Raising The Bar : Justice à Manhattan (TNT, 2008) s’annonçait comme une série judiciaire ambitieuse, prête à explorer les coulisses du système pénal américain avec nuance et profondeur. Malheureusement, le résultat final laisse un goût amer : une coquille vide qui donne l’impression de survoler son sujet sans jamais oser s’y confronter réellement.
Dès les premiers épisodes, la série accumule les clichés du genre : l’avocat idéaliste prêt à tout sacrifier, les juges insensibles, les procureurs rigides… Autant de personnages qui auraient pu être intéressants s’ils avaient bénéficié d’une écriture plus fine. Au lieu de cela, ils évoluent dans des scénarios paresseux, manquant cruellement de consistance et de tension. Chaque épisode donne l’impression d’un enchaînement mécanique de procédures, où les dilemmes moraux sont expédiés en quelques répliques sans réelle exploration des enjeux sous-jacents.
L’un des problèmes majeurs de Raising The Bar réside dans sa superficialité. Les affaires judiciaires sont traitées avec une légèreté déroutante, comme si la série craignait d’ennuyer en complexifiant ses intrigues. Pourtant, c’est précisément dans cette complexité que d’autres séries judiciaires trouvent leur force, leur intensité et leur capacité à interroger le spectateur. Ici, tout semble aseptisé, lissé, vidé de son potentiel dramatique.
Côté interprétation, les acteurs font ce qu’ils peuvent avec des personnages sous-écrits, mais même un acteur correct comme Mark-Paul Gosselaar ne parvient pas à insuffler à Jerry Kellerman la profondeur et l’ambivalence qu’on serait en droit d’attendre d’un avocat de la défense confronté quotidiennement à l’injustice et au doute. Ses collègues et antagonistes ne sont guère mieux servis, sombrant souvent dans le caricatural.
Visuellement, la réalisation est d’une platitude désespérante. Aucun choix esthétique fort, aucun rythme qui viendrait compenser la pauvreté narrative. Même les dialogues, souvent didactiques et artificiels, peinent à donner un semblant de vie aux scènes d’audience, qui devraient être le cœur battant de la série.
En fin de compte, Raising The Bar est une série qui, sous prétexte de vouloir simplifier le système judiciaire pour le rendre accessible, en gomme toute la complexité et l’intensité. Le résultat est une œuvre tiède et sans relief, qui tourne à vide et laisse indifférent là où elle devrait provoquer réflexion et émotion. Une belle occasion manquée.