Pour cette troisième saison de Monster, nous avons sans doute l’histoire la plus terrifiante jamais abordée dans le domaine des tueurs en série. Une production signée Ryan Murphy, que l’on connaît bien notamment grâce à American Horror Story et à sa capacité à mettre le spectateur mal à l’aise, autant par l’usage de la caméra que par la bande sonore. Dahmer s’inscrivait parfaitement dans cette lignée. Avec les frères Menéndez, la tension avait déjà baissé d’un cran. Mais avec cette histoire autour d’Ed Gein, on tombe complètement à côté.
Il n’y a pas de travail de mise en scène marquant qui plonge vraiment le spectateur dans la tête du tueur. Tout est filmé comme un simple documentaire, ce qui empêche toute immersion psychologique. Charlie Hunnam, que j’apprécie pourtant beaucoup, n’a pas réussi à s’effacer derrière son personnage : trop de mimiques, trop de « jeu d’acteur », et finalement un rôle joué dans un rôle. À l’inverse, Laurie Metcalf, dans le rôle de la mère d’Ed Gein, a bien mieux incarné son personnage et a su transmettre une vraie intensité.
Le parallèle avec Hitchcock était une idée intéressante, mais encore une fois, mal exploitée. Au final, je reste déçu. Il y avait matière à réaliser quelque chose de fort, mais entre un casting mal choisi (pas de mauvais acteurs, mais pas les bons pour ces rôles) et une absence totale d’immersion cinématographique entre le son et l’image, cette saison manque sa cible.