le 3 juin 2017
And now my watch is not going to end
Game of Thrones n’est pas une série banale. Bien qu’elle n’ait pas le plus gros budget de l’histoire des séries télévisées, ni même les meilleurs salaires pour ses acteurs, elle est considérée à...
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Critique de la Saison 1 :
En 2011, HBO lançait Game of Thrones avec la promesse d'une fresque médiévale réaliste et impitoyable. Dix épisodes plus tard, la promesse était tenue : la série de David Banioff et D.B. Weiss imposait un univers d'une densité jamais vue jusque là, où la fantasy se même de tragédie politique et familiale.
Dès le premier épisode, la mise en scène impose une mise en scène rugueuse : pierres froides, visages marqués, ciel gris. Ici, la magie est rare. Le pouvoir, lui, se conquiert dans le sang. La saison prend le temps d'installer les grandes familles du royaume, leurs alliances, mais aussi leurs rancoeurs. On peut trouver le rythme lent, mais cette lenteur permet la lente montée en tension tout au long de la saison. Jusqu'à l'épisode 9, coup de tonnerre dans la narration qui redéfinit les règles du genre et prouve que personne n'est épargné ou à l'abri à Westeros. Nous sommes prévenus.
Les personnages sont le coeur du récit. Ned Stark, trop intègre pour ce monde corrompu ; Tyron Lannister, ironique et lucide ; Daenerys Targaryen, métamorphosée en souveraine flamboyante : tous incarnent une complexité morale rare. Les figures féminines, loin d'être secondaires ou décoratives, s'imposent comme des forces de résistance et de stratégie dans un univers profondèment patriarcal.
Sur le plan visuel et sonore, la série atteint déjà des sommets : décors naturels somptueux, sublimés par une photographie glacée, musique envoûtante de Ramin Djawadi. Chaque plan semble pensé pour l'immersion. Même les batailles hors champ participent à ce réalisme politique : la violence est moins spectaculaire et importe surtout par ses conséquences.
Cette première saison n'est pas uniquement une introduction, c'est la fondation d'un univers. Elle pose les bases d'un chef-d'oeuvre à venir, un monde où l'honneur se paie cher, et où chaque choix à des conséquences graves.
Critique de la saison 2 :
Après avoir posé les fondations d'un monde à la fois cruel et fascinant, la deuxième saison de Game of Thrones déploie toute la carte de Westeros pour nous plonger au coeur de la guerre des trônes. Les pièces de l'échiquier sont désormais en mouvement, les ambitions s'affrontent et la série prend une ampleur à la fois politique et épique.
La mort de Ned Stark a laissé un vide, aussitôt comblé par des prétendants plus ou moins légitimes. Cinq rois se disputent la couronne, et chacun croit avoir le droit - ou la force nécessaire - de la revendiquer. Ce chaos organisé devient le moteur d'une saison où la stratégie, la manipulation et la vengeance dominent tout. On s'aventure de Port-Réal aux Îles de Fer, et même au-delà du Mur. L'univers s'élargit sans perdre sa cohérence.
Cette deuxième saison confirme la maîtrise narrative de la série. Les intrigues se croisent avec une fluidité exemplaire, et chaque ligne de dialogue semble peser dans la balance du pouvoir. Tyron Lannister, devenu Main du Roi, brille par son intelligence et son ironie cinglante (Peter Dinklage est impérial). Face à lui, Cersei, Stannis, Renly ou Robb Stark incarnent chacun une facette du pouvoir : l'orgueil, la foi, la vengeance ou la justice.
Visuellement, la série franchit un cap. Le budget s'envole et cela se voit : costumes raffinés, décors plus vastes. L'épisode "La Nera" est légendaire, offrant au media télévisuel une de ses plus grandes batailles. Réalisée par Neil Marshall, cet épisode est un modèle d'efficacité : feu, acier et sang s'y entremêlent dans un crescendo spectaculaire.
Cette saison peut souffrir d'un léger excès de dispersion, avec beaucoup de lieux et de visages à se rappeler. Mais cette complexité fait partie de la richesse de Game of Thrones, cette série ne prend pas par la main, mais plonge le spectateur dans un univers exigeant, où chaque décision à un prix.
Critique de la saison 3 :
La guerre bat son plein, mais l'essentiel se joue ailleurs : dans les regards, les trahisons, les serments brisés et leurs conséquences. La série délaisse (un peu) les batailles pour se concentrer sur personnages et leurs choix. Robb Stark, Jon Snow, Daenerys Targaryen ou Jaime Lannister avancent sur des chemins parallèles, chacun confronté à sa propre conception de l'honneur, du pouvoir ou de la rédemption. L'écriture atteint un nouveau sommet. Chaque arc narratif avance avec une grande justesse.
