Chernobyl
8.5
Chernobyl

Série HBO (2019)

Voir la série

Alors que l'URSS communiste est en train de couler à sa perte, l’événement tragique du 26 avril 1986, -c'est-à-dire il y a 34 ans jour pour jour au moment de l'écriture de cette critique - vient se poser comme la goûte d'eau qui fait déborder le vase au sein de ce régime politique communiste. Rien de plus terrifiant que ce désastre qui coûta, et qui coûte toujours, la vie de beaucoup d'hommes, de femmes, d'enfants et d'animaux, et qui aurait néanmoins pu être largement évité si un homme ne s'était pas entêté à vouloir passer un test dangereux à tout prix.
Le tournage de cette série, qui se centre sur les événements avant, pendant, et après l'explosion du réacteur quatre de la centrale nucléaire, est plutôt réaliste et donne une vraie image de ce qui a pu se dérouler dans la ville de Prypiat et ses alentours ces années-là.
Le manque de précaution face à cette centrale nucléaire, et toutes les autres qui se trouvaient alors dans le pays d'ailleurs, est impensable de nos jours. Le risque était grand, tragique et horrifiant et pourtant aucune mesure n'a été prise au préalable. Cet événement est aussi la preuve des failles qui existaient dans ce régime communiste de la fin des années 80, qui d'ailleurs prendra fin cinq petites années plus tard, aussi des suites de cet incident.
Maintenant, tout au long des cinq courts épisodes qui constituent cette mini-série, une tension impalpablement terrifiante règne. Elle est transmise par les images, mais aussi par une musique très angoissante qui surplombe la majorité des plans importants. C'est aussi la présence de cette musique extrêmement bien choisie qui renvoi au spectateur cette sensation de tension, de désarroi et de tristesse.
Quoiqu'il en soit, même si je me doute que l'histoire d'origine a été très nettement romancée pour cette mini-série (car c'est toujours un combat perdu d'avance que d'adapter avec exactitude une histoire vraie), je pense qu'elle donne une idée réfléchie et réaliste de ce qui a pu se produire ces années-là. On ne pas se mentir, devant cette série, on ne passe pas forcément un bon moment au vu de ses faits tragiques, on a envie de se révolter contre toutes ces personnes de pouvoir qui ne pensent qu'au chiffre, qu'au parti, qu'à eux-même, et on a aussi envie de s’immerger dans la série pour prévenir ses protagonistes, leur dire que non, ils n'ont pas fait ce qu'il fallait, il aurait mieux valu perdre son poste et sauver des milliers de personnes, plutôt qu'obéir irrationnellement à un ordre extrêmement dangereux du supérieur. Mais, bien entendu, contrairement au moment des faits, on a désormais le recul de ce qu'il s'est passé, ses conditions et les clés de comment il aurait pu être simplement évité.
En résumé, bonne série qui donne une idée réaliste de comment ont pu se dérouler les événements du 26 avril 1986 au sein de la centrale nucléaire de Tchernobyl, et un sincère hommage à toutes ces personnes courageuses qui y ont laissé leur vie pour tenter de limiter les dégâts de l’égoïsme, de la bêtise et de l'inconscience d'autres qui étaient alors aux commandes de ce parti communiste déjà perdu d'URSS.

LouiseLebrun
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 10 Séries

Créée

le 26 avr. 2020

Critique lue 184 fois

Mia A.Anderson

Écrit par

Critique lue 184 fois

D'autres avis sur Chernobyl

Chernobyl
Sergent_Pepper
9

Science, inconscience, ruines et larmes

Malin, malin, malin… le mot ne cesse de revenir à l’esprit, dès l’ouverture de ce petit fleuve de 5 heures pour une immersion dans les eaux contaminées de l’Histoire. Maline, cette idée de commencer...

le 12 juin 2019

148 j'aime

10

Chernobyl
drélium
8

Soft Power Plant

Le premier épisode est la chose la plus terrifiante qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. Une menace sourde s'empare de la pellicule dès les premières secondes. Tellement terrifiant que...

le 14 juin 2019

106 j'aime

3

Chernobyl
guyness
8

Dies iradie

Le 26 avril 1986, alors que des tubes aussi prémonitoires que "ouragan", "burning heart" ou "in the heat of the night" inondent les ondes françaises, une extraordinaire combinaison de bêtise humaine,...

le 10 juin 2019

100 j'aime

17

Du même critique

Cinq heures avec Mario
LouiseLebrun
8

Au cœur d'une réflexion intérieure

Les dix premiers chapitres sont extrêmement dures à suivre à cause de la forte abondance de répétitions. Il est très difficile de comprendre où veut en venir Delibes avec son histoire de récente...

le 24 avr. 2020

Le Château ambulant
LouiseLebrun
10

Ode à l'évasion

Pourtant peu adepte des films d'animations, et n'ayant que trop peu de connaissance de l'oeuvre artistique de Miyazaki, Le Château Ambulant fait parti de ses très rares films où lors du générique de...

le 24 avr. 2020

Dumbo
LouiseLebrun
8

Pour les grands et les petits

Nul autre que Tim Burton pour réadapter au cinéma un tel classique Disney. L'enjeu était de taille, l'histoire de Dumbo est connu de tous, et en faire une adaptation aurait pu être une nouvelle...

le 18 avr. 2020