J’ai beaucoup aimé cet anime, qui développe en profondeur ses personnages puisque ils sont peu nombreux à être mis sur le devant de la scène. Sa durée très modeste rend son côté dramatique encore plus percutant.
Malgré la dimension de science-fiction avec Takopi, l’anime est très ancré dans le réel et présente, de façon morbide, des méfaits sociaux : pression parentale/familiale, harcèlement scolaire, isolement/solitude, familles recomposées impactant négativement le développement d’un enfant, les épreuves douloureuses de la vie qui noircissent le cœur d’une personne…
L’anime nous invite à sortir d’une vision analytique binaire quand il s’agit de détester une personne. Le monde n’est ni blanc ni noir, mais gris. Lorsqu’une personne fait du mal à autrui, c’est un symptôme de souffrance intérieure. Faire le mal (souvent en trouvant un bouc émissaire) est un moyen de lutter contre sa souffrance à travers une illusion de médicament.
Le harcèlement de Marina envers Shizuka le démontre parfaitement (qui n’interpelle absolument pas le corps enseignant ; l’anime dénonce sans doute ici, de manière satirique, le laxisme du personnel scolaire pour résoudre ces problèmes).
Ce mal se répand comme un virus et est la conséquence d’une société qui laisse trop peu de place et de tolérance au fait d’exprimer son mal-être. Un enfant y est davantage exposé en raison de son manque d’expérience de vie et de force mentale.
Avec ses airs de peluche mignonne et innocente, remplie de bonne volonté, Takopi arrive dans ce monde comme un psychologue maladroit et un soutien émotionnel pour Shizuka. Puisque personne n’est foutu de venir en aide à une jeune fille noyée dans la souffrance, il faut en quelque sorte invoquer une créature venue d’une autre planète.