The Boys est une adaptation du Comic de Garth Ennis et Darick Robertson, paru entre 2006 et 2012. Bien plus tard en 2019, naît la série qui va complétement chambouler les codes des films de super-héros classiques. Loin des super-héros des licences Marvel ou DC Comics, The Boys nous dévoile une équipe de super-héros présentés en surface comme des Avengers. La vérité, quant à elle, se cache bien à l'abri des médias.
Dans le premier épisode, le personnage principal est présenté. Hughie est un jeune adulte qui perd tragiquement sa petite amie, Robin, traversée et éviscérée accidentellement par le super-héros de type speedster nommé A-Train. En pleine souffrance et désireux de venger Robin, Hughie est recruté par un "anti-super", Billy Butcher (brillamment interprété par Karl Urban). Accompagnés de deux autres acolytes, l'équipe des Boys se prépare à lancer des offensives pour faire s'effondrer l'image des super-héros tous vus comme de véritables légendes vivantes.
La force de la série vient de son côté "trash" et authentique. En effet, on ne compte plus le nombre de grossièretés et d'allusions sexuelles évoquées dans la série. De plus, la genèse se déroule dans un monde quasi-identique au nôtre ou l'image que l'on renvoie et la popularité sont les choses qui comptent le plus. Les comportements des supers sont totalement différents de leur véritable nature. Derrière chaque super-héros se cache un parfait "super anti-héros".
En outre de son côté politiquement incorrecte, la série prend un gros risque en parlant ouvertement de religion, de masculinité toxique ou encore de la suprématie blanche. Nous sommes dans un monde qui se dit progressiste, mais c'est le racisme, le viol et la fausse bien-pensance qui sont mis en avant. L'exemple le plus concret est celui du "Stromfront". Une super dont l'idéologie ne se caractérise que part des discours nazis. Elle voit d'un très mauvais œil les noirs, les Asiatiques et tout ceux qui ne s'apparentent pas à la race arienne. D'un autre côté, le super "l'homme-poisson" présente un "red flag" par excellence après avoir forcé la super Stella à lui offrir une faveur sexuelle. Tous les supers se cachent derrière un masque dit "progressiste" pour cacher leur véritable nature. En réalité, la série pointe du doigt les véritables problèmes qui persistent dans la société actuelle et qui l'empêche d'être entièrement progressiste.
Ce qui porte tout de même préjudice à la série, c'est qu'elle retombe vite dans ce qu'elle attaquait. Rapidement, les codes Hollywoodiens rattrapent la série dans des intrigues et des choix scénaristiques attendus par le spectateur. Le côté gore de la série devient lassant et mal utilisé à la longue. Côté acteurs, je trouve l'interprète du protecteur (Antony Starr) très bon et très charismatique de même pour Karl Urban, mais certains personnages manquent de personnalité et certains jeux manquent de crédibilité, particulièrement dans l'équipe des Boys. Les dialogues n'y sont pas pour rien. Ils sont souvent très basiques et parfois inutiles.
En conclusion, la série est bonne. Il y a une bonne mise en scène, des costumes volontairement kitchs bien utilisés et les idées sont intéressantes. J'attends tout de même beaucoup des thématiques qui vont être abordées par la suite, en espérant que la série ne s'essouffle pas à la longue. Mais c'est une série agréable à regarder qui devrait bien plaire particulièrement aux spectateurs lassés des supers héros classiques des films Marvel.