Sur le papier, l’idée a du charme : ne voir ces deux‑là qu’un soir par an, chaque 31 décembre, et laisser la vie travailler entre les coupures. À l’écran, c’est plus compliqué. On retrouve le couple, on déplie les nouvelles, on rebranche l’intimité… mais l’essentiel s’est joué hors‑champ. À force de reprendre le fil à intervalles réguliers, la série collectionne les petits moments justes sans réussir à en faire une histoire qui emporte.
La mise en scène est tenue, les acteurs sont très justes, rien ne déraille. On sent la sincérité, le goût du quotidien, la mélancolie douce. Mais ce naturalisme reste souvent au stade du constat. Les ellipses, belles sur le principe, finissent par rogner le nerf dramatique : on devine des événements, on en récolte les traces, on attend l’élan qui ne vient pas. Quelques épisodes percent réellement l’écran, puis la courbe retombe, comme un feu d’artifice qui s’obstine à n’envoyer que des étincelles.
Résultat : on regarde sans déplaisir, on s’attache par éclairs, on s’ennuie un peu aussi. Série honnête, cohérente, mais trop maigre en enjeux pour tenir la distance. Touchante par moments, oubliable le reste.