Sex and the City
5.6
Sex and the City

Série HBO (1998)

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Sex and The City a révolutionné les écrans cathodiques lors de sa sortie et par la même occasion, mon adolescence. Je passe sur mon analyse personnelle sur le fait de construire les bases de sa vie intime sur une série regardée en cachette dans sa chambre d’ado, celles et ceux ayant dû faire avec seulement 6 chaînes de télé et surtout sans internet comprendront.


Aujourd’hui, j’ai l’âge des protagonistes, plus d’expérience, je lis des essais féministes et je suis absolument tout ce qui est critiqué dans la série : une daronne mariée qui vit à la campagne. J’ai mis des lustres à me décider de faire une rewatch part avec moi-même et me suis finalement décidée à me lancer pour faire une expérience sociale. Je me demandais alors si j’allais vraiment souffler fort en regardant sous un prisme nouveau une série mythique, certes, mais avec les valeurs de son époque.


La réponse est oui, je me suis crispée et plusieurs fois par épisode, c’était prévu. Pour rendre mon expérience plus sérieuse, j’ai commencé à prendre des notes, mais l’exercice d’analyse monopolisant plus de neurones que prévus, a fini par être abandonné à l’épisode 3. J’ai donc décidé de privilégier ma pause déjeuner à l’étude anthropologique de la faune new-yorkaise fictive des années 90. Vaste programme.


La première saison de Sex and The City a marqué toute une génération et je comprends pourquoi. Le format est original, nous avons un personnage principal omniscient qui narre l’histoire en voix off et qui brise le quatrième en posant des questions existentielles du type “est-ce que les plans à trois sont la nouvelle norme maritale de notre époque” ou encore “j’ai pété devant mon mec et il m’a ghostée pendant une semaine”. Le tout en fumant clope sur clope devant son ordinateur, en télétravail. Tu m’étonnes que ça m’ait fait rêver quand j’avais 15 ans !


L’ennui c’est que tout tourne autour de Carrie et - je l’écris avec toute l’affection que j’ai pour les meufs insécures, pour en avoir été une pendant fort longtemps - il se trouve que c’est un personnage principal assez agaçant car assez immature. Je regrette l’absence de background familial des personnages, car j’aurais aimé savoir pourquoi une grande fille de 35 ans se comporte comme une adolescente en quête incessante de la validation des hommes ?


On ne va pas refaire son époque et on parle d’un temps où s’affamer et prendre de la drogue dure à la place d’un vrai repas est considéré comme glamour. Alors j’ai posé mon cerveau pour me concentrer sur ce qui a rendu la série mythique : son sens de la mode affuté, ses punchlines de l’espace et les situations rocambolesques dans lesquelles se retrouvent les quatre héroïnes de la série. Et ça fonctionne !


Je pensais que revoir Sex and The City serait une torture de la honte où je remettrais ma vie en question, et en fait non, pas du tout. Je rigole, mais comme je rigole devant Nicky Larson, c'est-à-dire avec un peu de honte de rigoler sur un truc aussi misogyne.


jaune_lapin
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le 26 juil. 2024

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