Spleen et Idéal
Immédiatement amalgamée avec 13 Reasons Why et Skins, la nouvelle série HBO avait de quoi effrayer. L’appréhension grandit encore à la lecture du synopsis. Rue, 17 ans, est déjà une grosse toxico...
Par
le 20 févr. 2023
65 j'aime
Euphoria vous plonge droit au fond de l’univers triste et sombre de Rue, adolescente en proie à ses addictions, notamment aux drogues dures. Autour d’elle, des adolescents issus de la génération Z, perdus dans une ère où la limite n’a pas vraiment de sens.
Produite par Sam Levinson et le rappeur Drake, elle aborde les problèmes que rencontre ces adolescents 2.0 titubant entre alcool, drogues, sexe. La chasse à l’excès. Euphoria illustre avec maîtrise le cheminement personnel que vit un adolescent en quête d’identité avec pour toile de fond les incontournables réseaux sociaux, véritables vecteurs de violence. Les relations amicales et amoureuses sont intenses, excessives, comme à l’adolescence. L’amitié ressemble à l’amour et l’amour à la passion. L’adulte est quant à lui névrosé, alcoolique, déviant ou simplement absent.
Ces ados se débattent et cherchent à survivre à ce que leur âge, leur époque, leur société leur imposent, un monde éparpillé ou les repères se sont évanouis. L’ivresse des personnages d'Euphoria parle d’un mal être complexe. Assujettis à leurs désillusions, leur détresse est mise à nue et leurs aspirations mises à mal.
On suit Rue dans les méandres de sa dépendance. Zendaya ne pourrait être plus pure dans son interprétation (Elle deviendra d’ailleurs la plus jeune actrice à remporter un Emmy pour ce rôle, et ce, dès la première saison). Son jeu captivant, est aussi puissant que les opiacés que consomme son personnage. Elle met Rue à nue, elle la rend d’autant plus vulnérable qu’elle interprète son rôle avec la plus absolue justesse. Son amoureuse Jules, jeune trans, interprétée avec délicatesse par Hunter Schafer est poétique et décalée. Elle n’appartient pas à toute la violence dans laquelle elle évolue. Une sensibilité exacerbée qui la rend à la fois unique et indispensable dans ce chaos. Les femmes jouent un rôle clé dans cette univers. Hypersexualisées, subissant parfois leurs corps, (Cassie et sa poitrine un peu trop sexy) et le désir qu’il provoque. Elles sont aussi des figures de féminisme quand elles décident de reprendre le pouvoir (Maddy qui met fin à une relation perverse) face à une masculinité toxique On pense à Nate Jacobs, le beau gosse du lycée aussi charismatique que détestable ou à son père Cal (Éric Dane bien loin de Marc Sloan son personnage dans Grey’s Anatomy). Kat qui lutte contre la grossophobie embrasse l’acceptation de son corps et de ses désirs charnels. Quelques personnages semblent plus équilibrés dans cette anarchie malgré leur histoire comme Lexi (dont la mère est toujours un verre à la main) et Fezco, un dealeur au grand cœur. La distribution excelle. Chaque personnage est interdépendant d’un autre mais chaque rôle est construit. Il n’y a pas de personnages secondaires. On pourrait dire que ce sont les acteurs qui sont incarnés.
Cette série “teen” s’adresse en fait à un public (très) averti. Il serait réducteur de qualifier cette série de “thrash.” On ne peut qu’être envouté par l’univers ambiant aussi dark soit-il. C’est en cela qu’elle pose question. Comment prendre le recul nécessaire quand on est encore qu’un jeune spectateur ? Est il toujours bon de décrire ce sujet délicat de manière si réaliste ? Cela est-il nécessaire ou au contraire néfaste pour un public trop sensible ? On peut faire un parallèle avec 13 reasons why qui avait déjà été pointée du doigt pour sa manière très réaliste d’évoquer le harcèlement scolaire, les agressions sexuelles, le viol et le suicide. Mieux vaut il fermer les yeux sur cette réalité vécue par de nombreux adolescents ou au contraire les en protéger en abordant le sujet ? La question mérite d’être soulevée mais la conversation devrait exister.
Créée
le 23 févr. 2022
Critique lue 96 fois
Immédiatement amalgamée avec 13 Reasons Why et Skins, la nouvelle série HBO avait de quoi effrayer. L’appréhension grandit encore à la lecture du synopsis. Rue, 17 ans, est déjà une grosse toxico...
Par
le 20 févr. 2023
65 j'aime
Hormis l'esthétique, je n'arrive pas à apprécier cette série, alors qu'elle est carrément adorée par la majorité des spectateurs. La psychologie, le comportement et les névroses des personnages sont...
Par
le 1 avr. 2020
54 j'aime
(article disponible sur PETTRI.COM) Quand deux des personnalités les plus importantes de la pop culture actuelle se retrouvent sur un même projet, aussi dantesque que passionnant, on ne peut que...
le 12 nov. 2019
40 j'aime
2
Lol sort demain sur Netflix. Réalisé par Lisa Azuelos qui signe ici son deuxième film, après Comme t’y es belle déjà synonyme de fraîcheur et de de romantisme. Un « teen movie » à la française qui...
Par
le 28 févr. 2022
Euphoria vous plonge droit au fond de l’univers triste et sombre de Rue, adolescente en proie à ses addictions, notamment aux drogues dures. Autour d’elle, des adolescents issus de la génération Z,...
Par
le 23 févr. 2022