Avec sa lenteur assumée et son ambiance de western contemporain, Longmire séduit par sa singularité. J’ai sincèrement apprécié l’atmosphère rugueuse, presque contemplative, qui s’en dégage – d’où ma note de 8/10. Mais malgré ses nombreuses qualités, la série laisse aussi entrevoir certaines limites qu’il serait dommage d’ignorer.
D’abord, le personnage de Walt Longmire – charismatique mais souvent figé – incarne à lui seul l’âme de la série : solide, mais peu enclin à évoluer. Ce manque d’évolution personnelle, qu’on retrouve aussi dans certains arcs secondaires, finit par freiner l’élan narratif. La série installe des enjeux prometteurs, notamment autour des tensions culturelles avec les communautés amérindiennes, mais elle peine parfois à les traiter avec toute la profondeur qu’ils mériteraient.
Sur le plan esthétique, c’est un sans-faute : les paysages sont superbes, la mise en scène sobre mais soignée. Pourtant, cette beauté visuelle ne suffit pas à compenser un rythme qui flirte parfois avec l’ennui, surtout dans les saisons intermédiaires.
Enfin, si Longmire se veut différent des séries policières classiques – et il l’est, dans une certaine mesure – il n’échappe pas à quelques facilités d’écriture, notamment dans la résolution d’enquêtes ou le traitement de certains personnages féminins, trop souvent cantonnés à des rôles secondaires.
En résumé, Longmire est une série à la fois touchante et frustrante : elle possède une âme, une vraie, mais semble parfois hésiter à en explorer toutes les nuances. Une belle œuvre, certes, mais pas tout à fait à la hauteur de son potentiel.