Le spectaculaire échec de cette série peut se mesurer au décalage stratosphérique entre les promesses faites au premier épisode et le contenu du reste. On commence in media res, dans ce qui aurait pu être une version alternative du premier film Alien. Les bestioles ont gagnés et l'âme damnée de Weyland-Yuttani réussit à rappatrier tout ce beau monde sur Terre. Pour couronner le tout, le vaisseau s'écrase au milieu d'une métropole et un commando armé jusqu'aux dents vient pour faire le ménage. Beau carnage en pespective.
C'était sans compter sur les têtes pensantes derrière ce curieux projet, qui décident de tout foutre en l'air et entamer une redite épouvantable d'un cliché éculé depuis quarante ans, le conte de la création qui échappe à son créateur.
On est donc présentés à ce groupe de synhétiques à conscience humaine, qui sont envoyés sur place participer au carnage. Je répète, ces synthétiques à conscience d'enfants qui ont couté des milliards sont envoyé dans un environnement hostile et inconnu. Une des nombreuses décisions illogiques prise par le personnage de Boy Kavalier, présenté comme un génie excenrique plutot que la caricature crasse dégoulinante d'hubris qu'il est réellement.
A la fin de l'épisode deux, la situation de crise est résolue, l'alien se fait fumer hors champ par un couteau de chasse, et on rappatrie le bestiaire dans un second lieu clos en insistant très lourdement que leur apparence cache quelquechose d'horrible.
Cette pénible mise en place n'aboutira qu'a quelques banales mises a mort, interrogeant ainsi la raison de développer un bestaire aussi vide au lieu de se consacrer à celui, autrement plus riche, de l'alien. La série ne nous épargnera rien, en consacrant un épisode de plus d'une heure à expliciter le hors champ de l'épisode un. Merci les gens, je voulais totalement revoir Alien 1 sans mise en scène et sans tension.
D'ailleurs je ne vais pas m'en apesentir outre mesure, mais la mise en scène est atroce dans chaque scène, même pour une série. Rien n'est inspiré, la tension est fabriquée grossièrement à coup de jump scares et la caméra n'arrive à rien sublimer. Seuls les décors du vaisseau rattrapent légerement le naufrage.
Les cinq épisodes restants sont dédiés à la rebellion des synthétiques contre Boy Kavalier, dans un festival de clichés, de lourdeurs et de facilités scénaristiques délirantes.
(pouquoi personne ne dit rien au groupe lorsque Nibs se fait éffacer la mémoire ? comment aucune mesure de contrôle n'a été prévu contre les synthétiques alors que l'on voit Wendy acquérir des capacités aussi dangereuses ? comment Boy Kavalier a fait pour ériger son empire alors qu'il a l'instinct de survie et les capacités d'anticipation d'un blaireau enragé ?)
Et toutes ces scories au service de quoi ? Un plan final d'anthologie, où les synthétiques font un regard face caméra pour annoncer la saison deux, en laissant tous les antagonistes en vie, alors que deux alien attendent sagement sur le coté comme les bergers allemands qu'ils sont devenus.
Car oui, la série réussit techniquement à se raccrocher à la franchise Alien, car son héroine se sert d'eux comme d'une arme. Quitte à explorer cet axe, on aurait préféré voir la suite d'Alien Covenant.
Pire moment de la franchise à ce jour. Au moins dans Alien vs Predator Requiem y a des nichons.