Regardé en une fois.
Purée ce docu pue de la moule ! C'est pas possible de faire un truc pareil, on dirait du clickbait ! Sans arrêt à faire monter le drama, à faire du sensationnalisme, à couper les phrases pour digresser et créer du suspense... ce docu aurait pu être un film de 1h environ... au lieu de ça, 3 épisodes de 40 minutes parce qu'il faut digresser un max et mettre des intervenants qui ne sevent à rien à part dire aux spectateurs ce qu'ils doivent ressentir, ou préciser d'autres trucs évidents voire inutiles. Honte à celles et ceux qui ont participé j'ai envie de dire... Bon y a l'envie d'aider, c'est louable, mais au final, je préfère la pudeur des Trintignant qui ont choisi de ne pas participer au film du tout.
Le récit ne surprend pas vraiment, la plupart des éléments étaient déjà dans la presse. Bon, on décortique un peu plus le cas de la mère du fils de Cantat, mais c'est pas non plus des détails qui vont tout changer. Je suis assez surpris en fait, parce que le docu ne fait jamais que compiler et résumer les articles des 20 dernières années. Pour ceux qui s'y sont vaguement intéressés comme moi, c'est déjà assez vain, faut vraiment avoir refusé de lire à ce sujet pour être surpris par la teneur du récit. Le développement est foutraque, ça coupe tout le temps pour digresser, une phrase toute simple devient un truc 'hyper compliqué' tant on nous insert d'interviews entre deux mots... et puis le début du premier épisode, c'est quoi ? une sorte de mini bande annonce pour nous dire que la série va être géniale ?? j'ai lancé la série, donc a priori je n'ai plus besoin d'être convaincu... c'est un truc qu'on retrouve de plus en plus dans les capsules facebook, genre un bout d'interview de 1mn, ben les 10 premières secondes, c'est un moment fort de cette minute, qu'on reverra donc après dans le contexte... c'est tellement naze cette méthode, ça participe clairement au nivellement par le bas de notre société.
Bon que dire d'autre... c'est quand même un peu plus construit à partir de la moitié du deuxième épisode, un peu plus fluide, mais c'est quand même la grosse mascarade. Et le docu ne rend même pas justice aux archives, genre Lio chez Ardisson, c'est mal monté, ça donne l'impression que Lio est une 'hystérique' (désolé pour le terme choisi) alors que quand on regarde l'interview en entier, oui à la fin elle est plus énervée, mais la plupart de son intervention avait été faite de façon très calme, argumentée, sans excès.
Ho et puis y a ce moment où la maquilleuse retient ses larmes. Ces fils de putes du docu qui continuent à filmer en zoomant ; je parie que les réalisateurs mouillaient/bandaient en voyant ça, c'est tellement ignoble.
Bon, petit aparté sur l'aspect créatif d'un récit délicat. De manière général, quand on écrit un scénario, on veut des moments forts, c'est ce qui stimule l'auteur, on en a des frissons parfois, et on sait que c'est ce que cherche le spectateur. Du coup, dans un film d'action, on cherche à créer la scène d'action la plus mémorable et il n'y a pas de honte à cela. Dans le cas d'un sujet délicat traitant d'agressions sexuelles... c'est un peu plus gênant. On ne va pas se priver de scènes fortes, mais se dire que son projet traitant d'agressions sexuelles manque de scènes fortes, de séquences qui donnent le frisson... ça fait sentir l'auteur coupable. Parce que c'est un peu malsain de chercher à créer 'une bonne scène' quand ça parle d'un sujet aussi dramatique. On a l'impression d'être une raclure. Mais en même temps c'est ce genre de scène qui rendra le film plus mémorable. Attention, ça doit pas forcément être une scène trash de l'agression. Mais ça aura forcément un rapport. Et ici, je peux comprendre qu'ils aient eu envie de surenchérir dans le drama pour marquer le spectateur. Mais je pense qu'il y a quand même une limite de la décence à ne pas franchir. Et si ce docu en marquera plusieurs, je pense aussi que les auteurs ont largement franchi cette limite de la décence, c'est vraiment écoeurant.
Y a un plan bizarre aussi. Tout le monde a remarqué le gendarme lituanien qui se marre pendant que Cantat chiale et explique, probablement qu'il ne comprend pas. Cela donne une séquence un peu surréaliste avec un flic complétement détaché alors que Cantat joue le rôle de sa vie. Tout d'un coup, sans que rien ne le souligne narrativement, y a un gros plan sur le flic qui se marre. Quel était le propos des auteurs ? Que le spectateur le remarque et se fasse un avis de cette séquence, c'est son droit, mais là, cet effet de montage, tout d'un coup, on est dans un bêtisier de fin d'année...
Et donc concrètement en terme de mise en scène, ça se traduit comment ? ben par de la musique qui appuie le drame à mort, des effets de montage pourris, une voix off, des interviews sur des fonds neutres ou en rapport avec le métier de la personne (bien naze comme choix), des archives parfois charcutées, un découpage qui illustre mot par mot... si le narrateur avait dit par exemple 'faim de loup', le monteur aurait certainement inséré une image de loup en train de bouffer... c'est le niveau de ce film ! les premières années de l'option montage d'une école cinéma serait plus subtils !
Bref, c'est pas inintéressant en soi, c'est juste que la plupart des trucs avaient été dit ; on reprochera par contre la narration et la mise en scène qui en font un cirque vicieux.