D'entrée, c'est "Showtime" : on a pris Max pour le générique de la série, et des boss du "game" qu'on ne présente plus en ce qui concerne le cinéma d'action coréen. Ca démarre très fort, comme dans un blockbuster, peut être trop fort. A travers un méli mélo de policier, d'action, de romance, de comédie et de drame, Good Boy va alterner le très bon, surtout dans sa première partie, et le moins bon, voire carrément le plan-plan rébarbatif en plein milieu de la série, comme si la réalisatrice avait oublié que ce n'était pas un format de 12, mais bien de 16 épisodes qu'elle devait tourner. La dernière partie qui ne raconte plus rien, et qui passe en mode 100% action, est une débauche de baston limite grand-guignolesque avec une exagération décomplexée. Le casting est en "vedette américaine", car vous aurez compris au titre, que c'est bien Parc Bo-Gum, un des beaux gosses du moment, le héros du drama. Alors pari réussi ou pas pour nos sportifs?
L'action se déroule dans le ville fictive de Insung (en réalité Busan). Ça commence comme une comédie policière, et l'épisode d'introduction va durer autant qu'un téléfilm. Rien à dire, j'ai pris mon pied, c'est excellent. Le commissariat de la ville a décidé de monter une team spéciale pour lutter contre le crime, dont les membres ont comme pour particularité d'avoir tous été des champions olympiques. Pour l'anecdote, excepté Kim So Hyun, les acteurs sont des pratiquants d'arts martiaux ou de close combat, et Park Bo Gum(qui a pris de la masse pour l'occasion) a reçu les conseils avisés de Lee Sang Yi et de son pote Woo Do-Hwan.
Sans plus attendre, voici la présentation de notre charmante unité de sportifs, dont les membres se connaissaient tous avant, exception faite du chef d'équipe:
- Le lieutenant Go Man Sik(Heo Sung Tae) est un ancien champion olympique de lutte gréco-romaine. Il dirige cette unité comme un bon père de famille. Il parait parfois idiot ou immature, mai sans lui, la cohésion de groupe et l'ambiance n'existe pas. Un de mes persos préférés car avec lui on va se payer de bonnes barres de rire.
- Le sergent Kim Jong Hyeon(Lee Sang Yi), ancien médaillé d'argent à l'épée aux JO fictifs de Sao Paulo 2018. C'est aussi un expert en close combat et en Taekwondo. Il vient d'une famille riche et son frère et procureur. C'est l'ancien petit ami de Ji Han Na, et donc le rival de Yun Dong Ju. C'est le sérieux de la bande.
- Ji Han-Na(Kim So Hyun) est la benjamine de l'équipe, elle est ancienne championne Olympique de tir à la carabine aux JO Sao Paulo. C'est une flic comme son père, abattu il y a 20 ans en arrière et dont l'assassin court toujours. Elle réfléchit toujours avant d'agir et fait tourner Dong Ju en bourrique au début.
- Sin Jae Hong(Tae Won Seok) est le plus agé des quatre. Il est marié et père de famille. C'est un ancien champion du monde de lancer du disque. Il est en retrait par rapport aux autres, et un peu simplet quand même.
- Yun Dong Ju(Park Bo Gum), c'est le héros du drama, un vrai samaritain qui cache une enfance douloureuse. Il est entré dans la police grâce à Man Sik, que l'on peut qualifier de père de substitution. C'est un ancien champion de boxe aux JO de Sao Paulo. Il est fou amoureux depuis des années de Han-Na, malgré qu'ils se soient perdus de vue. Son gros défaut: il est impulsif, ce qui a nuit à sa carrière...et à sa santé.
Sur le papier çà en jette, mais on ne va pas se mentir, on ne vient pas sur ce drama pour l'ambition de son scénario qui tient sur un post-it. En effet, il y aura beaucoup de situations ubuesques. On est là pour le fun car c'est basique: Il s'agira de lutter et de faire tomber le grand patron d'un cartel de la pègre qui contrôle toute la région et dont les ramifications s'étendent en Chine et e Russie. Pour tenir ce rôle, là encore on a pas fait appel à n'importe qui, c'est(encore) Oh Jung-Se qui s'y colle dans le rôle de Min Ju-Young, un psychopathe aussi dangereux qu'imprévisible, qui se dissimule sous sa couverture d'agent des douanes pour faire son business. Il est entouré de sbires stéréotypés qu'on a déjà tous vus. La mayonnaise de mélange des genres prend plutôt bien, et on se laisse griser durant la moitié du drama. La réalisatrice fait de l'excellent boulot avec une mise en scène de qualité aidé par une bande musicale qui va vous coller à la peau durant toute la série. Par exemple, il y a une scène de poursuite dans un dédale de rues étroites, entre Dong Ju en mode "Parkour" et Ju-Young en voiture filmé par un drone, digne d'un James Bond. On voit qu'il y a du budget, ça se voit dans les décors et dans les différents plans, et il est bien employé.
C'est rythmé, tout s'enchaine de manière fluide, avec des références subtiles et sympathique au passé sportif ou familial de nos héros pour qu'on s'attache à eux. Honnêtement durant les 8 premiers épisodes c'est très additif, on voit que les comédiens ont bien dû prendre leur pied durant le tournage. Le scénario est certes léger, mais il est bien ficelé. Il n'y a pas beaucoup de rebondissements mais çà passe. On sent bien que la série tourne vraiment autour du personnage de Dong Ju, une espèce de super héros au sourire "ultrabrite", et qui cabotine un peu trop à mon gout. Mais en plein milieu du drama, on sent comme un coup de mou, comme si on était passé au point mort. Je ne vais pas vous mentir que durant 3 épisodes, on va se faire chier, parce que les scènes sont rallongées artificiellement pour ne rien raconter au final. Et les placements de produits en plus d'être trop nombreux, s'éternisent, c'est infernal. Donc si vous vous retrouvez coincer aux toilettes durant 1h, ce n'est pas grave à ce moment là, pas la peine de rembobiner. Des personnages comme Jae Hong et Jong Hyeon sont sous exploités, dommage pour des acteurs spécialistes du genre.
