le début de la série pouvait reprendre la fin du film (Le crash sur terre du vaisseau). C'était pas compliqué de faire ça.

Extrait d'un dialogue de l'épisode 3:


*Au téléphone*


- I need to speak to Yutani

- This is her.

- ...

- Right, its been sixteen years (depuis que le vaisseau de l'interlocuteur est parti de la terre dans un vaisseau dont l'intérieur ressemble à celui du Nostromo). You knew my grand-mother. Now, I run the company.

Et oui, apparament, les pods de cryo-sommeil peuvent avoir l'effet d'envoyer des choses (voir même des gens !!!!! Concept impossible sauf si on était dans une série de Sf !!!! Impensable !!!!) très loin en très longtemps sans qu'elles ne vieilissent ou ne s'améliorent. Il fallait peut-être réflechir une seconde avant de poster des critiques de merde.)


2- Je regrette que les PLACEMENTS de produits me font sortir de l'immersion dans l'histoire: c'est du guérilla marketing pénible (faut il encore le voir...).

Peut-être que cela a échappé à certains, mais la série, comme les films, se passe dans un univers cyberpunk, où des méga-corporations dirigent le monde et où la pub est omniprésente. Voir des films et des programmes pour lesquels Disney a les droits n'est pas juste normal : ça a un but. Voir des personnages qui traitent des choses de notre temps, voir d'avant, comme des classiques indépasables montre une forme de stagnation culturelle, un vide créatif associé au capitalisme dévorant. En somme, le truc que d'autres reprochent à la série de ne pas être.

En fait, vous avez sûrement bien fait de ne pas réfléchir, les gars, sinon vous auriez pu vous sentir visés par le genre.


3- Le monde des séries et du ciné est toujours dirigé par le grand gourou du wokistan , donc cette fois place à des ados droïdes déconstruits et reconstruits en version Lego soja ascendant Playmobil. C'est eux l'avenir ! Putain vivement la fin du monde...

Bon, là, j'avoue que le fruit est bas, mais il faut bien que je parle du problème. Je ne vais pas faire de cours sur l'usage moderne du terme "woke" qui commence littéralement dans les pages de journaux suprématistes blancs américains et je vais me contenter de répondre à la critique.

Le terme n'a pas de définition claire, parce que sinon, ça serait "Qui s'oppose aux discriminations, qui promeut la diversité ou qui défend une forme de justice sociale", et c'est pas facile de juste dire qu'on aime pas quand les personnages importants ne sont pas assez blancs ou pas assez caricaturaux. Certains diront qu'on pourrait qualifier le premier alien ( ce flim : https://www.senscritique.com/film/alien_le_8eme_passager/435660 ) de "woke" (c'est littéralement un film dont l'antagoniste est un monstre violeur que le capitalisme veut s'approprier, quitte à se torcher avec la vie de leurs employés, et où la voix de la raison est une femme forte), mais bien évidemment : "rien de ce que j'aimais avant de devenir """""anti-woke"""" n'est woke."


( Je trouve cringe de s'exprimer en même mais c'est littéralement ça https://www.threads.com/@professorgutsv2/post/DL2_rzupmnK/this-is-the-type-of-propaganda-that-lex-luthor-would-say-about-superman)


Mais ce dont je veux vraiment parler ici, c'est de l'accusation qu'Alien : Earth soit "woke". Imaginons que le terme "woke" désigne quelque chose de réel et négatif. Dans ce cas, qu'est-ce qui ferait que la série est ""woke"" ? Est-ce que c'est à cause du fait que le personnage principal soit une femme ( comme dans ce film : https://www.senscritique.com/film/alien_le_8eme_passager/435660 ) ? Est-ce que c'est parce qu'il y aurait trop de personnages non blancs ( 4/12 qui ont un rôle avec plus de trois lignes et encore, je suis généreux parce qu'il y une meuf qui ne fait quasiment qu'exister avec un gun dans les mains) ? Trop de personnages qui ne sont pas des hommes blancs qui ont des rôles de dirigeants (Une femme blanche (qui est sous les ordres d'un homme blanc), un homme noir (qui est un antagoniste qui a sacrifié tout son équipage) et la fameuse Yutani de Wayland-Yutani qui apparaît 30 secondes dans l'épisode 3, contre 3 hommes blancs) ? Peut-être que le fait que les hommes blancs ou les archétypes de genre classiques soient dépréciés (les trois personnages qui apparaissent comme étant "la voix de la raison" sont deux hommes blancs et une femme qui a un clair rôle de "maman". Les "méchants capitalistes" sont un mec blanc et une femme asiatique) ?

Vu que ce n'est visiblement rien de tout ça, j'imagine que l'auteur de cette critique s'est juste foulé ses bien trop grosses couilles d'homme viril en regardant un épisode d'une série dont le discours est en prolongement direct d'un film qui a 46 ans. Faut dire que c'est quand même vachement moins bien que Wazabi avec Jean Reno, qui était un vrai film avec de vrais hommes et pas un de ces trucs pour homme soja avec des femmes qui n'ont parfois même pas les cheveux longs.


Conclusion :

Cette critique sort un peu tôt. Je ne l'écris pas parce que je pense qu'Alien : Earth est un chef d'oeuvre. On a 3 épisodes du truc, c'est clairement trop tôt pour coller un huit, mais bien les trois quarts des "critiques" que je lis sur ce site, auquel je faisais pourtant confiance, ne rîment à rien. On a droit aux élucubrations de quelques demeurés qui se sentent critique de cinéma parce qu'ils font une super imitation du nostalgia critic. Par pitié, si vous écrivez une critique qui rentre dans une de ces trois cases (c'est pas comme avant, il y a un truc que j'aime pas et je ne veux pas savoir si c'est important et c'est """woke"""), je vous en supplie, fermez vos gueules et réflechissez. Demandez vous pourquoi c'est ou serait un problème et surtout, arrêtez de jeter de 1 et des 2 parce que vos tendres sentiments sont frustrés. Si le niveau de votre pensée s'arrête à ce qu'il y a dans ces billets, contentez vous de dire aux gens que vous connaissez que vous n'avez pas aimé, écrivez peut-être un truc sur twitter si vraiment vous êtes fâchés tout rouge et tachez de ne pas polluer plus avant internet de vos conneries.

TarbaAifdepe
8
Écrit par

Créée

le 21 août 2025

Critique lue 237 fois

13 j'aime

14 commentaires

TarbaAifdepe

Écrit par

Critique lue 237 fois

13
14

D'autres avis sur Alien: Earth

Alien: Earth
Le-pecheur
8

Une série bien plaisante et bien prenante aussi malgré toute l'aversion qu'elle a pu susciter !

Qu'importe la lie pourvu qu'on aie du bon vin ! Alien Earth Saison 1 me laissera sur ma Faim !Episode final qui évidemment n'allait pas tout clore, loin s'en faut, c'eut été impossible à moins tout...

le 21 août 2025

45 j'aime

13

Alien: Earth
Nash_Tulsa
2

Dans votre salon personne ne vous entendra crier !

Deux épisodes suffisent pour se faire une idée de cette nouvelle catastrophe qu'est Alien Earth. Oubliez les critiques de la presse ou des youteubés et autres influenceurs qui vous diront que "Enfin...

le 14 août 2025

44 j'aime

22

Alien: Earth
Moizi
1

Dans votre salon, personne ne vous entendra ronfler

C'est Fede Alvarez, le réalisateur de l'ignoble Alien Romulus qui doit être content, son horrible bouse n'aura pas été très longtemps le pire truc qui soit arrivé à la saga Alien. Juste un an plus...

il y a 7 jours

42 j'aime

2