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Hippocrate
7.7
Hippocrate

Série Canal+ (2018)

Saison 1 : C'est l'adaptation en série du très réussi film Hippocrate et c'est formidable. Clinique et humain. Éclairant sur l'état des hôpitaux tout en assumant sa part de romanesque. Et Louise Bourgoin est grande.


Saison 2 : Hippocrate revient pour une saison 2 et c’est toujours aussi formidable.

Plus besoin de faire les présentations, on replonge d’emblée dans le quotidien du service de médecine interne de l’hôpital Pointcarré qui se voit transformé en service d’urgences à la suite d’une inondation. Le rythme est intense et ne faiblit jamais. La tension folle qui règne parmi les internes, médecins et infirmiers est palpable. C’est d’autant plus haletant que cette saison se déroule quasiment en temps réel, sur deux nuits de garde, mettant en exergue l’état d’épuisement des soignants et le délabrement scandaleux de notre système de santé. La tragique réalité de l’hôpital pré-covid nous saute littéralement à la gueule. Non, on n’est pas à Seattle Grace.


La série conserve donc sa force documentaire et de dénonciation mais embrasse plus qu’en saison 1 sa dimension de série médicale avec la multiplication des cas et l’afflux de patients.

Les personnages sont un peu mis en retrait au départ, jusqu’à ce qu’ils nous rattrapent par la peau du cou. Ils restent le socle de la série. Si on est un poil déçu de l’effacement initial de Chloé (mais c’est parce qu’on aime beaucoup Louise Bourgoin), l’arrivée dans le service du docteur Brun joué par Bouli Lanners ajoute de la densité au casting. Il impose avec autorité son charisme et son humanité, c’est un atout puissant (parmi d’autres) de cette deuxième saison.

Les derniers épisodes sont très forts émotionnellement et confortent l’importance de cette série aussi passionnante que nécessaire.


Saison 3 : Elle commence très fort cette saison 3, avec Alyson livrée à elle même lors d’une consultation SOS Médecin traumatisante. Elle nous attrape tout de suite au collet et nous prévient, elle ne sera pas plus feel good que les autres saisons. Hippocrate creuse le constat d’un service des urgences à l’agonie et alerte encore sur l’état de décrépitude avancé de notre modèle de santé.

Au cœur de ce marasme, les personnages de soignants qui innervent la série de leurs fortes personnalités (campés par un casting toujours au top) s’arrangent avec les règles, traficotent et bricolent pour tenter de respecter leur serment comme ils le peuvent. Face au désœuvrement, ils donnent tout ce qu’ils sont en mesure de donner, et même plus. Cela donne des scènes d’une puissance inouï, et construit une intense dramaturgie. L’anti Grey’s Anatomy en somme (même si j’adore Grey’s aussi hein).

Thibault_du_Verne
8

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Créée

le 10 nov. 2022

Modifiée

le 18 déc. 2024

Critique lue 31 fois

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2

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