Du coté des "vilains", en plus de Oh Jung-Se qui fait superbement le job, j'ai adoré le personnage de Kim Yeon-Ha(Lee Ho-Jung) dans le rôle de la "chimiste", alias Drug Monster ou Drug Demon, appelée en français "Candyman" ou "Candemon" selon le délire du doubleur. C'est vraiment du n'importe quoi, surtout que le ST français est "Drugmon". J'en peux plus des VF de merde. Un personnage atypique mais dont l'évolution du personnage vers la fin, ainsi de son partenaire Leo(Ko Jun), défie toute logique et cohérence. On est pas à un paradoxe près, parce que le drama était déjà parti en sucette:
Ils vont être illuminés par la grâce, car vendre de la drogue à des gosses c'est mal, et son mec en doit une à Han-Na, car son père l'avait aidé dans sa jeunesse. C'est comme si un fabriquant d'armes découvrait que ses armes sont utilisées par des enfants pour en tuer d'autres. Ils ont peut être reçu de l'eau bénite sur la gueule qui sait?
La seconde partie est interminable (surtout vers la fin), puisque on passe en mode 100% action, et on a une impression de déjà vu propre aux films du genre. On s'est pas foulé. Alors oui, c'est cool de voir des mecs se faire défoncer la gueule ou de voir Park Bo Gum passer en survival mode So Ji-Sub dans Sans Merci, ou Jason Statham alias Deckard Shaw, sauf que là, le héros n'est pas issu d'un webcomic ni d'un délire Hollywoodien. Voir Dong Ju bastonner des dizaines de types, se prendre des coups de batte de baseball et se remettre de ses blessures en 3 jours, faudra qu'il me donne l'adresse de son toubib. On est dans l'exagération et l'outrance, et tout ce qui faisait le charme de la première partie vole en éclat. Il n'y a qu'a voir les combats menés à un rythme d'enfer et qui vont durer plus de 2 épisodes d'affilé, c'est beaucoup trop long. Il y a de la violence gratuite gore qui ne s'imposait pas. Et pour justifier la présence de Kim So Hyun(qui est vraiment mauvaise), on va la faire passer en mode Lara Croft (Tomb Raider) ou Alice (Resident Evil) avec sa carabine en mode "shootgun" dans la tronche. Elle est aussi crédible qu'une otarie faisant du pédalo. On est en roue libre au niveau des clichés et des poncifs, surtout dans la conclusion qui est décevante, téléphonée, et limite stupide.
Mais restons sur une bonne note. Les chorégraphies et les effets visuels sont superbes, l'humour quoique inégal, car on peut passer du burlesque à une scène bac à sables en un claquement de doigts, vient apporter une ambiance bonne enfant. Et on a droit à du grand spectacle, comme "la Traque dans le sang" par exemple. Surtout Park Bo Gum fait le show à lui tout seul, souvent aux détriments des autres malheureusement. Pour vous mesdames(et messieurs), il sait emballer la "gazelle" et il n'a pas sa langue que dans sa poche. La réalisatrice aime le cinéma italien(comme tout cinéaste coréen qui se respecte), et elle apporte sa touche personnelle dans certaines scènes et sur le plan musical c'est l'extase. Evidemment seuls les connaisseurs de "western Spaghetti" auront les références. Rien à redire sur la mise en scène et la photographie, on est au niveau du grand écran. Et la musique vient apporter la touche qu'il faut durant la baston. Par contre, oubliez toute plausibilité dans les propos et les situations, sinon c'est à se demander si la Corée est dirigée par le staff du Cirque Pinder. (Le commissaire est aussi con dans son genre que Gibert dans les films Taxi)
Good Boy est plaisant à voir, à défaut d'être une totale réussite, et on en a plein la vue. Cela ne révolutionnera pas le genre, c'est sans surprise, sans suspense, mais le spectacle est là et c'est le principal. Dans l'ensemble les acteurs font le taf, mais il y a une erreur de casting pour Kim So Hyun, la même remarque revient sur les forums internationaux. Elle n'a pas les épaules ni le charisme pour ce genre de rôle. Qu'elle retourne tourner des Rom-Com insipides, ça lui convient mieux et cela ne nécessite pas beaucoup de talent. Je pense que même Won Jin-A aurait été meilleure...Non je déconne. On aura battu aussi le record du monde de placements de produits sur la durée, mais bon... C'est très divertissant pour ceux qui aiment le drama d'action, soupoudré d'un zeste de tragédie et de romance. On oubliera pas non plus de faire pleurer dans les chaumières avec un léger pathos sauce doenjang dans certaines scènes. En fait je pense que j' attendais trop de Good Boy, d'où ma petite déception. Mais on ne va pas se mentir, on est tous venu pour un seul nom, l'homme qui tombe à pic : Park Bo Gum, le petit prince de Corée. (il n'avait pas de tangerines ici)
Main Theme : Max - Get In The Ring
Additionnel OST : Full Album Part 1 Part 2
Bonus Track : Le bon, La brute et Le Truand - Ennio Morricone