Petite grande fille
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En huit courts épisodes aux teintes douces amères, Luzie Loose et John-Hendrik Karsten ont créé une série consacrée à la santé mentale des jeunes adultes, dont le mot d'ordre, à rebours de son titre, Everyone is fucking crazy, serait plutôt : Tiens bon!
La psy de quatre jeunes allemand.es décède soudain (suicide, accident, crime ?) les laissant "orphelins", avant qu'une curieuse assistante ne vienne les prendre en charge et les embarque dans une thérapie atypique, qui ressemble à une amitié, basée sur une forte complicité de groupe, née d'un besoin de faire famille. Le quatuor, avec son histoire, ses traumatismes et ses TOC, doit apprendre tout seul à se confronter au monde. Si l'ambiance générale est une tendresse plombée par un malaise profond, certaines scènes plongent dans la comédie, d'autres dans la romance, dans le drame ou dans le thriller, autant de divertissements qui font oublier le malheur initial de ces jeunes, qui habitent chez leurs parents, mais qui vivent bien seul.es. Il n'y a jamais de pathos, et si certains clichés sont évités et d'autres empruntés, c'est l'émotion qui guide l'action des uns et des autres et du groupe, plus que la raison.
Esthétiquement neutre mais assez efficace, la mise en scène se démarque dans sa création des espaces : chacun.e a construit son décor, son safe space, son univers, toujours marginal, ou plutôt décalé (la marge, c'est ce qui sert à relier les pages, disait Godard). Si le monde autour de toi n'est pas confortable, construis le tien, caché, poétique, calme, clos, ouvert ou agressif, dans un premier temps, puis intègre l'un dans l'autre: tel est le principe psychologique et esthétique qui régit la série et lui donne son charme.
La saison 1 d'Everyone is fucking crazy n'aborde pas également tous les sujets qu'elle expose, et c'est aussi sa force : rester réaliste face à la complexité des troubles psychologiques. Une saison 2 serait possible, même si la première se suffit à elle-même.
Créée
le 25 août 2025
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