Drive (FOX, 2007) avait tout pour séduire sur le papier : une course illégale à travers les États-Unis, des personnages aux motivations troubles et un mystère central qui promettait de tenir en haleine. Malheureusement, si l’idée de départ est accrocheuse, son exécution laisse clairement à désirer.
Dès le premier épisode, la série pose ses bases avec efficacité : le spectateur est rapidement plongé dans l’univers de la course, les enjeux personnels des participants sont esquissés, et le suspense est savamment entretenu. Nathan Fillion livre une prestation solide, sans doute le point fort du casting. Son personnage, Alex Tully, est suffisamment nuancé pour susciter l’empathie.
Mais très vite, les limites du projet apparaissent. Drive peine à développer réellement ses personnages secondaires. Beaucoup restent des archétypes à peine esquissés, privés de la complexité qui aurait pu enrichir la tension dramatique. Les motivations de certains concurrents paraissent artificielles, voire forcées, ce qui nuit à l’attachement que l’on pourrait éprouver pour eux. L’écriture manque de finesse dans la gestion de ces multiples intrigues parallèles, donnant parfois l’impression d’un enchaînement de situations plus mécaniques qu’émotionnelles.
Sur le plan de la mise en scène, le constat est similaire : si quelques scènes d’action fonctionnent, d’autres trahissent un budget limité et une réalisation parfois plate, bien en-deçà des ambitions initiales. La course, qui aurait dû être au cœur du spectacle, manque souvent de tension réelle. On observe davantage les personnages dans des chambres de motel ou au téléphone qu’en train de réellement rivaliser sur la route.
Enfin, l’annulation prématurée de la série après seulement six épisodes n’arrange rien. Le spectateur reste avec de nombreuses questions sans réponse, des arcs narratifs interrompus et une impression générale d’inachèvement. Le potentiel de Drive est indéniable, mais il n’a jamais eu le temps (ou les moyens) de pleinement s’exprimer.
En définitive, Drive est une série prometteuse, mais avortée. Un concept accrocheur, une entrée en matière intrigante, mais une exécution bancale et une narration inaboutie. Mon 6/10 reflète cet équilibre entre bonnes intentions et déception finale.