Chiens fous, mais avec laisse et muselière

Mad Dog est avant tout un drame psychologique un peu bancal certes, mais auquel on va rattacher un fond de policier, parce que l'histoire principale va s'articuler autour d'une sombre affaire de dissimulations de preuves et de magouilles qui a suivi un crash d'avion et servi à disculper les vrais responsables. Ce thème étant peu représenté dans le genre du k-drama, il a au moins le mérite d'exister. Le problème c'est que sur la durée (16 épisodes), il faut fournir du grain à moudre, et du bon, sous peine de non seulement perdre le fil, mais surtout perdre les téléspectateurs en route. On verra de bonnes choses, mais aussi malheureusement trop de mauvaises, par ce que tout simplement il n'y a pas de dynamique pour maintenir le rythme et l'intérêt. Mais c'est surtout la toute fin qui est une vraie catastrophe.

Nous sommes en 2017. Il y a 2 ans, la femme et le fils de Choi Kang-Woo(Yoo Ji-Tae) sont morts dans un crash d’avion prétendument provoqué par le pilote. Il y eut des survivants, mais pas sa famille. A l'époque agent spécialisé dans la fraude aux assurances, il est désormais à son compte en tant que privé, et a créé une société appelée Mad Dog (son surnom), qui traque les fraudeurs à l’assurance ou les démunis qui se font escroquer par les compagnies suite à des sinistres. Au détour d'une mission, il va faire la connaissance du frère cadet du pilote qui a causé le crash, Kim Min-Joon(Woo Do-Hwan), un escroc tordu et louche, devenu milliardaire grâce à l’argent de l’assurance vie de son frère. Il ne croit pas à la thèse de suicide du pilote et veut rouvrir de manière informelle l’enquête. Mais ce Min-Joon est 'il un allié ou un ennemi? Aidé de sa fidèle team composée de On Noo Ri dit Pentium(Kim Hye Sung),Park Soon Jung dit Cheetah(Jo Jae Yoon) et de la très belle Jang Ha Ri(Ryu Hwa Young), Kang-Woo va remettre les mains dans le cambouis afin de démasquer les vrais responsables de cette catastrophe aérienne et obtenir justice.

Dès le départ on nous induit en erreur, les trois premiers épisodes nous vendent faussement du "rêve": on verra de l'action, la team sera à l'œuvre pour faire tomber des escrocs. Donc logiquement on pense que en plus de l'intrigue principale autour du crash d'avion, on verra notre sympathique team s'atteler à démêler des escrocs à l'assurance ou au contraire, aider des victimes qui se sont faites avoir et leur rendre justice. Malheureusement tout cela était de la poudre aux yeux et durant tout le drama il n'y aura qu'une seule intrigue à résoudre, celle du crash qui va impliquer la compagnie aérienne et la société d'assurances qui étaient de mèche. Le début est relativement poussif, le premier rebondissement n'intervenant que vers le 7eme épisode où on apprendre ce qui s'est vraiment passé. Mad Dog est avant tout un drama qui repose sur des situations et des dialogues, mais qui ne sont malheureusement pas tous inspirés. En fait, on complique une affaire qui déjà est retors dès le départ. J'ai trouvé que c'était une vraie fausse idée, surtout que en cours de route, un personnage bon devient mauvais pour les besoins du scénario, et inversement pour un autre.

Il va y a voir un gros trou d'air au milieu de la série, puis vers le 12eme épisode on va tomber dans un faux rythme et on va étaler l'histoire qui déjà ne raconte plus rien en inventant des raccourcis, en joignant des facilités scénaristiques stupides pour nous perdre autour de twist bidons. Et donc, ça devient rébarbatif voire carrément barbant. Pourquoi? Parce que on sait déjà depuis longtemps comment çà va se terminer et qu'on se contente lamentablement de tourner autour du pot. Il n'y a plus aucune surprise. Les acteurs ne s'en sortent pas trop mal, et c'est grâce à eux que tout ne sombre pas dans la médiocrité, car il reste un fond d'intérêt à vendre. Ce qui est marrant c'est le contre emploi de Woo Do-Hwan dans un rôle de "fragile", alors que dans la vraie vie c'est un pro des arts martiaux. Dommage que le petit jeu de séduction et de tension sexuelle avec Ryu Hwa Young n'aboutisse à rien de concret. C'est un peu comme si tu feintais de donner une glace à un gosse, et que tu la mangeais à sa place, cruel non? Le background des membres est trop succinct pour qu'on s'attache vraiment à eux. A mon avis on aurait dû implanter de petites histoires de fraudes pour dynamiser le tout.

Autre chose que j'ai noté, c'est que ça pleurniche trop souvent pour rien, pourquoi forcer sur le pathos? Les antagonistes sont plus pathétiques que réellement inquiétants. Choi Won-Young dans le rôle du vice Président Joo Hyun-Ki fait ce qu'il peut, mais il est bien seul du coté des méchants. Que dire de Hong Soo-Hyun dans le rôle ambiguë de Cha Hong-Joo? Elle est certes très belle, mais elle est nullissime! Crédible en pot de fleurs, mais dans ce rôle on se fout de notre gueule. Les transitions sont la plupart du temps à la ramasse, le maquillage sang et les blessures sont une honte visuelle. Cerise sur le gâteau, les traductions foireuses et les fautes d'orthographe sont légions sur Netflix, preuve encore que personne ne fait son boulot. Heureusement qu'il se dégage une certaine ambiance chaleureuse et bon enfant par moment, parce que il n'y a rien d'original dans cette série. On confond bavardage inutile et propos intéressants et instructifs trop souvent. J'ai regardé les 4 derniers épisodes en accéléré pour éviter de perdre mon temps, de toute façon on apprend rien de nouveau. Le pire étant la toute fin, et je suis tombé sur le cul: le dénouement est plié en 15 minutes et au revoir. Sérieusement vous nous avez vendu 16 épisodes pour en arriver là? LOL

Pour faire simple, imaginez une Rom Com de 16 épisodes où pendant tout le temps le couple va se tourner autour sans rien faire, et à 5 minutes de la fin, il va y avoir un smack et puis.. Rideau! C'est l'impression que m'a donné le final de Mad Dog. Perso je l'ai senti comme un beau doigt d'honneur. En fait dans ce drama, les chiens auront été muselés du début à la fin: ils avaient de quoi ronger leur os, mais on les a fait tourner en bourrique et nous par la même occasion. Par ce que le problème à traiter était simple et limpide, mais on a voulu le rendre inutilement complexe. Bref je ressors mitigé parce que il y avait tellement mieux à faire. On est trop allé dans la facilité dans certaines situations, tandis qu'on a compliqué des séquences qui n'en avaient pas besoin. Je n'ai rien ressenti pour les personnages. Le plus drôle, c'est que les vraies pourritures à la fin ne s'en sortent pas si mal vu le mal occasionné. Sympa la justice quand même.

Main Theme: NiiHWA - What I Want

Additionnel OST: Eric Nam - Before the Sun Sets