Galaxy Garden, c’est un peu comme ouvrir un coffre rempli de cristaux sonores, tous scintillants, imprévisibles, et parfois trop nombreux pour qu’on puisse vraiment les apprécier un à un. Lone nous invite dans un monde où la musique ne se contente pas d’être entendue — elle se projette, se faufile, pulse, comme une nébuleuse vivante. Et si l’expérience est souvent grisante, elle n’est pas toujours facile à suivre.
L’un des premiers mots qui me vient à l’esprit, c’est abondance. L’album déborde d’idées, d’impulsions rythmiques et de textures synthétiques éclatantes. On sent que Lone veut nous emmener loin, très loin, dans un monde à la fois alien et coloré. Les morceaux s’enchaînent comme des mini-univers, certains très maîtrisés (Crystal Caverns 1991 est un bijou d’euphorie rétro), d’autres plus désorientants.
C’est cette profusion qui, parfois, crée un léger déséquilibre. À force de superposer les couches, l’émotion se dilue par endroits. Il y a des moments où l’on a envie de respirer, de laisser un motif s’installer, mais Lone préfère souvent l’envol immédiat à la contemplation. Ça donne un album toujours en mouvement, mais parfois au détriment de la profondeur.
Cela dit, difficile de ne pas être charmé par la palette sonore qu’il manie. Galaxy Garden est profondément ancré dans l’héritage des années 90 — on y sent la jungle, l’ambient, l’acid, mais réinterprétés avec une fraîcheur sincère. