SensCritique
Cover Les meilleurs films de 2019

Liste de

51 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a 10 mois

Ad Astra
6.5
1.

Ad Astra (2019)

2 h 05 min. Sortie : 18 septembre 2019 (France). Science-fiction, Aventure, Drame

Film de James Gray

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Incroyablement fascinant. La dernière fois que j'ai été autant soufflé pour un film contemporain... Bah c'était le précédent film de James Gray, qui forme d'ailleurs un diptyque parfaitement cohérent avec celui-ci. Il va falloir que j'en écrive quelque chose.

Portrait de la jeune fille en feu
7.4
2.

Portrait de la jeune fille en feu (2019)

1 h 59 min. Sortie : 18 septembre 2019. Drame, Historique, Romance

Film de Céline Sciamma

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il y aurait beaucoup à dire sur ce quatrième film de Céline Sciamma, tant il se révèle être son métrage le plus ambitieux. Partant d'un intérêt pour une période de l'histoire (la seconde moitié du XVIIIème) qui fut une parenthèse enchantée pour les femmes peintres voulant exercer leur art en France, elle réalise un anti-biopic tellement son film dépasse très largement ce postulat initial. Car c'est avant tout un film sur l'amour, décrivant avec une sensibilité et une virtuosité peu commune la naissance du désir et de la passion amoureuse. Peu commune car le film prend son temps pour amener les choses, quitte à être un peu déconcertant dans sa première partie, pour mieux foudroyer ensuite. La démarche est d'autant plus louable qu'elle déploie une éthique de l'amour très touchante, avec un duo d'actrices furieusement douées. Et puis, entre le travail sur la bande-son, sur la suggestion des sentiments par la mise en scène, la forme est finalement aussi admirable que le fond.

An Elephant Sitting Still
7.9
3.

An Elephant Sitting Still (2019)

Da xiang xi di er zuo

3 h 50 min. Sortie : 9 janvier 2019 (France). Drame

Film de Hu Bo

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Hu Bo réalise une sorte de conte maladif et mélancolique dont la richesse peut se résumer en deux volets : celui d'une explicitation sensible de la dépression, comment elle se manifeste et s'exprime, et celui d'un portrait tout aussi sensible de laissés-pour-compte de la société chinoise. L'ambition de l'oeuvre (4 heures de métrage, mêlant onirisme et réalisme) a tout du chef-d'oeuvre inaugural d'une carrière cinématographique qui n'aura malheureusement jamais lieu, à cause du suicide de son jeune réalisateur. Il y aurait mille choses à dire sur la mise en scène chorale à hauteur des individus qui évoque Gus Van Sant, sur cette dernière partie fortement onirique qui laisse le spectateur fasciné et meurtri, sur les décors et la dominance du gris qui se répondent dans une humeur presque post-apocalyptique... Du grand cinéma.

Sunset
6.3
4.

Sunset (2018)

Napszállta

2 h 21 min. Sortie : 20 mars 2019 (France). Drame

Film de László Nemes

Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Lazlo Nemes transpose le dispositif de mise en scène si particulier de son précédent film Le Fils de Saul (la caméra ne s'éloigne jamais du visage du personnage principal, tournant autour et créant souvent un flou autour de lui) dans le contexte particulier de la ville de Budapest à la veille de la Première Guerre Mondiale. La démarche est donc évidemment très formaliste, il travaille notamment beaucoup les effets de lumière pour certains plans sublimes. Et c'est évidemment au détriment d'une narration qui à certain moment aurait pu être mieux huilée, moins répétitive dans les déambulation du personnage principal.

Malgré cela, il parvient avec un certain génie à rendre son récit mystérieux et fascinant. Le personnage principal se révèle en témoin symbolique des tourments et de la violence de son époque, jusqu'à la dernière scène elliptique qui fait totalement sens de ce point de vue. Mais le cinéaste filme avant tout des corps, et il suit les obsessions de son personnage principal qui ne recule devant rien pour percer le nuage opaque qui l'entoure. Ce sont des ambitions intimes. Il ne cherche pas une quelconque vérité historique, mais plutôt une vérité anthropologique. Et il y parvient notamment par la mise en parallèle terrifiante de deux scènes de violence masculine, qui révèle la bestialité des laquais comme de leurs maîtres. Rien que par ces deux scènes-là il justifie le recyclage de sa propre mise en scène, qui acquiert ainsi une nouvelle dimension.

+ voir critique.

The Irishman
7
5.

The Irishman (2019)

3 h 29 min. Sortie : 27 novembre 2019 (France). Drame, Gangster, Policier

film de Martin Scorsese

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Scorsese va là où on ne l'attend pas avec cette mise en scène immobile, et pour un vieux cinéaste comme lui c'est tellement admirable. Il y gagne en empathie et en sens tragique par rapport à ses précédents films de mafieux. Bon, c'est pas non plus lyrique comme Leone, mais le dernier plan est d'une tristesse sans nom...

