Il y a des séries qui promettent un voyage extraordinaire, et Atlantis faisait partie de celles-là. Dès les premiers épisodes, j’ai voulu y croire. Une relecture des mythes grecs avec un ton d’aventure grand public, un univers dépaysant et un trio de héros attachants… Tout semblait réuni pour une épopée aussi captivante que divertissante. Pourtant, si le plongeon dans les eaux de l’Atlantide commence avec panache, il finit par stagner dans des eaux tièdes, ni mauvaises, ni inoubliables.
Ce qui m’a d’abord plu, c’est l’ambition : remettre au goût du jour les grandes figures mythologiques dans un cadre télévisuel accessible. Le pitch de départ – un jeune homme moderne projeté dans un monde antique mêlé de magie et de légendes – aurait pu être une belle porte d’entrée vers une fantasy historique à la Merlin (du même studio). Hélas, malgré quelques bons épisodes, la série peine à maintenir une cohérence narrative forte ou une réelle montée en puissance dramatique.
Les arcs scénaristiques oscillent entre le trop convenu et le trop confus. Certaines intrigues sont étirées inutilement, tandis que d’autres semblent rushées ou inabouties. Il en résulte une impression de déséquilibre qui m’a souvent sorti de l’histoire. On sent que la série cherche son ton, hésitant entre humour léger, drame antique et aventures héroïques.
Le point fort de Atlantis, ce sont sans doute ses personnages. Jason, Pythagore et Hercule forment un trio plutôt sympathique, avec une bonne dynamique de groupe. Mark Addy en Hercule décalé apporte une vraie touche d’humour et d’humanité. Toutefois, si les acteurs font ce qu’ils peuvent, leurs personnages manquent parfois de profondeur ou d’évolution marquante. Les enjeux personnels sont souvent survolés, et cela empêche l’attachement durable qu’on aurait pu ressentir.
Mention spéciale cependant à certains rôles secondaires, comme Médusa ou Ariane, qui, bien que parfois enfermés dans des rôles un peu stéréotypés, apportent des nuances intéressantes.
Visuellement, la série propose des décors et costumes qui participent à l’immersion dans un univers mythique. On sent que la production a fait des efforts, notamment dans les premiers épisodes. Mais, au fil de la saison, les limites budgétaires deviennent visibles : effets spéciaux parfois datés, décors réutilisés, combats peu épiques… Cela ne gâche pas l’expérience, mais ça la rend moins mémorable.
En définitive, Atlantis est une série qui se regarde sans déplaisir, mais qui ne parvient jamais à exploiter pleinement son potentiel. Elle manque d’un souffle épique, d’une vraie singularité, et d’une vision plus affirmée. Cela dit, je reconnais son intention louable de démocratiser la mythologie à travers un divertissement familial, et je comprends qu’elle puisse séduire un public à la recherche d’un visionnage léger et sans prise de tête.
Avec un 6/10, je dirais que Atlantis est une série "moyenne +" : prometteuse, agréable par moments, mais trop bancale pour laisser une vraie empreinte. Un bon divertissement pour les amateurs de mythes, à condition de ne pas en attendre une série culte.