- Si je devais résumer mon expérience de la série Hercule Poirot de A à Z, je dirais que c'est une œuvre prestigieuse, incroyablement soignée et portée par une performance monumentale, mais qui, par sa fidélité et sa longueur, connaît quelques légers creux de rythme.
Ma Critique Saison par Saison :
Saisons 1 & 2 (1989-1990) : Les Débuts Chics et Efficaces.
- Mon ressenti : Un lancement vif et plaisant avec des enquêtes courtes (adaptées de nouvelles) qui installent parfaitement l'univers Art Déco, les manies de Poirot, et la dynamique adorée du quatuor Poirot, Hastings, Japp et Miss Lemon, c'est vrai bonbon télévisuel qui pose les bases d'une fidélité visuelle et narrative sans faille.
Saisons 3 à 5 (1991-1993) : La Montée en Puissance des Énigmes.
- Mon ressenti : L'apogée des formats courts et moyens ; j'ai adoré voir des classiques majeurs comme A.B.C. contre Poirot et la première adaptation de La Mystérieuse Affaire de Styles (où tout a commencé) prendre vie, Suchet est déjà impeccable, et l'ambiance des années 30 est à son zénith, l'excellence du cosy-crime britannique.
Saisons 6 & 7 (1995-2000) : Le Virage des Grands Téléfilms.
- Mon ressenti : L'ambition monte d'un cran : le format long (type téléfilm) est adopté, et on s'attaque à des romans complexes comme Le Meurtre de Roger Ackroyd et Lord Edgware est mort, ce qui offre plus de temps pour développer les suspects, mais je regrette un peu la disparition progressive de mes fidèles amis Hastings et Japp. Le ton devient plus sombre.
Saison 8 (2001-2002) : Les Voyages et les Classiques Revisités.
- Mon ressenti : Une saison concentrée sur deux monuments, Meurtre en Mésopotamie et Meurtre au Soleil (Les Vacances d'Hercule Poirot), où le luxe des décors exotiques et la tension psychologique compensent la rareté des épisodes. Une production impeccable qui montre que la série peut rivaliser avec les grandes productions cinématographiques.
Saison 9 (2003-2004) : Le Prestige et le Noir.
- Mon ressenti : Le point culminant du luxe tragique avec Mort sur le Nil et Cinq petits cochons ; la série atteint une maturité où elle n'hésite plus à explorer la noirceur humaine et le poids du passé, et David Suchet est absolument phénoménal dans son interprétation, capturant la solitude croissante du détective.
Saisons 10 à 12 (2005-2010) : L'ère des Romans Sombres.
- Mon ressenti : Les épisodes sont plus rares, mais la qualité reste là, même si le ton est définitivement mélancolique et austère ; j'apprécie l'arrivée de Miss Ariadne Oliver (Cartes sur table, Mme McGinty est morte) pour un contrepoint bienvenu, mais les enquêtes sont moins légères, reflétant la période tardive de l'œuvre d'Agatha Christie.
Saison 13 (2013) : La Fin d'une Époque (et de Poirot).
- Mon ressenti : Une conclusion déchirante et parfaitement exécutée ; revoir Hastings pour Hercule Poirot quitte la scène (Curtain) apporte une émotion immense, et la série boucle la boucle avec le roman qui marque la première et la dernière affaire du détective, laissant une impression de devoir accompli et d'hommage poignant à la carrière de Suchet.
Conclusion
- Je donne un 7/10 car, même si David Suchet est un 10/10 absolu et que la production est souvent à 9/10, la série, sur plus de 70 épisodes, a inévitablement quelques enquêtes qui ne m'ont pas autant passionné, ou un rythme qui m'a parfois semblé un peu lent dans le format long. C'est une œuvre d'art télévisuelle que je recommande sans aucune hésitation.