So Long, My Son
7.4
6.

So Long, My Son (2019)

Di jiu tian chang

3 h 05 min. Sortie : 3 juillet 2019 (France). Drame

Film de Wang Xiao-Shuai

Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Ne croyez surtout pas que je hurle
6.8
7.

Ne croyez surtout pas que je hurle (2019)

1 h 15 min. Sortie : 25 septembre 2019. Biopic, Drame, Expérimental

Documentaire de Frank Beauvais

Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique.

Parasite
8.3
8.

Parasite (2019)

Gisaengchoong

2 h 12 min. Sortie : 5 juin 2019 (France). Drame, Thriller, Comédie

Film de Bong Joon-Ho

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Avec du recul, Boon Joon Ho par sa mise en scène virtuose, sa narration qui multiplie les rebondissements inattendus, notamment dans la dernière ligne droite, soigne un film qui en devient trop calculé et maniéré (j'avais d'ailleurs un peu la même impression pour le "Mademoiselle" de Park Chan Wook). Mais inutile de jouer les fines bouches : Parasite reste un énorme plaisir de cinéma, dont il ne faut pas révéler les tenants et les aboutissants pour pleinement l'apprécier. Le cinéaste emploie plus que jamais son registre tragi-comique à la satire sociale, et ainsi il aiguise son cinéma, le rend tranchant, énonçant des vérités qui semblent fondamentales sur la société coréenne, ses inégalités et son américanisation. Les différents personnages sont tous bien écris, bien caractérisés, si bien que le manichéisme de départ entre ces deux familles issues de milieux sociaux très différents gagne en complexité et parvient à créer une empathie salvatrice. Ne cherchez pas de quoi ça parle : regardez éventuellement la bande annonce qui donne très envie sans rien révéler et allez le voir.

The Lighthouse
7
9.

The Lighthouse (2019)

1 h 49 min. Sortie : 18 décembre 2019 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Robert Eggers

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Après « The Witch », Robert Eggers formule une nouvelle proposition de cinéma ahurissante tant la forme travaillée dans les moindres détails dégage une tension et un sentiment de fascination qui est véritablement propre aux réalisations du cinéaste. Cela tient tout d'abord au travail sur le son, qui mêle et confond la musique et l'ambiance sonore pour un résultat hypnotisant. Ensuite, il y a un travail sur l'image, ici en noir et blanc, éclatant dès la scène d'introduction qui happe immédiatement dans le film par la brume enveloppante qu'elle représente. Le tout est moins porté sur l'horrifique que « The Witch » mais la tension exacerbée entre les personnages est du même ordre, grossissant progressivement pour éclater avec flamboyance. Cette montée de tension fonctionne d'ailleurs d'autant mieux que le duo d'acteurs Willem Dafoe/Robert Pattinson fonctionne à merveille, laissant notamment au premier des envolées lyriques qui ont dû le faire jubiler sur le tournage. Tout cela est caractéristique d'un jusqu'au-boutisme du réalisateur qui exploite à fond la démence de son récit et les inventions de mise en scène qui en découlent directement. La seule chose que je pourrais lui reprocher est d'être moins percutant dans son contenu que le précédent film qui formulait une critique cinglante de la religion et un rapport volontairement ambiguë à la morale. Ici, il traite de la solitude, de la honte et du dégoût sans parvenir à une conclusion qui fasse véritablement sens avec le cheminement du film, bien qu'elle soit esthétiquement tout aussi sublime que celle de « The Witch ».

Un grand voyage vers la nuit
7
10.

Un grand voyage vers la nuit (2018)

Di qiu zui hou de ye wan

2 h 18 min. Sortie : 30 janvier 2019 (France). Drame, Film noir

Film de Bì Gàn

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

Les ambitions de Bi Gan sont trop formelles pour remporter pleinement mon adhésion. Tout en restant aussi évasif, anti-chronologique et presque ludique dans le développement du récit, il aurait pu donner plus de chair aux tourments de son personnage principal. Le film aurait en effet gagné en empathie si l'univers onirique déployé avait été en plus étroit lien avec son vécu. Sur ce point, Bi Gan reste en deçà de ses inspirateurs que sont des cinéastes comme Wonk Kar Wai, Tarkovski ou Lynch. Mais il n'empêche, quelle balade époustouflante ! J'ai adoré me perdre dans ce film et ses motifs visuels, rester le souffle couper devant des images fabuleuses reposant beaucoup sur des couleurs tranchées... Les expérimentations développées et la virtuosité avec laquelle elles sont proposées ne peuvent que me satisfaire. Mais quel chef-d'oeuvre cela aurait pu être avec quelques éléments narratifs plus concrets. Un exemple : pourquoi ne pas montrer plus de scènes sur l'enfance du personnage, puisque celle-ci se révèle importante pour comprendre la dernière partie du film ?

