La série est plutôt bien construite, c'est assez archétypal mais ça fonctionne.
Le propos général est intéressant, et on a quelques évidences remise un peu en place, c'est sensé être très consensuel mais à notre époque ça questionne quand même, j'ai trouvé le traitement un peu maladroit et approximatif cependant.
Pour la partie SF ça fait illusion mais faut pas être trop critique ceci dit. On en est pas a avoir une lunette de WC terrestre sur la station spatiale mais ya pas mal de choix motivés pour des raisons scénaristiques qui se contentent d'explications un peu bancales au niveau scientifique, attendez pas trop de rigueur de ce côté là.
C'est un peu pareil pour la narration générale d'ailleurs.
Dans l'ensemble ya des points positifs quand même. Même si j'avais plus l'impression de voir une série typée conte pour enfant croisée avec un thriller complotiste (le tout en 13+).
On sent moyennement la patte européenne. Le plus marquant c'est peut être la dénonciation du pire de l'humanité en mentionnant Poutine, Trump et Bolsonaro avec cette oppositions lumières/obscurantisme un peu simpliste. Avec le choix de cette opposition de personnages entre le père prof d'histoire pessimiste qui ressemble a un redneck et la mère astronaute optimiste qui ressemble à une berlinoise.
La série copie un peu trop les séries américaines du même genre, c'est cool d'avoir une autre approche qu'on voit ici et là mais dommage de se conformer autant à la recette.
Compléments avec du spoiler.
Je trouve un peu dommage que le prof d'histoire soit aussi caricatural et peu exploité. Par exemple il parle a un moment de sa présentation de l'histoire à ses élèves comme linéaire et ascendante, mais déplore de constater que c'est plutôt un cycle qui se répète, avec en fond la montée du fascisme actuelle (qui n'est pas nommée comme ça). Deux approches qu'un prof d'histoire digne de ce nom rejetterait car les deux sont absurdes. L'histoire est de fait linéaire mais "ascendante" c'est un jugement moral un peu bancal et on ne croit plus au progrès inéluctable depuis longtemps. Et le cycle qui se répète c'est pas mieux car même si on peut faire un parallèle entre deux époques, de façon justifiée, comme la montée actuelle du fascisme et celle des années 30, ça n'a rien d'un cycle. L'idée un peu naïve qu'on peut apprendre des erreurs du passé, alors qu'on est pas capable de comprendre les déterminant et qu'on parle de gentils et de méchants c'est se rendre incapable de voir pourquoi les "gentils" produisent le pire sans même s'en rendre compte, qu'il n'y a pas de gentils ou de méchants mais des structures et des individus qui construisent une société qui a des effets qu'il faut analyser de façon critique pour espérer voir a partir de quand on se met a produire le pire. Et cette illusion qui oppose lumière et obscurantisme c'est déjà répéter les erreurs du passé, croire que l'intention suffirait a éviter le pire.
On voit les défauts de cette approche avec les foules haineuses (ce qui n'existerait jamais en réalité) ou les trahisons improbables.
Bref c'est plus facile de dénoncer Trump que d'admettre qu'on fait partie du problème, que l'obscurantisme est souvent porté par ceux qui croient faire partie des lumières. L'enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit. Si le message était de sortir du pire de l'humanité pour faire advenir le meilleur, il faudrait pointer les soucis du système qui entretiennent les comportements destructeurs ou compétitifs au lieu de construire des solidarités et des responsabilités.
C'est un peu pareil pour tous les éléments de cette série, ce sont des prises de libertés parce que "ça passe" mais qui vont pas convaincre tout le monde. Pareil pour cette histoire de zone blanche qui n'existe pas en réalité, ou ce signal qu'a aucune cohérence quand on voit la fin ou la sonde s'écrase (en douceur) avec un tourne disque intégré. Le genre d'approximation coupables qui sont souvent commises dans les films pour enfant mais qu'on peine a voir sans tiquer une fois plus grands.