Bardot par Christine Deschamps

Comment dire sans blesser personne ? Difficile de faire une histoire passionnante avec un personnage aussi... euh, peu... euh..., sans envergure ? D'habitude, je me réjouis qu'on accorde aux femmes une place de premier rang, pour compenser l'invisibilité du genre. Mais là, on ne peut pas dire que Bardot ait brillé par sa discrétion, c'est le contre-exemple parfait. Je vais avoir l'air de la nana jamais contente (que je suis souvent, admettons-le...), mais cette femme-là aurait mérité de rester un peu plus dans l'ombre une fois les paillettes retombées. La preuve, cette série qui la suit à travers plusieurs de ses liaisons tapageuses sans vraiment s’appesantir sur ce qu'elle a pu apporter d'unique dans son métier (contribution dont, personnellement, j'aurais tout à fait pu me passer, pour ce que j'en ai vu...). Reconnaissons que le tapage n'était pas de son fait et qu'elle a subi l'invention de la presse à scandale (même si elle aurait tout à fait pu casser une porcelaine de Chine sur la tête du rédacteur en chef cynique qu'elle fréquentait dans le privé quand elle a découvert sa duplicité...). Mais bon, voilà voilà, la série est relativement ennuyeuse, même si elle est bien interprétée et correctement filmée. La faute à l'emphase mise sur la vie sentimentale ? A un personnage dont on a confondu le mauvais caractère et le caractère ? Elle a pour elle d'avoir su faire voler en éclats les convenances asphyxiantes de sa famille et de son temps, un bon point pour elle, mais elle semble l'avoir fait par égoïsme et inconscience, si on en croit le scénario, et ça ne rend pas son parcours franchement palpitant. Elle saute d'un type à l'autre par caprice, s'emballe, s'ennuie, passe au suivant, jure sur l'éternité, déprime et songe au suicide et c'est reparti. Jusqu'à une fin dont on se demande pourquoi diable elle tient lieu de fin, quand on ne voit guère la différence avec celles des épisodes précédents. Bref, une expérience tout à fait dispensable, à mon sens.