Sex and the City
5.6
Sex and the City

Série HBO (1998)

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Il est aujourd'hui facile de taper sur les icônes des générations passées à coup de mots tels que "toxique" ou "problématique"

Carrie Bradshaw n'y échappe pas. A croire que s'acharner sur ce personnage est devenu un sport.

Je me souviens de moult articles dans la presse féminine : "Toutes les fois où Carrie Bradshaw a été problématique..."

Je me demande si sous couvert d'une plus grande ouverture d'esprit, nous ne serions pas en train de nous offusquer de tout, y compris des travers les plus ordinaires de l'humanité.

La milice de la bien-pensance autorise-t-elle encore les personnages de fiction à être imparfaits ?

Carrie vit au dessus de ses moyens, comme beaucoup de gens.

Carrie est égocentrique, oui, mais nous le sommes tous un peu non ? Elle est même parfois bête.

Mais qui dans le commun des mortels peut se vanter d'être un prix Nobel 24h/24 ?

Carrie, c'est son amie Miranda qui en parle le mieux : "Carrie, tu es humaine"


Et Breaking news : nous sommes tous problématiques. Il m'est parfois arrivée d'être une personne médiocre ou une mauvaise amie. Et comme l'a dit très justement Sarah Jessica Parker au sujet du parcours amoureux de Carrie : "Même les personnes les plus intelligentes prennent de mauvaises décisions"

S'il y a bien une chose que l'on oublie aujourd'hui, c'est bien l'intelligence de Carrie. Ses réflexions tout au long de la série, résonnent encore dans la vie des femmes d'aujourd'hui. Mais elle dépense son argent en futilités, et ça aujourd'hui, c'est inacceptable.

A partir de quand avons-nous cessé de plébisciter ces héroïnes attachantes avec leurs défauts et leur légèreté, pour finalement leur reprocher cette légèreté qui continue pourtant de nous faire du bien? Aimer la mode et parler des hommes n'a jamais fait perdre de neurones à qui que ce soit. Sous couvert d'un prétendu "cliché", une femme qui aime le shopping serait futile et stupide ? Certains centres d'intérêt sont donc plus légitimes que d'autres pour que nous soyons considérées comme des femmes intelligentes ? Comment ça marche le wokisme exactement ?

Oui, dans la saison 3, la bisexualité de Sean pose problème à Carrie, elle verbalise (maladroitement) son malaise à ses amies et finit par le quitter. Et elle en a parfaitement le droit. Etre gêné ne signifie pas être intolérant. Vous êtes à l'aise avec tout dans la vie ? Parce que moi non. Et je ne pense pas être une personne détestable pour autant.

Ce qui me parait problématique, c'est que finalement, l'Humain n'accepte plus l'Humain.

Etonnamment, personne ne s'acharne sur les 3 acolytes de Carrie, qui en terme de travers "problématiques" ne sont pourtant pas en reste. Personnellement, j'aime ces héroïnes, justement parce qu'elles rayonnent d'imperfections. Souvent, le karma les rattrape, et c'est une bonne chose.

On reproche aussi à la série son manque de réalisme. Elles sont belles, blanches, minces et mènent la grande vie à Manhattan dans des vêtements haute couture. Une série doit-elle nécessairement être réaliste pour être divertissante ? Bien sûr que non. Et personnellement, après une grosse journée au boulot, la vraie vie, je l'ai assez vue.

Sex and the City est la première série à parler ouvertement de sexe, et exclusivement d'un point de vue féminin. Cette série a été une petite révolution dans l'histoire de la télévision.

Chaque fois que je la regarde, je réfléchis, je ris, je pleure, je rêve...ça me fait du bien et je l'assume complètement, c'est drôle, audacieux et pertinent. Merci à ces 4 héroïnes d'être lumineuses, drôles, exaspérantes, impulsives, égocentriques, belles, méprisantes, superficielles, immatures... et d'illuminer mes soirées canapé.


Carrie Bradshaw et ses amies seront toujours des icônes pour toute une génération de femmes, et ce quoi qu'on en dise. Leur futilité et leurs insécurités nous rappellent encore aujourd'hui, que chaque femme a le droit d'être ce qu'elle a envie d'être. Ce sont nos défauts qui nous rendent humaines, et nous sommes fabuleuses.


Winslow-Leach
10
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Créée

le 23 sept. 2025

Modifiée

le 23 sept. 2025

Critique lue 9 fois

Winslow-Leach

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