D'après une histoire vraie qu'il est écrit, au dessus du gros Disney...Vraie, mais dès les premières secondes, on nous signale quand même que si la série s'inspire bien d'une affaire qui s'est déroulée, si les faits relatés sont réels, l'enquête elle, les scènes de vie privée, les dialogues...tout est imaginaire. Il reste quoi ? Le titre pour attirer le chaland, l'affaire vaguement évoquée, le reste étant du flan, du zéro % de matière grise.

On garde des lieux, on y tourne même, des dates approximatives, on scénarise la douleur d'une famille et on surfe dessus façon Kelly Slater. On sort la jeune enquêtrice qui va bien, le fil, les aiguilles, la paire de ciseaux et on attaque la broderie, l'industrielle made in RPC, l'artisanale agonisant.


Quand je lis Mohamed Benamar, qui ne serait pas par hasard Mehdi O. collaborateur ?, prêcher la bonne parole un peu partout, objectivement évidemment...ça me fait doucement rigoler comme quand après une avant première on demande de laisser un petit mot gentil.

''Une fresque sombre et puissante, à la frontière du thriller humain....qui explore avec justesse la douleur des familles et la complexité d’une enquête étouffante''. Ben voyons !

Qui explore rien du tout puisque tout est bidon sauf le sort des pauvres filles qu'on utilise. On ne pouvait pas leur ficher la paix, ou, quitte à vouloir absolument en parler, plutôt faire du flouze avec, retracer les choses comme elles se sont passées, fidèlement ?

Pas possible ? Les familles s'y opposeraient peut-être...Jacques Rançon, devient Jean Jacques...Palomino Barrios, Olivio Palomyno, interprété par un Cazalé qu'on va basaner à mort pour lui filer un air bien vicelard...

L'objectif n'était pas d'exposer l'affaire mais de s'en servir, d'y caser une enquêtrice, féministe, pas rancunière, qui va s'affirmer et passer du blouson pourri avec un pendentif à 2 balles, à la jolie veste en cuir.

Tant qu'on y est on va aussi la faire se souvenir, façon vieux briscard, histoire de mieux donner l'impression qu'elle y était.

...atmosphère sombre mais jamais pesante, rythme maîtrisé... Faisant probablement référence à celui, omniprésent, de la musique, qui nous prend par la main comme des gamins, des fois qu'on aurait pas bien compris quand il faut être embarqué par l'atmosphère.

Au fait, Tatiana Andujar est une victime de Rançon, depuis quand ?

De plus c'est long, toutes les scènes sont élastiques. Je tourne 30 secondes autours de Mélanie Doutey dans sa voiture...Je regarde une photo de Tatiana, je prends un dossier bleu, j'ouvre lentement le dossier, je glisse la coupure de presse à l'intérieur, je referme le dossier bleu, je regarde la couverture, je prends un marqueur rouge, j'écris Tatiana sur le dossier, je regarde le dossier, je reprends le marqueur rouge, je rajoute un S à fille...histoire de bien nous faire comprendre que comme il y a un S c'est qu'on a une série maintenant dans le dossier bleu. Je descends tout doucement la caméra, je la déplace lentement, lentement...C'est pas dans le TGV qu'on embarque à la gare de Perpignan, mais dans l'omnibus pour Cerbère, 1h30 pour se taper 40 bornes.

Etre, captivé, tenu en haleine, par une histoire, vue, l'authentique, revue, dont on connaît pratiquement tout, jusqu'à la photo de la tronche de Jacques Rançon, quand on sait que l'enquête présentée est inventée, les protagonistes, fictifs, hormis une famille dont on va décrire, scène après scène la douleur et encore et encore...Quelqu'un débarquant de la planète Mars pourrait éventuellement y trouver son compte, où alors, dans un pays n'ayant pas connaissance des faits divers de chez nous, c'est d'ailleurs probablement la destination de la série.

Dans Sambre, autre traque au long cours d'un prédateur, série censée relater les faits réels, avec une première victime inventée de toutes pièces, qui 30 ans plus tard se verra devenir goitreuse, qui va demander à Dino Scala de sortir de sa voiture et lui mettre les bracelets ? Une jeune femme, noire, seule, les collègues hommes étant en retrait.

Je n'ai rien contre les femmes, blanches, noires ou à pois verts surtout quand elle arrêtent des salopards.

Ici, qui va signifier ses droits à Rançon ?

En fait non, elle demande, veste en cuir sur le dos, pouces quasi dans le ceinturon, au milieu de plein d'hommes, si c'est bien lui, lui donne l'heure, lui dit qu'il est mis en garde à vue et pourquoi et balancera un viril ''emmenez-le''. Il n'en manquerait pas un peu là ?

J'oubliais, c'est une fiction.

Petit détail, elle n'a pas vieillie, nickel chrome, le temps n'a pas de prise sur elle juste sur ses fringues.

La garde à vue qui suivra est au même niveau que le reste, une grosse blague.

À qui le tour maintenant ? Joseph Vacher, c'est fait et il n'y aura pas mieux, en plus pas facile de remplacer le juge d'instruction Fourquet par une jeunette fumant le cigare. Landru et Petiot, impossible, quoiqu'avec Disney. Recco, pas mal Recco, Paulin, Fourniret, Allègre, Emile Louis, les frères Jourdain, Palmier...Fabrice Motch, son frère, là y'a un truc formidable à faire, bien sordide...Une sacrée liste encore à exploiter pour des scénaristes en manque d'idées originales, de fictions "librement inspirées" à "écrire", voire recycler, de braves gars à faire traquer par une jeune enquêtrice, conforme aux codes du moment.


*Faites entrer l'accusé : Le tueur de la gare de Perpignan, durée 60, 70 minutes, à l'époque il y avait Rachid M'Barki, on fait l'impasse dessus. Les faits et rien d'autre.

*48 h La garde à vue de Jacques Rançon, ça se trouve sur You

FulgurexRaoul
2
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Créée

le 8 oct. 2025

Modifiée

le 8 oct. 2025

Critique lue 232 fois

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Raoul Fulgurex

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