Midsommar
7.2
11.

Midsommar (2019)

2 h 27 min. Sortie : 31 juillet 2019 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Ari Aster

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce n'est pas pour rien que plusieurs personnages du film étudient l'anthropologie, tant "Midsommar" cherche avant tout à plonger le spectateur au milieu d'une radicale altérité, en l'occurrence une communauté traditionnelle suédoise fictive aux rites et aux valeurs très éloignées de ceux de l'occident. Lorsque une bande d'étudiants américains débarquent pour les voir durant leur célébration du solstice d'été qui a lieu tous les 90 ans, le jeu des contrastes est évidemment au cœur du film. Il y a d'abord le rapport à la mort et au deuil qui est le plus marquant, Ari Aster se servant des codes de l'horreur pour aller attaquer les barrières anthropo-centrée du spectateur et des personnages les plus solidement ancrées en lui. Autant dire que l'ego occidental, son rationalisme et individualisme en prend pour son grade. En cela, il cherche bel et bien à innover au sein du cinéma d'horreur comme il l'a fait dans son précédent film "Hérédité" au-delà des ambitions esthétiques, en lui greffant des thématiques qui ne lui sont pas habituelles.

Mais comme dans "Hérédité", il y a un revers de la médaille, bien moins gênant cela dit car dans "Hérédité" la dernière demi-heure tombait lourdement dans la plupart des travers du cinéma d'horreur esquivés jusque-là. Ici, il s'agit plutôt d'une certaine complaisance générale : en faisant intentionnellement de tous les personnages sauf l'héroïne principale des imbéciles dont la mort laisse indifférent, il reprend encore une fois un code du cinéma d'horreur qui est un peu fatiguant. D'autant que cela lui donne l'occasion de balancer une scène de gore bien trop gratuite comparée aux autres (celle de l'écorché). Heureusement, la plupart des propositions visuelles sont on ne peut plus appréciables : le jeu sur les hallucinations des personnages, sur la lumière saturée, donnent par exemple une identité esthétique à l'oeuvre qui est remarquable.

Une vie cachée
7.3
12.

Une vie cachée (2019)

A Hidden Life

2 h 54 min. Sortie : 11 décembre 2019. Biopic, Drame, Romance

Film de Terrence Malick

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je le confesse, les films de Malick de ces dernières années me font froid dans le dos rien qu'à regarder leurs trailers tellement ils me semblent poseurs et stériles. On dirait qu'ils adoptent les codes esthétiques de la publicité pour parfum. Pourtant, en regardant des images de "Une vie cachée", j'ai eu l'intuition qu'il y avait là de quoi me réconcilier avec un réalisateur qui ne m'a en réalité jamais vraiment fâché, puisque en fin de compte je n'ai jusque-là osé voir que ses trois premiers films. Intuition confirmée, puisque si le film ne manque pas de lourdeur à certains moments (les premières minutes m'ont fait assez peur de ce côté-là) l'idéalisme de Malick m'a indéniablement convaincu, sur le plan esthétique comme narratif. Certes, le montage au hachoir ne fait pas toujours mouche et je pestais souvent contre la brièveté de certains plans. Mais si l'on met ça de côté il est difficile de ne pas voir une grande inventivité cinématographique, ne serait-ce que dans le traitement de la temporalité. Les deux mois que passe Franz en prison par exemple paraissent durer des années aux yeux du spectateur, et cela semble être exactement l'impression recherchée par Malick en bousculant les repères visuels du spectateur. Ce dernier m'a enfin conquis sur le plan symbolique, tant son travail sur l'archétype christique du personnage de Franz prend une profondeur insoupçonnée tout au long du film. Si ce n'est pas pour son ode désormais habituelle à la nature, c'est au moins pour cet aspect-là que j'ai envie de me pencher plus encore sur la filmographie de Malick : cette recherche de l'absolu et du spirituel au-delà de tout dogmatisme.

Le Lac aux oies sauvages
6.6
13.

