Les britanniques ont définitivement le vent en poupe en matière de série. Après les grandes réussites que sont Luther et The Shadow Line, le UK nous sert à nouveau un show des plus réussis.
Du créateur, Charlie Brooker, je ne connaissait rien. Je savais que Black Mirror était la nouvelle création de l'auteur de Dead Set, mais n'étant pas un grand fan du genre horrifique j'avais, à l'époque, fait l'impasse sur cette mini série mêlant zombies et téléréalité.
En revanche, je n'ai pas raté Black Mirror. Cette mini série en 3 épisodes, globalement indépendant les uns des autres en terme d'histoire, est un véritable coup de poing. Je ne reviendrai pas ici en détail sur les pitch, le risque de spoiler étant trop grand.
Black Mirror est à la fois une vitrine sur notre présent et un portail d'anticipation sur notre avenir potentiel. Nous sommes face à une critique acide de la société, tant sur le plan du progrès technique (internet, FaceBook, Twitter, Media en général...) que sur le plan Humain en général. Sous des allures de pamphlet confinant parfois au grotesque (le 1er episode notamment), l'auteur nous invite surtout à stopper les machines pour nous demander ce que nous sommes vraiment en train de faire. Jusqu'où sommes nous prêt à aller pour obtenir l'Information ? Qu'elles sont les limites de notre morale ? Avons nous encore aujourd'hui un tant soit peu de libre arbitre ?
Brooker pointe du doigt la surenchère constante de notre mode de vie, qui nous pousse sans cesse à repousser les limites de ce que nous pensons supportable. Sauf qu'à ce petit jeu on fini irrémédiablement par se perdre, oublier ce que l'on est, ce que l'on a déjà, pour toujours chercher "autre chose", à n'importe quel prix.
Réalisée de main de maître, la série est également parfaitement interprétée. Si le deuxième épisode est à mon sens un peu plus faible, cela n'est pas tant qu'il n'est pas réussi, mais tient surtout au fait que les deux autres sont d'une qualité tellement exceptionnels que celui-ci parait "juste" bon.
Je décerne une mention particulière au troisième épisode qui, par son anticipation, sa paranoïa, et son coté intimiste, illustre toute la maestria du propos, les risques et les enjeu de cette spirale infernale dans laquelle nous sommes finalement probablement déjà entrés.
Brooker conclu néanmoins sa trilogie sur une certaine forme d'espoir chevillé au corps. Le libre arbitre du genre humain peut, et doit, encore avoir un sens. Tirer les leçons de notre passé, élevé notre niveau d'attention et de vigilance, sont les seules alternatives qui nous reste. Il nous appartient de saisir cette chances, ou pas.
La densité de la série et de ces thèmes pourrait faire l'objet de multiples review, mais plus que de long discours le mieux est encore de regarder.
Indiscutablement une réussite.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.