« Ground Floor » est une comédie qui ne révolutionne peut-être pas le genre, mais qui sait le faire vivre avec une énergie sincère, un charme discret et des personnages attachants. Avec une note de 7/10, je reconnais ses limites, mais aussi ses qualités, souvent sous-estimées, dans un paysage télévisuel saturé de sitcoms formatées.
La série repose sur une prémisse simple : la rencontre improbable entre Brody, jeune cadre prometteur dans une tour de bureaux, et Jenny, ouvrière du rez-de-chaussée, libre et franche. Rien de révolutionnaire dans ce choc des classes et des cultures, mais l’écriture trouve une efficacité certaine dans le contraste assumé entre les deux univers. L'humour repose sur des dialogues vifs, des situations bien rythmées, et une galerie de seconds rôles qui, bien que caricaturaux à première vue, gagnent en nuance au fil des épisodes.
L’un des points forts de la série, selon moi, réside dans la sincérité de ses personnages. Brody n’est pas l’archétype froid du yuppie, et Jenny n’est pas une simple rebelle sans cause. Leur relation, bien que basée sur des clichés initiaux, évolue de façon organique. Le jeu de Skylar Astin et Briga Heelan y est pour beaucoup : leur alchimie fonctionne, et on croit à leur complicité. Le ton de la série reste léger, parfois un peu naïf, mais jamais moqueur ni cynique, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Certes, "Ground Floor" ne prend pas de grands risques. Elle s'inscrit dans un format traditionnel, sans volonté de renverser les codes. La mise en scène est classique, les intrigues parfois prévisibles, et certains gags tombent à plat. Mais malgré cela, elle réussit à créer un cocon de bienveillance et de légèreté, et ça fait du bien. C’est une série qu’on regarde avec plaisir, sans se sentir pris pour un idiot, et c’est déjà beaucoup.
Avec ses deux saisons, "Ground Floor" s’impose comme une série modeste, mais pas insignifiante. Elle ne cherche pas à briller plus haut que son étage, mais elle le fait avec honnêteté, et parfois même avec brio. En lui attribuant 7/10, je reconnais à la fois ses limites et ses réussites : ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est une série qui a su me faire rire, me surprendre et me toucher, et cela mérite d’être salué.