Le Lac aux oies sauvages (2019)

Nanfang chezhan de juhuì

1 h 53 min. Sortie : 25 décembre 2019 (France). Thriller, Drame, Film noir

Film de Diao Yi'nan

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Quand on prend un peu de recul, il ne fait aucun doute que la trame narrative de ce film est éculée : il ne s'émancipe pas suffisamment des codes du cinéma de genre pour constituer une proposition entièrement satisfaisante. Mais peut-être que justement, cette approche conventionnelle du film de gangs lui permet de mieux travailler l'ambiance et la distance ironique qui sont les deux grandes qualités du film. Car force est de constater que dès son ouverture, le film montre qu'il incarne avec les autres grands films chinois sortis dans l'année (An Elephant Sitting Still, So long my son, Un grand voyage vers la nuit) un renouveau esthétique fort. Les scènes de tensions comme celles d'attente sont toutes très réussies. Mais ce qui m'a le plus marqué, c'est ce regard acerbe sur la société chinoise, où les pratiques de la police sont explicitement mise en parallèle avec celle des criminelles. Notamment, une scène de description du quartier autour du Lac aux oies sauvages, à la fois drôle et lucide sur la vie quotidienne de la population locale.

Zombi Child
5.6
14.

Zombi Child (2019)

1 h 43 min. Sortie : 12 juin 2019. Drame, Fantastique

Film de Bertrand Bonello

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce qu'on ne peut pas reprocher à Bonello avec ce film, c'est sa prise de risque, sa volonté de s'aventurer là où on ne l'attend pas. De fait, il est évident que le caractère cryptique et décalé de son film qui mêle deux temporalités qui n'ont à première vue pas beaucoup de liens, ne conviendra pas à tout le monde. En fait, c'est un film qui s'apprécie en deux temps. Sur le moment, l'ambiance et le jeu des contrastes entre ces scènes muettes à Haïti et cette plongée assez intimiste dans l'école des jeunes filles de la Légion d'honneur procure un vrai plaisir, tant le regard poétique et curieux du cinéaste se suffit à lui-même. D'autant que pour l'une et l'autre narration, il soigne la crédibilité des cadres narratifs : les rites traditionnels haïtiens et leur mythologie est explorée avec une fascination communicative, tandis que le cadre rigoureux et les vécues d'adolescentes de cette école si particulière sont criantes de vérité (je connais une personne qui y est allé et m'a certifié que le milieu est justement retranscrit).

Et quand on laisse décanter, on se rend compte à quel point Bonello agit et réfléchit par son cinéma en anthropologue. Finalement, le lien entre ces rituels traditionnels haïtiens et le cadre si rigoureux basé sur le mérite républicain de cette école aux relents aussi furieusement bonapartiste est qu'ils fondent l'un et l'autre des systèmes de croyances opposés. Et ce qui est très fort, c'est que Bonello parvient véritablement à les mettre à égalité, et à s'extirper avec une grande intelligence de l'ethnocentrisme. Peut-être aurait-il fallu une écriture un peu plus dense, aussi bien dans la trame narrative que dans les personnages. Mais en l'état, "Zombi Child" parvient autant à fasciner avec poésie qu'à valoriser une culture dominée en bouleversant nos préconçus cartésiens. Et cela, ça risque aussi de faire grincer des dents, forcément.

L'Heure de la sortie
6.7
15.

L'Heure de la sortie (2019)

1 h 43 min. Sortie : 9 janvier 2019. Thriller

Film de Sébastien Marnier

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il manque un je-ne-sais-quoi, peut-être dans l'écriture du personnage principal, pour que le film marque durablement.
Mais parmi les cinéastes français qui font dans le métissage cinéma d'auteur/cinéma de genre, Sébastien Marnier s'impose immédiatement comme un réalisateur à suivre. L'atmosphère et les idées de mise en scène, le mélange entre un point de vue social et un registre horrifique fonctionne très très bien.

Matthias & Maxime
6.7
16.

Matthias & Maxime (2019)

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 2019 (France). Drame, Romance

Film de Xavier Dolan

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Moi qui m'attendait à du ultra-convenu et du ultra-déjà-vu par rapport aux précédents films de Dolan, force est de constater que le jeu des faux-semblants, des non-dits et du refoulement m'a emporté, et qu'il renouvelle un peu la gamme d'émotions traversées durant le film. Plus encore, Dolan se paye même le luxe de proposer un jeu d'acteur convainquant. Certes, la énième figure de mère toxique est clairement superflu, et il y a comme toujours des détails amenés avec de gros sabots. Cependant tout l'art de Dolan est justement de sublimer ce matériau de base : il y a toujours un moment de bascule, et celui de ce film a le mérite d'être décalé, contradictoire, instaurant ainsi une plus grande complexité dans le rapport qu'ont les personnages avec leur homosexualité. Ceci dit, les envolées lyriques de John F. Donovan m'auront finalement un poil plus marqué.

Le Daim
6.7
17.

