Hannibal
7.3
Hannibal

Série NBC (2013)

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Disons le de suite : Hannibal est une claque. Quelle série ! Je ne savais trop à quoi m'attendre en la regardant, et je dois avouer avoir été très agréablement surprise. Je vais tenter de ne pas spoiler dans le reste de cette chronique.

Premier bon point : au lieu d'axer l'histoire sur Lecter en lui même (incarné par un excellent Mads Mikkelsen, qui franchement n'a rien à envier à Anthony Hopkins), les scénaristes se sont davantage concentré sur William Graham (Hugh Dancy, lui aussi extraordinaire), un enquêteur dont l'empathie extrême et l'imagination sur-développée sont à la fois ses plus grandes armes et ses pires ennemies. Cela permet d'éviter de trop se focaliser sur Lecter en particulier, et ouvre donc la porte à de très bons développements des personnages secondaires (chose que j'apprécie beaucoup, j'aime généralement peu les séries qui ne reposent que sur un personnage unique).

L'ambiance de la série est également très léchée : les violences psychologiques et physiques sont très esthétisées, et on se surprend parfois à trouver à quelques scènes de crimes une certaine beauté, fascinante et dérangeante à la fois. Le procédé parvient à nous placer un peu dans la peau de William, dont le talent principal est celui de savoir profiler -et incarner- les tueurs qu'il recherche. Bien sûr la recette n'est pas appliquée à chaque épisode, mais ça permet d'avoir un excellent juste milieu : on a de l'empathie pour Will et pour ce qu'il «voit», mais on a énormément de mal à le cerner, puisqu'il est la plupart du temps «défini» par ce que ressentent les tueurs qu'il cherche à comprendre, et c'est ça qui continue de le rendre intéressant.

Hannibal quant à lui reste totalement insondable, totalement fermé. Malgré son indéniable élégance, le personnage a une telle distance avec le spectateur qu'il en devient proprement terrifiant, et c'est tant mieux. Autant vous pourrez vous trouver des points d'accroche avec les autres personnages, autant Lecter vous glissera perpétuellement entre les doigts. Cet Hannibal fait peur, mais attise malgré lui la curiosité : on voudrait pouvoir lire ses pensés, graviter autour de lui, malgré la terreur qu'il inspire.

La dynamique entre Will et Hannibal est parfaite. Ils ne sont pas amis, ni l'un ni l'autre ne semble capable de nouer de véritables liens de ce type. Pourtant, une certaine fascination mutuelle les rapproche, et cette fascination a, au final, plus de profondeur qu'une relation d'amitié classique. En plus de cela leurs discussions, qui portent le plus souvent sur la santé mentale de Will ou celle des autres personnages, sont véritablement très intéressantes à suivre.

Une très bonne surprise, donc, qui fait de cette série une des meilleures de l'année, sans aucun souci.

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le 23 sept. 2013

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Sigynn

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