Je suis rarement resté aussi scotché à mon siège, épisode après épisode. The Handmaid’s Tale n’est pas seulement une bonne série, elle vous prend à la gorge dès les premières minutes et refuse de vous lâcher.

Tout y est si net, si tendu, si épuré... On suffoque!

Découvert à l'époque de ça sortie, je l'ai laissé tombé, après la magistrale saison 2... Pour je ne sais qu'elle raison. Mais qu'elle plaisir j'ai eu à la recommencer pour enfin aller jusqu'à la fin.


La mise en scène a beau parfois abuser des gros plans et ça m’a fatigué, je l’admets elle sait pourtant capturer avec une précision troublante les regards, les silences, les gestes qui en disent long. On pense évidemment à Les Fils de l’Homme, mais ici, la série pousse le concept encore plus loin, en imaginant une société totalitaire où la maternité est devenue un devoir imposé, une punition presque sacrée, au nom d’un retour à une forme de pureté déviante.

La réalisation mérite tous les honneurs et même si c'est un standards des séries actuelles, Handmaid's Tale, c'est un plan culte tous les deux épisodes!


Ce qui est au service de ce que j’ai trouvé magistral et inoubliable, c’est cette tension permanente.

Une oppression constante, presque physique. Chaque épisode semble conçu pour que vous reteniez votre souffle jusqu’à la dernière minute. L’immersion est totale. Chose rare dans une série aussi longue, elle parvient à garder cette tension dramatique pendant presque toute sa durée… sauf en saison 4. Là, pour moi, c’est l’unique véritable accroc, on sent que le rythme s’effiloche, que le souffle est moins maîtrisé, comme une saison de transition avant les grands bouleversements.

Heureusement, la saison 5 relance l’élan, et la 6 (quelle saison !) vient clôturer avec une maîtrise remarquable.


Puis, il y a les personnages, si bien tenus et si bien incarnés. L’évolution de June est bouleversante de victime silencieuse à mère combattante, dévorée de colère, d’amour et de contradictions. Que dire de Serena ? Si détestable, puis si tragique. La voir basculer dans un autre camp sans jamais devenir lisse, c’est un tour de force d’écriture. Même tante Lydia, glaçante au départ, trouve une forme d’humanité inattendue avec le temps.

Les actrices sont habitées, puissantes, jamais dans la démonstration. On sent qu’on leur a laissé l’espace de jouer, de respirer... ou d’étouffer, au bon moment.

J'ai retenu mes larmes à bien dix passages!


En revanche... Beaucoup critiquent la lenteur.

Mais pour moi, c’est justement cette lenteur qui donne tout son poids à la série. Ce n’est pas un récit de fuite ou d’action, c’est une tension qui s’installe, un trauma qui s’infiltre. On est dans la répétition, oui, mais c’est une répétition juste, celle de la survie. Comme dans une relation toxique, on avance, on recule, on échappe, on revient. C’est cette logique qui m’a tenu en haleine, épisode après épisode, sans jamais me lasser. Peut-être que regarder cette série en binge aurait brisé ce charme, j’ai préféré l’apprécier lentement, sur 8 mois et je pense que c’est la meilleure manière de la vivre.


Le féminisme libéral est là, bien sûr, mais on ne nous propose pas une vision caricaturale. Déjà parce qu'il est face à un véritable système oppressif et dangereux. Il a un véritable adversaire!

Mais pas que, puisqu'il évolue. Ce qui m’a le plus touché, ce n’est pas tant la dénonciation d’un système que la trajectoire de June en tant que mère. Cette histoire devient peu à peu un récit de pardon, de persévérance, d’amour maternel qui dépasse les frontières. Une fable déchirante sur ce qu’on est prêt à perdre pour garder une part d’humanité dans un monde qui veut vous la voler.

Il y a des séries qui méritent qu’on y revienne. Breaking Bad m’a marqué comme peu d’autres et The Handmaid’s Tale, pour moi, entre dans ce cercle. Je me surprends déjà à attendre d’oublier certaines scènes, juste pour pouvoir les redécouvrir avec la même intensité.

C’est ça la marque d'une grande série et je peux le dire qu'elle a marqué ça décennie et même au-delà!

KumaCreep
9
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le 16 août 2025

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KumaCreep

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