Le Daim (2019)

1 h 17 min. Sortie : 19 juin 2019. Comédie, Thriller

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je suis un peu déçu de ne pas m'accorder à l'engouement général, d'autant qu'il y avait tout sur le papier pour que j'adore ce film. Et d'ailleurs, il a de grandes qualités : de sacrés moments de poilades, un excellent casting, une continuité intéressante de la réflexion de Dupieux sur la création artistique... Mais finalement, si on retrouve la folie de ses précédents films, je pense que c'est surtout la construction narrative qui m'a déçu. Après les détours et les digressions foisonnants de ses trois précédents films, Dupieux est revenu à un récit bien plus linéaire, et qui surtout ne va pas beaucoup plus loin que son pitch de départ, là où je m'attendais à ce qu'il soit un tremplin vers l'inconnu comme dans son meilleur film "Réalité". Reste que c'est une bonne comédie, mais pas transcendante au regard des autres films du cinéaste. Il faut dire aussi que j'en avais tellement d'attente...

Le Chant du loup
7.3
18.

Le Chant du loup (2019)

1 h 55 min. Sortie : 20 février 2019. Action, Drame, Thriller

Film de Antonin Baudry (Abel Lanzac)

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Film français de sous-marin pariant sur l'imminence d'une guerre nucléaire, "Le Chant du loup" est une très bonne surprise. Il tombe certes dans quelques poncifs, principalement à cause de l'écriture qui survole quelques personnages (surtout concernant le seul personnage féminin développé) et propose quelques rebondissements un poil éculé. Mais pour son premier film, Antonin Baudry propose quand même une réalisation convaincante distillant un sacré suspens, qui tient à sa bande-sonore particulièrement travaillée et à un univers d'anticipation très crédible. Le réalisateur ayant anciennement travaillé au ministère des affaires étrangères (qu'il relate dans la BD Quai d'Orsay), il a parfaitement conscience des enjeux internationaux qu'il imagine, jouant sur la paranoïa médiatique autour de la Russie et des djihadistes. Comme pour Quai d'Orsay, il s'évertue aussi à rendre compte du fonctionnement d'un métier depuis l'intérieur, celui de marin dans une boîte de conserve à des centaines de mètres de profondeur, qui a toujours fasciné le cinéma depuis "Le Bateau" de Wolfgang Petersen. Certes, il n'égale pas ce chef-d'oeuvre, mais il rivalise largement avec ce qu'à pu proposer le cinéma américain dans le même genre, confirmant le pouvoir de fascination du cinéma de sous-marin lorsqu'il est bien réalisé.

Marriage Story
7.3
19.

Marriage Story (2019)

2 h 17 min. Sortie : 6 décembre 2019 (France). Drame, Romance

Film de Noah Baumbach

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Il faut bien avouer que le film se repose principalement sur la performance de ses acteurs principaux. Mais quelles interprétations fabuleuses... Cette banale histoire de divorce en devient un drame touchant parfois le sublime, qui porte un discours frontal et très critique sur les relations sociales dans notre monde occidental rongé par l'individualisme et le triomphe du cynisme parfaitement incarné par les avocats des deux personnages principaux.

Toy Story 4
7.1
20.

Toy Story 4 (2019)

1 h 40 min. Sortie : 26 juin 2019 (France). Animation, Comédie, Aventure

Long-métrage d'animation de Josh Cooley

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Woody, Buzz l'éclair et les autres rempilent pour une quatrième fois, ce qui n'était pas évident tant la fin du troisième opus paraissait se suffire à elle-même. Cela explique d'ailleurs pourquoi le studio a eu autant de problèmes à l'écriture du film : les scénaristes ont probablement dû s'en arracher les cheveux. Mais le jeu en valait la chandelle, car la suite réussit à surprendre et à réaffirmer le génie indétrônable de Pixar, là on pouvait craindre une certaine paresse au vu de l'idée de départ qui consistait à réintroduire le personnage de la bergère.

Il est certainement moins marquant que Toy Story 3 peut-être car il est plus avare en idées géniales et son degré de noirceur est moindre. Mais ses ambitions plus restreintes ne sont pas si gênantes car elles lui permettent d'exploiter à fond sa principale idée, celle de placer Woody face à un nouvel épuisement de ses convictions. Lui qui n'a toujours aspiré qu'à prendre soin d'un enfant qui lui donne en retour toute l'affection qu'il peut donner à un jouet, il se retrouve délaissé pour une fourchette en plastique vaguement customisée qui est le nouveau centre d'affection de l'enfant en question.Cela rend sa mission vaine et insensée. Ainsi, Pixar interroge la tendance parfaitement humaine à substituer les moyens aux fins par habitude et peur du vide : si Woody veut absolument prendre soin de l'enfant, c'est parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre. Force est donc de constater que Pixar parvient une fois encore avec brio à insérer des thématiques adultes dans son récit pour aller plus loin que le plaisir nostalgique irrésistible que son univers procure avant tout.

Green Book - Sur les routes du Sud
7.5
21.

