Avec Four (2012), Bloc Party prend un virage inattendu : fini les sonorités post-punk raffinées, place à un rock brut, presque garage. Dès “So He Begins to Lie”, les guitares hurlent, la batterie martèle – le groupe semble vouloir tout casser pour mieux renaître.
Ce retour à l’instinct a du bon. Certains morceaux, comme “Kettling” ou “3x3”, débordent d’une énergie qui fait du bien, presque cathartique. Mais cette rage n’est pas toujours bien canalisée, et l’album perd un peu en cohérence. On alterne entre puissance brute et tentatives plus mélodiques, parfois sans vraie transition.
Heureusement, Bloc Party n’a pas perdu son sens de la nuance. “Real Talk” ou “Truth” montrent une vulnérabilité bienvenue, qui équilibre l’ensemble. Ces respirations donnent de la profondeur à un disque qui aurait sinon pu paraître trop monochrome.
Four n’est pas parfait, mais il est honnête, audacieux, parfois maladroit, souvent vibrant. Un album qui divise, mais qui vit. Et c’est déjà beaucoup.
Note perso : 7/10. Parce que le chaos peut être beau, même quand il déraille un peu.