Diffusée en 2012 sur Freeform (anciennement ABC Family), Jane By Design s’inscrit dans la lignée des séries adolescentes à double fond : une héroïne ordinaire plongée, presque par hasard, dans un univers extraordinaire. L’idée avait de quoi séduire : Jane Quimby, lycéenne discrète et passionnée de mode, décroche accidentellement un poste d’assistante dans une prestigieuse maison de couture. Une erreur d’identité qui la propulse dans une vie parallèle, entre casiers et tailleurs haute couture. Pourtant, malgré ce pitch prometteur, la série ne parvient jamais vraiment à s’élever.
Dès les premiers épisodes, Jane By Design montre ses limites. La promesse d’un véritable jeu d’équilibriste entre vie scolaire et responsabilités professionnelles reste souvent en surface. Les dilemmes de Jane sont rapidement évacués, les conflits rarement approfondis. L’univers adolescent, comme celui de la mode, manque de nuances et de réalisme. L’écriture semble hésiter entre la comédie légère et le drame plus profond, sans jamais assumer clairement l’un ou l’autre.
Portée par la fraîcheur d’Erica Dasher, Jane est sans conteste l’élément le plus engageant de la série. Son enthousiasme, son authenticité, et sa passion sincère pour le stylisme font d’elle un personnage immédiatement sympathique. Mais son développement reste plat : trop souvent spectatrice de sa propre histoire, Jane peine à s’affirmer ou à évoluer. Une déception, tant le personnage avait le potentiel de porter une série plus ambitieuse.
On pouvait espérer une plongée stylée et piquante dans les coulisses de la mode. Il n’en est rien. La série préfère les archétypes aux subtilités : la patronne froide mais brillante, la collègue manipulatrice, les défilés sous tension… Tout cela sonne déjà-vu. Là où des séries comme Ugly Betty ou The Bold Type ont su explorer ce milieu avec humour et mordant, Jane By Design opte pour la facilité.
Visuellement, la série ne manque pas de charme : décors colorés, tenues soignées, rythme léger. Elle se regarde sans effort, mais sans surprise non plus. C’est une production qui remplit le cahier des charges du divertissement feel-good, sans jamais oser sortir des sentiers battus.
Avec une note de 5/10, Jane By Design s’impose comme une série sympathique mais inaboutie. Une belle idée de départ, un personnage principal prometteur, mais une exécution trop timide pour marquer durablement. À trop vouloir plaire à tous les publics, la série oublie d’exister pleinement.