On ne va pas se mentir : quand on lance un album d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, on s’attend à embarquer pour un trip musical solaire, un mélange de folk vintage et de gospel joyeux où tout le monde chante ensemble autour d’un feu de camp imaginaire. Et à ce niveau-là, le groupe reste fidèle à lui-même. L’esprit de communauté, la chaleur, les vibes peace & love… tout y est. Mais voilà, cette fois, la magie opère un peu moins.
Dès les premiers morceaux, on retrouve cette énergie collective qui a fait le charme du groupe, notamment sur “Let’s Get High”, qui donne envie de danser pieds nus dans l’herbe. C’est joyeux, c’est plein de cœur, et ça fait du bien. Le souci, c’est que l’album semble un peu trop se reposer sur ses acquis. À force de vouloir transmettre de la lumière, il oublie parfois de créer du contraste. Résultat : plusieurs titres finissent par se fondre les uns dans les autres.
Il manque ce petit grain de folie ou cette étincelle de nouveauté qu’on avait tant aimée sur leur premier album. Ici, tout est un peu trop lisse, un peu trop attendu. On a parfois l’impression d’écouter la bande-son d’une retraite spirituelle qui ne change jamais de playlist.
Cela dit, tout n’est pas à jeter, loin de là. Des morceaux comme “Life Is Hard” ou “Better Days” offrent un peu plus de relief, voire une touche de mélancolie bienvenue. On sent que le groupe sait encore toucher juste quand il ralentit le tempo et laisse un peu d’espace aux émotions. Il y a une sincérité qui transparaît, même si elle se noie parfois dans un excès d’optimisme un peu mécanique.
Au final, Edward Sharpe & The Magnetic Zeros version 2013, c’est comme un bon smoothie : ça fait plaisir sur le moment, c’est doux, c’est sucré… mais ce n’est pas le genre de goût qu’on garde longtemps en mémoire. J’ai passé un moment agréable à l’écoute, mais je ne ressens pas l’envie de revenir souvent à cet album. Il manque ce petit twist, cette prise de risque qui aurait pu en faire quelque chose de plus marquant.
6/10, donc. Parce que c’est sincère, bien fait, et porté par une vraie envie de bien faire. Mais aussi parce que, parfois, ça tourne un peu en rond. Un album sympathique, mais qui aurait mérité un brin de folie en plus pour vraiment s’envoler.