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Avant d'attaquer Black Mirror, il vaut mieux savoir à quoi s'attendre et surtout à quoi ne pas s'attendre.

Ne pas s'attendre à:

  • une critique pertinente de la société contemporaine;
  • un moindre point de vue politique; c'est presqu'un coup de génie d'avoir réussi à faire une série sur la tech aussi peu politique que Black Mirror...

S'attendre à:

  • une série non sans pertinence d'observations sur la psychologie humaine;
  • une bonne dose de sentiments;
  • du bon vieux fun trashouille des familles!

Et si l'on entre dans Black Mirror en ayant à l'esprit ce que la série promet et ce qu'elle ne tente même pas d'aborder, c'est plutôt impressionnant de constance dans la qualité. Évidemment, il y a des variations, des fulgurances et des foirages, mais cela ne diminue pas la réussite globale de l'entreprise.


Voilà mon avis super profond sur cette série dans les grandes lignes. Il n'y a pas tant à dire et pas tant à chercher. On peut se tirer sur la nouille en attendant que ça vienne mais il n'y a ici aucune dimension transcendante, ou programme politique. Ce n'est pas The Wire ou Battlestar Galactica et si l'on admet ce fait, c'est une série honnête et sensible. D'un certain côté, je suis assez admiratif de la modestie des ambitions de Charlie Brooker: utiliser notre commune humanité pour provoquer, amuser et émouvoir. It's not much but it's honnest work...

Bon, parce qu'il faut bien passer le temps je vais divulgacher tous les épisodes que j'ai regardés sous le prétexte de donner mon avis.

The National Anthem
Il faut souligner l'honnêteté de ce premier épisode qui annonce clairement la couleur: celle du fun trashouille des familles. Le premier ministre britannique donne de sa personne pour sauver la star d'eastenders et ruine son mariage. Il s'avère en fin de compte qu'il s'agit d'une manœuvre élaborée par un Marina Abramovic suicidaire pour le contraindre à baiser un porc en direct sur la télé nationale. Au-delà du côté vulgos éhonté de ce genre d'histoire, ce que j'adore se situe dans les dernières minutes, lorsque l'on voit furtivement quelques aperçus des dégâts que l'infidélité inter-espèces cause au mariage du premier. On rigole mais on reste à niveau d'homme et j'admire ce genre de probité.
Verdict: 7/10 avec petit cœur.

15 Million Merits
Si l'on veut regarder avec indulgence cet épisode, on peut presque dire qu'il s'agit de l'épisode le plus politique de la série entière, et que la critique de l'économie de l'attention est assez impeccable. Daniel Kaluya fait des grands yeux, c'est un peu son truc, et la fin est légitimement tragique.
Verdict: 7/10

The Entire History of You
Très bel épisode. Encore une fois, c'est l'idée de l'influence potentielle de la technologie sur nos relations personnelles qui est explorée. Que ferions-nous si nous avions la possibilité de réviser chacun de nos souvenirs à merci? Réponse: nous ruinerions notre propre vie. Simple, clair et précis.
Verdict: 8/10

Be Right Back
Déjà un des épisodes les mieux joués de la série, Haley Atwell et Domhall Gleeson sont parfaits. L'épisode est probablement le plus profondément humain et interroge avec une délicatesse inespérée la question de la mémoire, du deuil et de l'autre. De la dentelle!
Verdict: 9/10 avec petit cœur

White Bear
Un des meilleurs épisodes de télévision jamais réalisés (avec le pilote de Twin Peaks et Ozymandias de Breaking Bad). La pure cruauté de cette histoire est incroyable. Encore plus incroyables sont les pas moins de trois retournements de situation qui s'enchainent sans faiblir.
Verdict: 10/10 avec petit cœur, de loin le meilleur épisode de la série.

The Waldo Moment
Alors là on tombe de haut... après le meilleur épisode on a un des pires. Et clairement c'est dû au fait que Charlie essaie de faire de la politique et là c'est cata... c'est vraiment le genre d'avis pseudo-extrêmes clichés que j'avais à 14 ans. En plus on s'en fout du mec, y'a pas de cœur.
Verdict: un petit 4/10

White Christmas (épisode de noël)
Le bon vieux trash des familles bien méchant est de retour mais avec John Hamm en prime. Moi je demande pas beaucoup mieux.
Verdict: 7/10 avec un petit cœur pour le Super-Penis de Saint-Louis.

