The Idol, ou le récit d’une catastrophe annoncée

The Idol avait tous les ingrédients pour être la série de l’année 2023 : un sujet dans l’air du temps, un réalisateur de haut-vol côté série HBO, une actrice en devenir fantastique et trois chanteurs du moment. Pourtant, la recette n’a pas prise. Elle a été même sacrément ratée. 

Le pitch est assez simple : Jocelyne (Lily-Rose Depp) est une jeune chanteuse en quête de renouveau sur la scène pop. Un soir, elle est invitée par une amie à aller dans un club. Elle y fera la connaissance de Tedros (The Weekend), patron véreux de la boite de nuit. Le monde de Jocelyn bascule face à l’emprise sectaire de son nouveau mentor. 

Trash, obscène et lunaire pourraient être les trois mois clés de The Idol. 

Trois éléments qu’on retrouve dans quasiment tous les épisodes (à l’exception du 5ᵉ) et qui rendent la série, cauchemardesque. Car oui, voir une femme se faire abuser et violenter durant toute une saison, tout ça de manière « esthétique », ce n’est pas possible. Dépeindre la toxicité et les travers du monde de l’entertainment sont des sujets qui peuvent et doivent être abordés. Sam Levinson a pourtant poussé le vice trop loin.

Les épisodes ne sont que de la provocation et de l’obscénité pure. Le pitch de la série aurait pu permettre d’aborder des thématiques telles que la dépression, l’anxiété, le surmenage, la pression d’un milieu qui pousse toujours plus loin, l’addiction… Toutefois, rien de tout cela. The Idol est creux, vide de sens. Les épisodes 2, 3 et 4 ne sont qu’une suite de scènes malsaines et outrancières, uniquement pour choquer ouvertement le spectateur. 

Côté performances, celle de Lily-Rose Depp est surprenante. Aucun doute n’est permis sur la précision troublante avec laquelle elle joue le rôle de Jocelyne. Saluons également le jeu de Troye Sivan qui semble être aussi à l’aise derrière la caméra qu’un micro. L’interprétation de The Weeknd est dérangeante et malsaine. La relation des deux personnages principaux embarrasse le spectateur, du début à la fin.

L’épisode 5 est celui qui se distingue en étant l’unique et seul moment de la série qui ne tombe pas dans la trash. Pourtant, ce dernier moment de cette très courte série est fade, avec une fin plus que décevante. On espère que Jocelyne prendra enfin son vol, échec.

Bilan : si le terme « affligeant » devait être une série, The Idol en serait le parfait exemple.