Lorsqu’une série choisit de concentrer toute son intrigue sur une seule journée — en l’occurrence un mariage — on peut s’attendre à un concentré de tension, d’émotions et de rebondissements. Malheureusement, Big Day (ABC, 2006) transforme cette promesse ambitieuse en une suite d’épisodes plats et convenus, peinant à captiver au-delà de quelques instants fugaces.
L’idée de départ n’était pas dénuée d’originalité : faire du jour du mariage le décor unique de toute une saison. Un terrain idéal pour jouer avec le temps, faire monter la pression et multiplier les situations absurdes. Mais au lieu de tirer parti de cette mécanique, la série s'enlise dans des gags faciles et un rythme étonnamment mollasson. La tension dramatique qu’on était en droit d’attendre ne décolle jamais vraiment.
L’un des écueils majeurs de Big Day réside dans ses personnages. Chaque protagoniste semble sorti d’un manuel de clichés télévisuels : la belle-mère insupportable, le marié dépassé, la mariée au bord de la crise de nerfs… Aucun ne parvient à dépasser son archétype pour offrir une véritable complexité ou un attachement sincère. L’écriture manque cruellement de finesse, se contentant souvent de recycler des situations déjà vues, sans apporter de regard neuf.
Pour une comédie, le plus grand reproche reste sans doute la pauvreté de son humour. Là où on espérait des dialogues ciselés et des situations burlesques bien amenées, on se retrouve face à des scènes poussives et des blagues prévisibles, à peine capables d’arracher un sourire poli. Le ton oscille maladroitement entre comédie romantique gentillette et vaudeville poussif, sans jamais assumer franchement l’un ou l’autre registre.
Certes, il serait injuste de nier quelques moments de grâce : certaines scènes parviennent à capturer l’ambiance électrique d’un mariage sous tension, et le concept horaire garde une forme d’intérêt. Mais ces réussites restent trop rares et trop éparses pour compenser la faiblesse générale du scénario et des dialogues.
Avec une telle matière première, Big Day avait de quoi devenir une comédie de situation originale et nerveuse. Au final, la série reste une tentative maladroite, qui s’ajoute à la longue liste des programmes oubliables de la télévision des années 2000. En lui attribuant un 4.5/10, je sanctionne surtout ce sentiment de gâchis : celui d’une bonne idée sabordée par une exécution sans audace ni éclat.