35 ans après, Twin Peaks n'a rien perdu. Ça reste LA série des 90's, et sans discussion l'une des meilleures jamais réalisées. Devant le niveau de réussite des épisodes, les imperfections des moments plus faibles s'estompent comme par magie. On a bien sûr une baisse de rythme après la grosse révélation en milieu de seconde saison ; mais pour ce qui aura été tourné à l'époque. ça reste, jusqu'à la fin, surprenant comme pas permis. Et terriblement addictif. Précisément, jusqu'au cliffhanger le plus frustrant et le plus long de l'histoire télé, vu qu'il aura fallu plus de 25 ans pour connaître la suite.
Le changement de paradigme pour la saison 3 est davantage questionnable. C'est qu'entre temps, le cinéma de Lynch est devenu plus étrange encore, limite hermétique. Faire du fan service n'aurait sans doute pas été la disposition la plus heureuse. Mais quand même. On aurait bien aimé ne pas être à ce point en décalage avec nos attentes. D'autant qu'il y avait déjà un précédent : le long-métrage Fire walk with me se distinguait largement de la série sans pour autant sacrifier à son style. Que David Lynch soit allé à ce point à contre-courant des prévisions pour cette dernière saison laisse, quoi qu'en en dise, un tantinet dubitatif.
Mais il n'empêche : entre ses trois saisons et son film, l'univers de Twin Peaks est incontournable.