Miam

J'aime la psychologie et la bonne bouffe. Le nouveau Hannibal avait donc tout pour me plaire. Au lieu de proposer classiquement un meurtre et une enquête par épisode un peu comme la plupart des séries policières, Hannibal fait la part belle aux personnages, peu nombreux, mais denses. Mads Mikkelsen est le Dr Lecter parfait, psychopathe jusqu'au bout des lèvres, délivrant une guerre fine et mentale aux forces de l'ordre, dont Will Graham (Hugh Dancy) est le profiler.

Ce que j'aime dans Hannibal, c'est l'esthétique de la bête. L'ambiance sonore oppressante embellit un montage ingénieux et une bonne mise en scène. Les meurtres ne sont pas violents en tant que tels, mais c'est le résultat qui calme. Je comprends qu'on ait pu discuter de la violence visuelle de la série en tout cas, je déconseille de la regarder en mangeant.
La deuxième chose que j'aime et qui me tient à coeur, c'est la description de la santé mentale et de la psychologie en général, cette dernière se limitant souvent dans les fictions aux tests de Rohrschach. Pour une fois, la série ne tombe dans cet écueil. Bien que l'on explore de nombreux champs de la psychologie (neurosciences, psychanalyse, comportement...), tout est à peu près juste, mais à la fois assez romancé pour pouvoir parler de science-fiction au sens littéral.

Alors que les deux ou trois premiers épisodes installent l'histoire, le rythme de la série devient rapidement soutenu jusqu'à la fin de la saison. Le peu de personnages présents nouent des relations complexes, alors qu'eux-mêmes explorent individuellement tout un gradient de la santé mentale, à se demander où commence la folie. Hannibal est une réussite, clairement la série de 2013 à ne pas rater.