L’anomalie 456
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le 30 juin 2025
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Et si le sang ne servait plus à survivre, mais à comprendre ?
Dans Squid Game 3, signé Hwang Dong-Hyuk, le jeu est déjà terminé. Ou plutôt : il s’éternise, dans la tête d’un Gi-hun reconverti en revenant politique. Ce n’est plus une série. C’est une rechute.
Le réel n’a plus de sol. Netflix devient l’arène globale. Et la Corée du Sud ? Un théâtre post-mortem de l’avidité occidentale.
On attendait une escalade, on reçoit un enfoncement. Plus lent. Plus trouble. Moins spectaculaire, plus cancéreux. Comme si Squid Game avait avalé Mr. Robot, digéré Snowpiercer, puis vomi un Gi-hun spectral, rouge sang mais intérieur.
Chaque épisode est un silence étiré jusqu’à la strangulation narrative.
Il ne s’agit plus de jouer pour survivre. Mais de rejouer pour comprendre. La mise en abyme du trauma, le recyclage du désespoir. Hwang ne réinvente rien, mais radicalise tout. Les jeux sont connus, les règles aussi. Mais le regard, lui, s’est fissuré. Tout est plus psychologique, plus politique, plus étouffé. Moins jouissif. Volontairement.
On pensait bingewatcher. On finit en apnée.
Le synopsis disait tout : Gi-hun ne veut plus fuir. Il veut détruire. Mais qui ? Le maître du jeu ? Le système ? Lui-même ? Personne ne sort indemne de cette saison, pas même la narration. Parce qu’ici, le scénario est moins un escalier qu’un labyrinthe. On tourne en boucle, volontairement. On rejoue les épreuves, mais comme des fantômes.
Pas de climax. Juste une répétition mortuaire du spectacle.
La mise en scène est clinique. Froide. Mais éclatée. L’esthétique reste pastel, rouge, verte, mais le cadre est plus flottant. Les focales tremblent. On ressent moins l’adrénaline que la fièvre.
La lumière ? Blafarde. Chirurgicale. Comme si chaque scène était disséquée au scalpel du regard du spectateur. On ne regarde plus. On est pris dans le formol de l'image.
Les acteurs sont des survivants déconnectés. Lee Jung-jae, en Gi-hun, ne joue plus : il pourrit à l’écran. Littéralement. Son visage devient une carte mentale de la douleur. Les autres ? Des marionnettes, volontaires ou pas. Rien n’est laissé au hasard, même l’épuisement.
Il n’y a plus de dynamique. Juste des frottements, des corps qui refusent le contact. Des regards fuyants, des gestes morts. La série respire la déconnexion.
Côté son : les silences sont la musique. Les respirations étouffées, les bruits d’équipements, les haut-parleurs saturés : tout sonne faux. Et c’est voulu. Même la bande originale semble désaccordée. Plus de thème iconique. Juste une nappe de malaise.
Alors, message ou mirage ? Cette saison est un doigt pointé vers l’Occident. Mais sans slogans. Juste un vide. Une machine qui tourne à vide. Une satire sans réplique. Pas besoin. Tout est là : dans les regards absents, les choix absurdes, la mort devenue procédure.
C’est brillant, mais ça ne veut pas plaire.
Note ? 16 sur 20. Parce que c’est du sabotage poétique. Une saison contre Netflix, diffusée sur Netflix. Le public cible ? Les insomniaques politiques. Les survivants culturels. Les ados lucides et les adultes lessivés.
Squid Game 3, ce n’est plus un jeu. C’est une maladie chronique du capitalisme. Et elle est contagieuse.
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le 1 juil. 2025
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