Sous ses airs enfantins, Takopi’s Original Sin est une œuvre d’une noirceur saisissante, portrait d'une jeunesse brisée par la solitude, la violence et l’absence d’amour parental, où victimes et bourreaux se reflètent comme dans un miroir.
Shizuka et Marina, deux adolescentes prises au piège de familles dysfonctionnelles, incarnent les deux faces d’une même pièce : l’une subit, l’autre projette sa douleur sur l’autre, et pourtant leurs souffrances se rejoignent.
C’est dans cette spirale que débarque Takopi, le poulpe extraterrestre candide venu de la planète Happy. Sa naïveté et son incapacité à comprendre les émotions humaines accentuent le contraste : persuadé qu’un simple sourire ou une discussion peut réparer les cœurs brisés, il applique une logique utopique dans un monde de traumatismes.
Certes, la narration n’est pas parfaite : certaines intrigues semblent laissées de côté et la gestion des timelines n’est pas toujours claire. On pourrait aussi pointer du doigt un certain manque de subtilité, peut-être dû au format court, qui oblige à appuyer certains traits de manière un peu forcée.
Mais malgré ces défauts, la série nous confronte à un miroir dérangeant, celui de la souffrance enfantine transformée en violence, laissant une impression durable et marquante.