The White Lotus : j'ai beaucoup aimé la saison 1. Je n'ai pas été déçu par la saison 2, au contraire.
Images de la mer et des vagues, souvent menaçantes, ou d'un fond marin, comme vu par un noyé, marquant le caractère intemporel de ce qui sera montré, avant d'être balayé par le mot Fin, ou plus exactement, Fin des vacances.
Élégance des architectures italiennes, raffinement des riches demeures, musique choisie, jusqu'à l'opéra qui raconte la mort de Madame Butterfly : la mer et l'esthétique du vieux continent sont les acteurs principaux de cette série.
Ce qui s'y passe devient accessoire. La jalousie d'Othello. Les Ganymède qui font une ronde autour d'une peinture de Rubens. Les difficiles passions de l'âge mûr. Le charme (pas si) innocent et l'insouciance de la jeunesse. Et la crédulité de tous ceux qui ne sont pas cyniques... mais américains.
Sur le fond somptueux de l'Italie s'agitent des personnages à la psychologie nuancée - nous en reconnaissons plusieurs qui vivent à Seattle et à Raleigh. Mais cette agitation futile sur laquelle insiste le scénariste... pourquoi ? Tout ça pour ça ? Je ne nierai pas que la curiosité m'a conduit à réduire l'intervalle au fur et à mesure que j'approchais du dernier épisode - il fallait bien connaître la réponse à la question posée au premier.
En somme, une série qui, après La Vie Mode d'Emploi de Perec, va nous raconter assez habilement La Vie Mode d'Emploi en Vacances de Luxe, avec son lot de jeux d'amour et de hasard, et d'amusantes banalités à tous les étages.
Mais on comprend petit à petit qu'il ne s'agissait que d'un trompe-l'œil. Il y a la mer tout au fond, puis ces pantins qui s'agitent à mi-distance, mais voilà que surgit au premier plan le drame, à touche-touche, sordide et terrifiant.