Les meilleurs films de 2016 selon Venceslas F.

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Denis Villeneuve est impressionnant. Rien que le fait de réaliser un film par an n’est pas donné à tout réalisateur mais garder une qualité aussi constante à chaque nouvelle œuvre relève presque de l’insolence. Premier Contact est pour moi le meilleur film du réalisateur (quoiqu’il faudrait que je revois Blade Runner 2049 pour pouvoir être sûr de cela). La réalisation méticuleuse de Premier Contact montre que Villeneuve a une compréhension totale des codes du cinéma et qu’il est dans une maîtrise totale de son art à présent. L’ambiance sonore du film est tout simplement l’une des meilleures qui existent aujourd’hui, tout comme sa musique, très surprenante par moment. Les visuels ne sont pas en reste, la photographie est splendide, même si elle reste en-dessous de celle de Blade Runner 2049.

Premier Contact est un film captivant, émouvant et aux nombreuses subtilités, ce qui rend le second visionnage encore plus plaisant que le premier. Ce qui m’empêche de lui mettre dix est très minime. C’est surtout dû à la scène de l’ellipse au milieu du film. Ça n’a pas vraiment sa place ici et ça me paraît plus être une facilité scénaristique qu’autre chose. En passant, si vous avez apprécié Premier Contact, je vous recommande de vous pencher sur le Contact de Robert Zemeckis sorti en 1997. C’est peut-être un peu plus Hollywoodien mais ça reste un excellent film.

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Je trouve que Un jour avec, un jour sans est un film transitoire dans le filmographie de Hong Sang-Soo. Ou plutôt un dernier retour aux origines avec quelques touches de modernité. C’est notamment le personnage principal, Ham, qui me fait penser cela. Il est le parfait archétype des personnages masculins des films de Hong Sang-Soo dans la période années 2000. Et puis, en même temps, on retrouve le style plus moderne du cinéaste à certains égards. Par exemple, les expérimentations sur la répétition, avec de légères modifications, des segments d’un même film – comme dans In Another Country –, qui atteignent ici une nouvelle forme, encore plus extrême que ce qui a pu être fait jusqu’alors chez le réalisateur.

Un jour avec, un jour sans est aussi un film particulièrement beau. Les visuels sont naturels, chaleureux et légers, ce qu’on retrouve assez peu dans le cinéma de Hong Sang-Soo, ou du moins pas d’une manière aussi prononcée. Le travail sur le cadre, aussi, est exceptionnel. Lors d’une scène, il est le signe du rapprochement progressif entre deux personnages, puis il souligne l’isolement d’un personnage dans la scène suivante – comme c’est le cas lors de la première rencontre entre les personnages, avec la scène du temple puis celle du café, lors du premier segment du film. La mise en scène est donc minimaliste, comme toujours chez Hong Sang-Soo, mais très efficace.

Un jour avec, un jour sans est probablement l’un des meilleurs films du cinéaste, à la fois lyrique et épuré. Beau, simple et sincère. Il est porté par des acteurs de talent, Kim Min-Hee et Jung Jae-Young, qui livrent des performances toutes deux exceptionnelles et fortement nuancées. À l’image de sa fin, Un jour avec, un jour sans est, tout simplement, un film magnifique.

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Cela faisait longtemps qu’un film ne m’avait pas autant surpris, au niveau de l’intrigue comme de la mise en scène. Personal Shopper est un film mystérieux, presque indescriptible et il est difficile d’en parler sans le gâcher, mais il est toutefois évident que c'est le genre d’œuvres qui créer des divisions. Effectivement, la majeure partie de Personal Shopper est une errance où chacune des scènes semblent presque déconnectées les unes des autres, en terme de style ou même d’intrigue ; mais qui, finalement, trouvent toutes un lien thématique entre-elles au fur et à mesure que le film développe ses idées et qu’on comprend où il souhaite aller. La lenteur de Personnal Shopper, couplée à une utilisation de fondus au noir – qui trouvent, eux aussi, un sens à la fin du film – à de multiple moments, peut déranger certains spectateurs mais je trouve qu’elle est, au contraire, tout à fait appropriée, à la fois en terme d’ambiance mais aussi pour faire ressortir un des thèmes majeurs du film : la solitude. Thème qui ressort aussi par la mise en scène car Kristen Stewart – qui livre ici une très bonne performance, malgré quelques inégalités par moment – est souvent isolée du reste du monde par divers moyens, notamment grâce aux cadres ou aux échelles de plan. Personnal Shopper est lent, intriguant, parfois agaçant, quelquefois très bizarre et surtout imprévisible ; il n’est pas sans défauts mais beaucoup de ceux qu’on pourrait lui reprocher sont finalement des choix de réalisation qui prennent sens plus tard. Et, encore une fois, il est compliqué de parler de ce film d'une manière détaillée sans le gâcher en même temps ; le mieux reste encore de le découvrir en n'en sachant le moins possible à son sujet, et de peut-être se laisser surprendre.

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Dans un noir et blanc somptueux, rappelant celui d’Ida de Paweł Pawlikowski, Petr Kazda et Tomáš Weinreb livre un premier film engagé, portant notamment sur le thème de l’homosexualité dans la Tchécoslovaquie des années 70. La mise en scène est minimaliste, laissant place à une austérité et une froideur presque constantes, seulement interrompues par des instants d’une brutalité physique et morale assez extrême. Moi, Olga est un film dur à encaisser, notamment parce que c’est une histoire vraie. Certes, il peine parfois à garder l’attention du spectateur mais, à la fin, il est évident que ce procédé est nécessaire pour que le film puisse fonctionner comme il faut et que le spectateur se pose les bonnes questions. Et, même s’il tombe parfois dans certains clichés inhérents à ce type de cinéma, Moi, Olga reste une bonne expérience – enfin, si on peut parler de bonne expérience avec un film portant sur un tel sujet.

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Mad Love in New York est un film au réalisme saisissant, et pour cause puisqu'il est à la limite entre le cinéma et le docu-fiction. Inspirés par les expériences d'Arielle Holmes, qui interprète son propre rôle dans le film, les frères Safdie posent leur caméra dans le monde des toxicomanes new-yorkais. En plus d'avoir l'actrice principale recréant sa propre histoire, bon nombre des rôles secondaires sont ici interprétés par de véritables connaissances d'Arielle Holmes. Mad Love in New York suit donc les déboires de ses personnages dans une narration anti-climatique, un non-récit presque anti-cinématographique : plus qu'un film sur la drogue, il s'agit là d'un film sur les drogués et leurs mésaventures continuelles en premier lieu. Une question qui trotte dès lors dans la tête, c'est : pourquoi ne pas avoir tout simplement fait un documentaire (les techniques de tournage étant, ici, très similaires) ? Ou, du moins, donner un peu plus d'importance aux personnages secondaires auraient été bienvenu, afin de briser entièrement les barrières entre fiction et réalité. Car, en terme de cinéma, Mad Love in New York est finalement assez pauvre. Sa mise en scène se limite à de gros plans filmés en caméra à l'épaule, avec des couleurs les plus ternes possible, et ce presque jusqu'à la caricature. Néanmoins, ce procédé est par moments efficace et arrive à dégager un véritable sentiment de malaise presque claustrophobe lors de certaines scènes. Si ce n'est, aussi, une musique originale et utilisée avec pertinence le plus souvent, Mad Love in New York n'a finalement pas grand-chose d'autre à offrir. Il reste toutefois un objet assez fascinant à découvrir, aussi désespérant que désespéré, mais qui aurait pu être un véritable coup de force.

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