Green Book - Sur les routes du Sud (2018)

Green Book

2 h 10 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Biopic, Road movie

Film de Peter Farrelly

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Quel plaisir d'être aussi agréablement surpris d'un film dont on n'attend pas grand-chose ! La réussite de Green Book tient à deux choses : son écriture et l'interprétation marquante des deux acteurs principaux, qui dotent le film d'un fort capital sympathie. Mais le film serait resté au stade du biopic conventionnel et cliché si le soin apporté au scénario n'avait pas fait germer des dialogues aussi bien écris, et une dramaturgie soignée qui donne consistance aux problématiques qu'elle soulève.

Celles-ci se résument à l'opposition entre un afro-américain musicien au style de vie bourgeois et son chauffeur italien prolo et raciste l'accompagnant dans sa tournée du Sud des Etats-Unis. Il ne s'agit alors pas seulement pour le prolo de défaire ses préjugés racistes, mais aussi pour l'afro-américain de se défaire de son mépris de classe. Cela augure de nombreuses scènes très drôles et réjouissantes. Et cela occasionne aussi une tension dramatique qui n'est pas à négliger, tant cette figure paradoxale de l'afro-américain musicien à des années lumières des conditions de vie des bluesman et des habitants de Harlem se révèle touchante dans sa solitude. Bon, il faut avouer que c'est pétri de bons sentiments, que cela reste classique du point de vue de la réalisation et que les pratiques racistes du Sud sont représentées de manière assez édulcorées. Mais au vu des défauts inhérents à la comédie américaine et au biopic que le film évite avec force d'intelligence, difficile de ne pas bouder son plaisir.

Atlantique
6.5
22.

Atlantique (2019)

1 h 46 min. Sortie : 2 octobre 2019. Drame

Film de Mati Diop

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Je ne m'attendais pas du tout à ce que le film propose, tant il s'éloigne d'un simple portrait social des conditions de vie des africains les plus démunis que je croyais qu'il était. En fait, la réalisatrice cherche bien à témoigner de cette réalité mais elle fait le pari qu'elle marquera d'autant plus les esprits en employant le registre fantastique, qui lui permet du même coup de s'inspirer des croyances traditionnelles pour en faire tout le sel de la narration du film. Résultat, en partant d'un postulat sans surprise (des travailleurs de chantiers ne sont pas payés pendant plusieurs mois, l'un d'entre eux aime une jeune fille promise au fils du riche propriétaires qui refuse de les payer) elle propose un film empli de mystère, travaillant une ambiance moite qui fait une bonne partie du charme du film.

Certes, la première partie du film aurait mérité plus de développement, surtout dans la relation entre les deux personnages principaux. Mais la réalisatrice réussit le cœur de son ambition, l'aspect politique du film, qui révèle le potentiel subversif de la sorcellerie lorsque celle-ci décide de réclamer justice. Au passage, cela lui permet de remettre le phénomène de migration pour des raisons économiques dans un contexte socio-politique, contredisant ainsi la stigmatisation systématique par le champ médiatique des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée pour vivre en Europe « alors que leur pays n'est même pas en guerre, nous on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».

Les Misérables
7.5
23.

Les Misérables (2019)

1 h 44 min. Sortie : 20 novembre 2019. Drame

Film de Ladj Ly

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

J'étais très lien de m'attendre à une telle claque. Ladj Ly a percuté précisément ce qui fait la grandeur d'un bon film politique : affirmer une vérité trop peu dite à un moment où il est crucial de la dire, avec un point de vue qui ne l'assène pas de manière dogmatique mais vient la scruter de manière empathique et dialectique. En l'occurrence, bien que le cinéaste et les acteurs du film soient tous issus et habitent les quartiers populaires du même acabit que celui du film, il ne s'agit pas d'un récit manichéen opposant les méchants policiers aux jeunes banlieusards victimisés. Le cinéaste, à la manière de Xavier Legrand l'année dernière à propos de la violence conjugale, explore les deux points de vue, non pas pour tomber dans le relativisme du style "oui, mais il y a aussi des flics gentils" mais pour montrer les logiques sociales à l'oeuvre, et un état d'esprit autoritaire qui dépasse les responsabilités individuelles.

Mais finalement ce qui en fait un film si marquant au delà de sa pertinence politique est l'inventivité de son écriture et de sa mise en scène. Les personnages brossés, l'enchaînement des événements rendant l'escalade de la violence parfaitement logique et compréhensible, le rythme sur un fil tendu qui fait monter la tension jusqu'à la scène finale paroxysmique... C'est d'abord du grand cinéma avant d'être un film à visée politique. Et ce ne sont pas les superbes images aériennes, l'interprétation impeccable des acteurs (et même les enfants !) et la force dramatique de certaines scènes, contrebalancées par quelques touches d'humour salvatrices, qui nous contrediront. Je veux bien parier mon poster de Romy Schneider que ce film s'en tire avec un prix à la fin de la semaine.