Le tempo installe un sentiment de calme avant la tempête. On sent le souffle de la tragédie approcher, tapi derrière la beauté des dialogues et la noblesse des intentions. Et puis survient Les Pluies de Castamere, un épisode mythique, instantanèment gravé dans la mémoire collective. Rarement la télévision n'avait osé aller aussi loin dans la cruauté et la violence implacable. C'est ce moment qui a définitivement transformé la série en oeuvre majeure.
Visuellement, la saison 3 conserve cette rigueur esthétique très HBO : décors somptueux, photographie toujours maîtrisée, bande-son toujours plus forte. Et surtout, un sens du rythme exemplaire : chaque scène pèse son poids dans ce grand jeu de pouvoir.
Si l'on voulait chercher une faiblesse, ce serait peut-être une certaine lenteur dans les arcs secondaires. Mais ce sont des moments de respiration rares dans une saison marquée du sceau de l'intensité.
Critique de la saison 4 :
Après la tragédie déchirante de la saison 3, Game of Thrones revient, plus impériale que jamais. La saison 4 s'ouvre sur les cendres du chaos et déroule une fresque à la fois flamboyante et vénéneuse. Si les saisons précédentes construisaient la légende, celle-ci la fait exploser : c'est le grand théâtre du pouvoir dans toute sa cruauté.
Dès le premier épisode, la tension est palpable. Les alliances se reforment, les rancunes s'aiguisent, et l'ombre de la vengeance plane sur chaque regard. Port-Réal devient le coeur du récit, avec ses intrigues de cour, ses mariages empoisonnés et ses manipulations subtiles. L'épisode "Le Lion et la Rose", écho des "Pluies de Castamere" de la saison précédente, offre un des moments les plus jubilatoires de la série.
La force de cette saison, réside dans la maîtrise du contraste. Tandis que le Sud étouffe sous le luxe et les trahisons, le Nord et le Mur se préparent à une guerre d'une ampleur mythologique. Le personnage de Jon Snow gagne en épaisseur, prenant ses responsabilités et faisant face à ses doutes avec une intensité nouvelle. L'épisode "Les Veilleurs au Rempart", véritable épisode de siège à huis clos, prouve que la série sait conjuguer le lyrisme et le spectaculaire.
Mais c'est peut-être la séquence du procès de Tyron Lannister qui reste comme un des grands moments de la saison. Peter Dinklage livre encore une fois une prestation magistrale, mélange de colère, de désespoir et de dignité. Sa tirade au tribunal est l'un des grand moments de la télévision de ces dernières années, un cri contre l'injustice et l'hypocrisie du pouvoir.
La réalisation, toujours somptueuse, se hisse à des sommets dignes du cinéma. Et la musique, plus ample que jamais, transcende les images avec une intensité quasi opératique.
La saison 4 de Game of Thrones est un triomphe : spectaculaire et profonde, tragique sans pathos, elle condense tout ce qui fait la grandeur de la série. La beauté, la mort, le verbe et le feu : Westeros se consume et c'est somptueux.
Critique de la saison 5 :
Après l'apothéose de la saison 4, Game of Thrones entre dans une phase plus contemplative. La série garde sa majesté visuelle et sa profondeur, mais on sent déjà la fragilité sous ses pieds.
Le récit s'étire, prend de nouveaux chemins, explore des contrées jusque là pas ou peu connues (Dorne, Braavos, Meereen). L'univers s'élargit mais se disperse aussi quelque peu. Certaines intrigues brillent, comme l'apprentissage d'Arya auprès de Jaqen H'ghar, mais d'autres peinent un peu plus, comme l'arc de Dorne qui sonne creux.
A Port-Réal, la série retrouve toute sa force. La chute de Cersei, prise dans les filets du fanatisme religieux, offre des scènes intenses. La fameuse "marche de la honte", filmée au plus près, marque les mémoires dans un moment de pure humiliation, révélant la fragilité du pouvoir et la brutalité de ce monde.
Au Nord, Jon Snow continue de s'imposer comme le compas moral de la série. L'épisode "Durlieu" marque à son tour le media télé avec une bataille épique, glaciale, brutale et apocaplyptique. C'est sans doute le grand moment de cette saison, là où la menace du véritable ennemi, les Marcheurs Blancs, se révèle dans toute sa réalité.
Pourtant, malgré ces fulgurance, cette saison perd un peu son souffle. Les dialogues sont moins tranchants et la narration s'étire inutilement. Mais la série reste tout de même au-dessus du lot. Les décors, la musique et le cast sont toujours impeccables.
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Créée
le 7 nov. 2025
Modifiée
le 7 nov. 2025
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