Avant propos

Comme pour ma critique de "Tempest", je ne suis pas là pour répondre à une polémique que certains ont pu lancer sur la toile, à savoir si on a détourné des écrits religieux, même des éléments du chamanisme y sont mêlés. Car certains ont oublié l'essentiel: nous sommes dans une œuvre de fiction, et de toute façon j'ai juste envie de rajouter, tout le monde est libre de croire ou de ne pas croire, à condition de rester dans un respect mutuel et la liberté de penser ce que l'on veut.


"Des vœux pour un génie" était une des séries les plus attendues de 2025 en matière de k-drama. Magie? Emotion? Poésie? Romantisme? Histoire? Si vous êtes venu pour tous ces thèmes, vous allez être bien déçu la plupart du temps. Kim Eun-Sook, la scénariste de nombreux séries à succès en Corée, mais aussi de navets, s'est ici complètement égarée, peut être à cause d'un cahier des charges imposé par Netflix lui même, et un sponsoring de marques omniprésent et surtout trop voyant, à en devenir insupportable. Sur le papier, il y avait des promesses, qui malheureusement ne seront pas tenues. L'histoire n'est pas seulement éculée, elle est fade, sans saveurs. Dernière chose, si vous voulez rester dans le ton de la couleur locale, regardez en VOSTFR, (pas compris pourquoi seule la VO laisse la langue arabe, sauf durant une scène du 10e épisode) Et comme on le dira sous forme de private joke dans un épisode, on est pas chez Disney. Oui, je l'ai bien compris merci...


Pour résumé, Ki Ga Yeong(Bae Suzy), une jeune coréenne venue pour une raison précise à Dubaï, va par hasard, au détour d'une ballade dans le désert, tomber sur une lampe magique. Celle-ci est habitée par un Djinn Efrit dénommé Iblis(Kim Woo-Bin). Mais ce génie est un peu particulier, il est un de derniers de sa race, survivant d'un long combat contre les anges. Ga Yeong est aussi une jeune femme à part. En effet, celle-ci a été abandonnée par ses parents et confiée à sa grand mère qui l'a élevé depuis toute petite. Elle a des troubles comportements qui l'a rendent apathique, proche de la psychopathie, ce qui lui a nuit toute sa vie. Colérique, souvent stoïque, c'est une plaie pour son entourage. Iblis a été enfermé 983 ans dans sa lampe, et sa rencontre avec Ga Yeong n'est peut être pas si fortuite que cela. Comme elle veut prendre son temps pour faire ses 3 vœux, il se voit obliger de la suivre en Corée. Mais c'est surtout un pacte passé avec elle, qui va sceller sa destinée, mais aussi celle de Ga Yeong.


La première chose à retenir c'est que c'est beaucoup trop long pour ce que ça raconte. 13 épisodes, 12 en réalité si on retire tous les génériques de fin. Si le début peut paraitre plaisant et fait office d'introduction, le ventre mou du drama va être un vrai supplice de tantale à suivre, parce que le scénario est pauvre et que la trame narrative est faible. C'est vraiment poussif, par moment soporifique à suivre. Seuls quelques épisodes vers la fin viennent sauver un ensemble trop chaotique. Autre chose et je tiens à le préciser, on est pas dans une histoire Disney à l'eau de rose, parce qu'il va y avoir du sang, des morts, des décapitations. Voilà vous serez prévenu si vous comptez regarder la série avec de jeunes enfants. On est pas devant Aladdin ou Shrek. En fait, il n'y a pas grand chose qui puisse nous émerveiller ou nous émouvoir. C'est un très bel écrin, mais la plupart du temps il est malheureusement vide. On a surtout l'impression d'être dans une Fashion Week permanente, avec une surabondance de présence de marques de luxe diverses. Si vous cherchiez comment a été financé en bonne partie le drama, pas la peine donc de vous faire un dessin.


L'intrigue est trop convenue, l'antagoniste très mal amené, tard dans l'histoire, et pas du meilleur effet. L'Ange noir de la mort est plus une parodie qu'autre chose. Visuellement le beau côtoie le très laid, notamment les animaux. Alors tout n'est pas à jeter, il y a des moments drôles, tendres ou sympas sur certains cas secondaires liées au vœux. Certaines scènes sont plus ou moins subtiles, et niveau dépaysement, remercions l'office de tourisme de Dubaï. Les acteurs font se qu'ils peuvent pour maintenir le navire à flot, mais on est toujours à la limite. Kim Woo-Bin et Suzy sont des acteur et actrice que j'apprécie, mais désolé, niveau alchimie on repassera. C'est trop caricatural et surjoué. Dans Vagabond avec Lee Seung-Gi, alors qu'on était même pas au niveau du flirt ça le faisait grave, mais pas ici. Comme il sera expliqué, elle refuse l'argent de sa mère au début, mais possède un garage auto tellement propre qu'on pourrait manger par terre, roule en BMW et possède des tonnes de fringues et accessoires de luxe. Idem pour Iblis qui arbore une succession de fringues qui a du faire plaisir à LVHM notamment. Voilà, voilà...En fait elle vit un peu comme un princesse dans l'opulence. D'où vient le pognon? La bourse et les bas de laine de mamie.


En fait ce drama surfe sur le narcissisme tout du long, où est passé la magie et la poésie qu'on nous avait vendu? Il n'y a aucun rythme la plupart du temps, c'est plutôt une succession de séquences plus ou moins intéressantes. La scénariste semblant reprendre un peu de crédibilité et d'envie vers le 9 ou 10eme épisode, enfin! Oui parce que le réalisateur et le metteur en scène font se qu'ils peuvent pour sauver les meubles, et ils s'en sortent pas trop mal les pauvres. Le plus frustrant c'est qu'on a vraiment du mal à s'identifier au couple leader et aux personnages, parce qu'ils ne dégagent souvent pas grand chose. Et ce n'est pas quelques "guest star" venus prendre leur chèque qui viennent changer la donne. Il faudra aussi prendre en compte que la seconde partie du drama prendra un virage plus violent, avec des scènes d'action plus ou moins nécessaires et réussies. C'est surtout rempli de clichés et autres poncifs dont on aurait pu se passer. C'est souvent manichéen, sans nuance. Ok le bien c'est le bien et le mal c'est le mal, mais parfois le mal c'est le bien et inversement. Oui parce qu'ici on inverse les rôles: par nature un Djinn est mauvais et un ange bon mais ici on va opérer une croisée des chemins. Original après tout, mais ce n'est pas fait très subtilement.


Sur l'ensemble j'ai bien aimé les épisodes 10 à 12, où il y a vraiment de la consistance, du très beau visuel, de l'émotion, un très beau combat entre nos 2 duellistes, mais pourquoi nous avoir fait attendre aussi longtemps? Moi je voulais voir ça durant toute la durée de la série. Mais quel gâchis. Le dernier épisode ne sert strictement à rien, pire il dessert totalement le récit et le fait conclure d'une manière grotesque et pathétique: non seulement c'est encore un énième défilé de mode, mais on va utiliser des raccourcis tombés du camion pour que nos deux tourtereaux finissent ensemble, et que les autres personnages secondaires qui leur sont liés, aient aussi leur happy end. Au diable donc toute sincérité. Bref sur l'ensemble c'est une grosse déception, parce que le scénario est beaucoup trop faible et alambiqué pour nous embarquer. Certes on aura voyagé par moment, mais pas comme on aurait pu l'entrevoir. L'amour dans tout ça? Il va arriver, mais c'est plus un ersatz qu'autre chose. Très déçu au final, j'en attendais mieux.


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