Joker
7.6
24.

Joker (2019)

2 h 02 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Todd Phillips

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Un blockbuster plus ou moins dans la catégorie "film de super-héros" (en réalité, il s'en écarte complètement) qui se permet le luxe d'être véritablement politique tout en étant anti-spectaculaire... Depuis la trilogie de Nolan, je ne saurais en citer un seul. Certes, une poignée de scènes à l'esthétique un peu clipesque nous rappelle quand même qu'on est dans une production hollywoodienne. Mais ce serait du chipotage, tellement ce film qui s'apparente plus à un thriller psychologique réussit très bien la montée en puissance simultanée de la déchéance dans la folie du Joker, avec une toile de fond sociale qui remet les pendules à l'heure par rapport aux archétypes des récits de super-héros. En effet, le crime que Batman dit toujours vouloir purger de Gotham, le voilà enfin placé dans un contexte, situé et pensé dans le ferment rance des inégalités sociales. En cela, le passage à l'émeute n'est pas outrancier, il est logique. La dimension psychologique du film n'en est pas délaissée pour autant, se payant le luxe de se référer autant à Taxi Driver qu'à La Valse des Pantins et de laisser une ambiguïté sur la teneur des événements qui rend la lecture du film d'autant plus dérangeante et ambiguë. Ce n'est peut-être pas le chef-d'oeuvre annoncé, mais c'est une vraie bouffée d'air dans le paysage hollywodien.

Bienvenue à Marwen
6.5
25.

Bienvenue à Marwen (2018)

Welcome to Marwen

1 h 56 min. Sortie : 2 janvier 2019 (France). Biopic, Drame, Fantastique

Film de Robert Zemeckis

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Au vu de la carrière de Zemeckis après "Seul au monde", ce nouvel opus tient presque du miracle, tout en étant parfaitement logique dans son parcours. Tiré d'une histoire vraie incluant des passages en animation, ce "Marwen" est une synthèse de ce que Zemeckis a fait jusque-là. Les thèmes du trauma et du poids des normes sociales, il ne les avaient pas développés depuis ses deux opus avec Tom Hanks, et c'est peut-être cela qui donne une consistance nouvelle à sa réalisation. Ils donnent un sens intime et touchant à l'univers qu'il développe. Le film est donc loin de se réduire à une simple prouesse visuelle. Mais c'est pourtant bien sa mise en scène, qui multiplie avec ingéniosité les ruptures entre imaginaire et réalité, entre la perception handicapée et traumatisée du personnage principale et celle des autres personnages qui marque le plus.

Surtout, cette mise en scène multiplie les registres en évitant de tomber trop dans le pathos misérabiliste, la comédie ludique ou le drame sentimental. L'équilibre est très précaire et certainement un peu bancal, mais tellement plus inventif, réjouissant et cohérent que tout ce qu'il se fait dans le genre biopic... Et puis il s'agit tout de même de la renaissance d'un réalisateur, alors pourquoi bouder son plaisir ?

Ma vie avec John F. Donovan
6.1
26.

Ma vie avec John F. Donovan (2018)

The Death and Life of John F. Donovan

2 h 03 min. Sortie : 13 mars 2019 (France). Drame

Film de Xavier Dolan

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Peut-être est-ce parce que je n'attendais pas grand-chose du nouveau Xavier Dolan que je suis aussi agréablement surpris du résultat. S'il n'atteint pas en effet les grands moments d'émotion que peuvent procurer "Mommy" ou "Laurence Anyways", il parvient à conférer un intérêt à son sujet et à impliquer le spectateur, alors que le postulat initial semblait assez convenu, et aussi assez nombriliste, tant les deux personnages principaux font écho à Dolan lui-même. Cette réussite tient principalement aux moyens plus ambitieux mis à sa disposition : les plans aériens de New-York, les décors, mouvements de caméras, effets de lumières très travaillés donnent une fluidité à l'ensemble qui est redoublée par un montage qui enchâsse merveilleusement bien les différentes temporalités et les différents niveaux de récit.

Certes, il y a quelques passages outranciers qui poussent certains tics du réalisateur de manière trop ostentatoire pour immerger totalement dans le récit, notamment à cause de la bande-son. Il y a aussi une scène où il justifie sa démarche maladroitement par le biais d'un dialogue beaucoup trop appuyé dont les arguments sont d'ailleurs mal formulés et assez contestables. Mais Dolan réussit l'essentiel de ses intentions, qui tiennent d'abord à la mise en parallèle de deux relations mère-fils bouleversantes. Elles tiennent ensuite à la mise en valeur de ses deux personnages principaux, dont les tourments psychologiques parviennent à faire naître l'émotion et donner consistance à la dramaturgie du film. J'en ressors donc bien plus satisfait que son précédent film.

