Attention, ce n’est pas une histoire fantastique. Mais une quête, voire une conquête. On parle d’amour ici, mais surtout d’une démarche sincère, difficile et honnête.
Et c’est juste bouleversant.
The Witch nous raconte l’histoire de Lee Dong Jin (Park Jin Young) secrètement amoureux de Park Mi-Jung (Roh Jung-Eui), une jeune fille qui souffre d’une très triste renommée. En effet, tout homme séduit par son charme et révélant ses sentiments, en paie le prix, puisqu’il finit au mieux, blessé, au pire, tué. Elle est donc qualifiée de sorcière. Dès lors, afin de ne blesser personne, Mi-Jung vit retranchée telle Raiponce dans sa tour. Dong Jin n’aura de cesse de casser cette funeste réputation en démontrant que tout ceci n’a rien de rationnel.
Bien plus que la beauté de Min-Jung, c’est sa solitude, son isolement et sa détresse qui vont exacerber chez Dong-Jin son obsession à la rendre heureuse. Ce qui est fascinant chez lui, c’est son abnégation dans sa quête presque démesurée. Ce n’est pas un cartésien né, au sens, que sa première action se révèle erronée et inappropriée. Mais il va apprendre. Car c'est un bosseur et un acharné. Ce qu'il veut, c'est rendre les gens heureux. Alors il ne lâche rien. Et chaque échec est analysé pour mieux recommencer.
Ainsi, nous allons le suivre dans son parcours plutôt chaotique. Nous comprendrons son choix d’études, nous le verrons s’animer pour le très réservé détective Kim Joong-Hyuk (Im Jae-Hyuk). Mais Dong Jin va surtout nous emporter dans son enquête précise, rigoureuse, éprouvante et sans compromis. Il reste droit dans ses bottes, persévérant. Et ce qu’il constate, qu’il vérifie, le terrifie. Mais l’amour qu’il ressent est si profond, si authentique, qu’il exige de l’observation, de la réflexion, de la compréhension. Sa résilience est tout simplement renversante. On attend et on redoute à la fois le dénouement de cette intrigue, à le voir ainsi se mettre en péril.
Quant à Min Jung, elle traine sa tristesse telle sa peau d’âne. Elle n’attend plus rien et encore moins l’amour, mais elle en crève. Savoir en être la cause mais ne pas connaitre la raison est une culpabilité que seule son éloignement et sa propre exclusion peuvent apaiser.
Le salut vient de Dong Jin qui à la lecture des données patiemment recueillies et testées, comprendra la force et l’authenticité de son amour. Mais elle saura également apporter la dernière variable.
Néanmoins, la série n’est pas complètement parfaite. Elle est lente et parfois abuse de retours en arrière. On est même un peu baladé au départ, surtout en voyant des personnages secondaires très connus. Pour autant, le générique vous prévient. Ainsi, la première image est une route isolée et sinueuse et Dong Jin ainsi que Min Jung ne sont jamais proches.
Cependant, l’intrigue est bien construite, l’atmosphère peut sembler oppressante mais l’arrivée de la dynamique et solaire Heo Eun Sil (Jang Hee Ryoung) offre des instants lumineux dans cette histoire pleine de solitude et de mélancolie.
Le casting est sans reproche. J’avoue avoir eu du mal avec Im Jae-Hyuk dans le rôle de Kim Joong-Hyuk, ce détective, peu loquace, distant et froid. On ne comprendra qu’à la fin, la raison de son comportement.
Quant à Park Jin Young, je le savais bon acteur pour l’avoir vu dans Yumi’s Cells, mais ici, il est tout simplement remarquable et prodigieux. Enlaidi, négligé, humble, il est surtout poignant et saisissant de sincérité.
Face à lui, Roh Jung Eui est également très émouvante et touchante.
Alors, si vous cherchez une romance avec rapprochement et tutti quanti, passez votre chemin. Ici, nous sommes dans l’analyse et dans la lenteur, les larmes et la souffrance. Mais on vous parle d’amour, celui qui est profond, sincère, authentique. On vous parle d’empathie et de résilience. Et c’est plutôt rare et risqué. Rien que pour cela, cette série en vaut la peine.