Nosedive
L'épisode le plus Ok Boomer de la série. Oui Facebook c'est le mal, oui Bryce Dallas Howard joue de tout son petit cœur. Oui cet épisode est cliché et ringard et me fait penser aux posts facebook des amis de mes parents.
Verdict: un généreux 5/10

Playtest
Le personnage principal est un peu tête-à-claques, ce qui n'aide en rien si on considère qu'on est sensé sympathiser avec ses problèmes de famille et le rapport qu'ils ont avec l'histoire du bousin.
Verdict: un léger 6/10 sans plus.

Shut Up and Dance
Méchant et manipulateur ainsi que j'aime mes épisodes Black Mirror, il culmine sur une révélation finale dévastatrice.
Verdict: 8/10 avec petit cœur.

San Junipero
Après un des épisodes les plus méchants, un des épisodes les plus tendres. Ça finit même bien! En plus il s'agit d'une touchante histoire d'amour entre deux vieilles femmes mais jouées par des jeunes bonasses, que demander de plus?
Verdict: 7/10 avec petit cœur tiens!

Men Against Fire

Bon, là je sais pas trop si c'est parce qu'à ce stade j'étais blasé, mais j'ai pas trop aimé cet épisode. La révélation finale pourrait fonctionner, mais ne fonctionne pas... c'est con.

Verdict: un 5/10 poli...

Hated in the Nation

J'étais hypé à l'idée de revoir Kelly MacDonald dans quelque chose (ah combien de triques furieuses ne dois-je pas à sa performance dans Trainspotting!) mais putain c'est nul en fait! On dirait un film russe de 2014 et pas un bon, un de ceux qui ressemblent à un ripoff fauché d'Independance Day.

Verdict: un 4/10 indulgent

USS Callister

Méchant et bas du front comme les meilleurs, avec en prime Jesse Plemmons, que tout le monde adore détester, le petit gros gentiment haissable par excellence. L'épisode ne se hisse pas au sommet mais est une entrée très apréciable dans le genre de la SF bassement vindicative qui est une des spécialités de Charlie.

Verdict: un 7/10 de satisfaction

Arkangel

En tant que papa d'un jeune bambin je peux sympathiser avec le dilemme de la maman, mais jusqu'à un certain point seulement, après je suis perdu et je commence à la hair, ce qui ne semble pas être le but...

Verdict: 6/10 parce que réalisé par Jodie Foster...

Crocodile

Pour être honnête je ne me souviens plus du tout de ce qui se passe dans cet épisode... c'est généralement pas bon signe mais après visionnage je lui avais mis...

Verdict: 6/10... donc je me dis que ça devait être ok...

Hang the DJ

L'autre truc auquel excelle Charlie: la comédie romantique! Mon coeur de minette ne résiste pas, c'est trop mignon, et en plus ça finit bien!

Verdict: 7/10

Metalhead

Même si j'ai apprécié certains aspects (comme l'idée que la créature se retourne contre ses créateurs et que l'hybris de la bourgeoisie leur dévorera littéralement la gueule) j'ai moyen aimé le déroulement asse linéaire. En plus, c'est gris et moche et les personnages sont pas très attachants.

Verdict: 6/10 (Eat the rich!)

Black Museum

Et là on renoue avec la veine trashouillou-sadique que j'aime tant, avec en prime un final vengeur super-satisfaisant et super cruel. Tout ce que j'aime dans BM!

Verdict: 7/10 avec petit coeur (et défibrilateur)

J'ai dit plus haut que BM est assez constant, mais j'ai un peu menti. Comme le taux de profit, il y a une diminution tendentielle du taux de qualité des épisodes... Ca ne veut pas dire que ça devient inregardable, mais on sent la pente glissante. C'est pourquoi il faudra attendre l'update pour les saisons 5 et 6 que je n'ai toujours pas regardées.

Listening_Wind
7
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le 16 juin 2023

Critique lue 117 fois

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