J'accuse
6.7
27.

J'accuse (2019)

2 h 12 min. Sortie : 13 novembre 2019. Drame, Historique, Thriller

Film de Roman Polanski

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Il y avait au moins deux aspects qui me donnaient envie de voir ce film : d'une part, tâcher de déterminer si Polanski trace ou pas un lien malsain et outrancier entre sa propre condition de violeur récidiviste clamant son innocence avec celle de Dreyfus, vrai innocent de l'Histoire. D'autre part, la veine polar du cinéaste est celle que je préfère avec sa veine horrifique (il faut se rappeler "Chinatown" et "The Ghost Writer" !) et j'étais curieux de voir ce que cela pouvait donner.
Pour ce qui est de l'identification de Polanski à Dreyfus, difficile de trancher véritablement, mais étant donné la posture effacée de Dreyfus tout au long du film, je n'ai pas l'impression qu'il se serve du film comme d'une tribune contre le mouvement metoo.
Pour ce qui est de l'aspect polar, j'ai été grandement rassasié par les premiers pas du film dans ces locaux du service des renseignements de l'armée française, qui en expose les rouages et l'esprit de clocher avec un regard férocement ironique. Certes, il s'agit aussi d'un biopic avec ce que cela comporte de lourdeur classiciste, ce qui est parfois frustrant. Mais c'est paradoxalement cet aspect s'attardant sur la psychologie des personnages qui rend le film surprenant. La figure de Jacquart, guidé par un esprit de droiture et de justice sans jamais perdre pour autant ses préjugés antisémites et son ambivalence, est passionnante. Elle permet au film de ne pas tomber sommairement dans le réquisitoire contre l'antisémitisme, mais de réfléchir sur cette pulsion en la portant au niveau de la société. Car derrière le visage de Jacquart dans la dernière scène, il y a un mystère qui en fait un symbole du racisme ordinaire, la banalité du mal chère à Arendt.

Les Hirondelles de Kaboul
7.1
28.

Les Hirondelles de Kaboul (2019)

1 h 20 min. Sortie : 4 septembre 2019 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Certes, le film souffre quelque peu de la différence avec « Parvana », autre film d'animation sur Kaboul sous le régime Taliban sorti l'année dernière, tant « Les hirondelles de Kaboul » a un registre similaire tout en ayant des ambitions narratives et esthétiques moindres. Il n'empêche que les enjeux fonctionnent très bien et permettent de dépasser une approche manichéenne de la situation tout en lui insufflant une dose salvatrice de poésie.

Minuscule 2 : Les Mandibules du Bout du Monde
6.8
29.

Minuscule 2 : Les Mandibules du Bout du Monde (2019)

1 h 32 min. Sortie : 30 janvier 2019. Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

L'univers Minuscule s'étend avec un deuxième long-métrage qui charme encore plus que le premier. Plutôt que de tenter de rivaliser avec les productions américaines en terme de virtuosité visuelle, cette réalisation française animée s'avère étonnamment contemplative : certains plans prennent le temps d'installer les décors, les émotions des personnages-insectes... Tout en développant quelques scènes d'action sacrément bien fichues (les mantes religieuses ont dû être un calvaire à animer !) qui ponctuent le film à merveille. Certes, le déroulement narratif n'invente pas l'eau chaude, et reste assez conventionnel. Mais quel plaisir ludique, loin d'être régressif tant il s'avère être autant un divertissement qu'un poème doux sur la vie fantasmée des insectes (des scènes comme celle du rite de guérison dans la fourmilière atteignent une intensité insoupçonnée).

Sangre Blanca
30.

Sangre Blanca (2018)

1 h 37 min. Sortie : 27 septembre 2018 (Argentine). Thriller

Film

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Voilà un film peu ambitieux dans ce qu'il développe (un huis clos presque continuel développant une relation père-fille compliquée dans un contexte de trafic de drogue à la frontière entre l'Argentine et la Bolivie) mais qui exécute très bien sa proposition, dégageant de l'émotion avec un dispositif très limité, ce qui rend le résultat assez admirable. Car le film en dévoile très peu sur ses personnages, et à force de rester dans la suggestion il aurait pu facilement lasser. Mais cette suggestion parvient en fait à conserver l'attention du spectateur et à continuellement l'intriguer. Elle permet aussi au film de se focaliser sur le lieu du récit, proposant finalement un cadre assez réaliste et crédible, d'où plane la menace permanente des trafiquants qui semblent avoir des yeux partout.

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