Prison Break
5.9
Prison Break

Série FOX (2005)

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Un tunnel dans le dos, aucun dans le système.

Y’a du suspense, des tatouages, des tunnels et des frères qui pleurent beaucoup — mais on est plus proche de Fort Boyard sous stéroïdes que d’une vraie critique du système pénitentiaire.

Michael Scofield, c’est MacGyver sous Rivotril, qui fait croire qu’avec un plan sur le torse et deux regards de husky triste, tu peux niquer l’État.

Le tout dans une prison où les matons sont des caricatures de beaufs NRA et où chaque détenu semble casté pour un spin-off raté de Oz.


Les + :

  • Y’a du suspense, façon Kinder Bueno : tu sais que c’est cramé, mais t’ouvres quand même.
  • Quelques persos captent l’attention (T-Bag, sociopathe flamboyant, aurait pu avoir sa série à lui).
  • Ambiance poisseuse de prison à l’ancienne : ça sue, ça complote, ça simule.
  • Brad Bellick, véritable mascotte du daron raciste qui confond autorité et humiliation — fascinant malgré lui.

Les — :

  • Pas crédible une seconde. On dirait que la prison, c’est un escape game avec des mecs torse nu et des flashbacks sponsorisés par TF1.
  • Zéro critique du système carcéral américain : la taule est un décor, pas un enjeu. Comme si l’incarcération de masse aux USA c’était juste du drama pour les beaux yeux de Scofield.
  • Police, matons, juges = individuellement corrompus, mais structurellement jamais remis en question. L’institution reste sexy, même quand elle enferme à tort.
  • Rien sur les réalités des prisons US : racisme systémique, travaux forcés, privatisation des centres de détention… nada.
  • On vend la rédemption d’un système qui détruit des vies. En fond, c’est plus une pub pour l’ordre que pour la justice.

Mention spéciale :

T-Bag (Robert Kneeper) : un personnage ignoble, charismatique, dérangeant, grotesque et magnifiquement joué. Il incarne à lui seul l’héritage incestueux et raciste de l’Amérique profonde, version pénitentiaire. Il est à la fois monstre, miroir et mascotte du cauchemar carcéral US : produit pur jus d’un système qui fabrique ses bourreaux à la chaîne, puis les enferme avec leurs victimes. T-Bag, c’est le Sud blanc post-Ku Klux Klan enfermé dans une cage, qui t’embrasse sur la joue en te plantant un couteau dans le dos. Un personnage plus réussi que toute la série.


?VERDICT :

Une série qui aurait pu être une bombe politique, mais qui s’est contentée d’être un thriller pour ados en sueur.

guipolgpl
5
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le 18 juil. 2025

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