Hannibal
7.3
Hannibal

Série NBC (2013)

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La série qui déclenche une fascination morbide.
La série dont aucune chaine US ne voulait.
La série qui dérangeait au point d'annuler un épisode le jour où fut perpétré l'attentat de Boston, à l'arrivée du Marathon au prétexte que cela aurait choqué les spectateurs au vu des dramatiques évènements.
La série qui, sous "pression", dû être stoppée en pleine envolée. Heureusement que son réalisateur Bryan Fuller est intelligent car la fin étrange et terriblement frustrante n'en est pas vraiment une.
En France, elle fut repoussée en toute dernière partie de soirée sur Canal et TF1 à fini par la faire honteusement sauter en catimini. Le CSA ne devait pas être à l'aise avec cet OVNI...
Rien que pour ceci, elle devrait intriguer ceux qui ne l'ont pas encore vue car, fait étonnant, maintenant qu'elle est (soi disant, ou pas ?) close, elle gagne en valeur.
On aime ou on déteste, pas de juste milieu : Un rythme parfois très lent, puis brutalement heurté et expéditif, des tonalités qui vont du gris et noirs sourds et ténébreux aux nuances chaudes les plus éclatantes, les plus vibrantes. Un terme qui pourrait lui convenir : Baroque assumé.
Le sang y est vermillon et pourtant noir comme l'encre.
Tous les sens sont mis en scène : Le toucher, le goût, la vue (des séquences oniriques d'une grande beauté), l’ouïe (la BO est l'une des plus travaillée que je connaisse, allant du classique au contemporain).
Une série qui fait le grand écart entre la délicatesse des gestes du "cuisinier" et la violence parfois insoutenable des crimes commis, des frôlements peau contre peau très esthétiques et des séquences de bagarres et de tueries froides et calculées, de la réalité et du rêve, ou du cauchemar.
Quant aux personnages, le duo Mads Mikkelsen/Hannibal Lecter et Hugh Dancy/Will Graham est fiévreux et piégeux, évolutif mais très nuancé, si complexe que l'on ne sais plus vraiment s'ils sont ennemis, rivaux, bourreaux, victimes, amis, complices... Et ceci jusqu'où exactement ?
Laurence Fishburne/Jack Crawford, le troisième "larron" semble être l'ordonnateur de la valse mortifère. Il manipule et est peut-être manipulé. Caroline Dhavernas/Alana Bloom comme son double "négatif" Gillian Anderson/Bédélia du Maurier,semble être l'observatrice, l'une des meneuses du jeu ? Ou la victime ?
Ce qui est sûr, c'est que cette série est l'une des plus originales, soignée, intelligemment mise en scène que j'ai pu voir et celle qui hante longtemps ceux et celles qui l'apprécie.
Beaucoup de spectateurs, dont moi, relient maintenant Mads Mikkelsen, psychiatre dans la quarantaine dans cette série, directement avec Anthony Hopkins, quelques années plus tard.
Le plus amusant, c'est le genre que tentent maladroitement de définir les descriptifs : A la foi thriller, policier, épouvante, horreur, drame... Un pote m'a même demandé un jour si ce n'était pas une romance, en définitive...
Alors ?

Elisariel
10
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le 20 mai 2017

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Elisariel

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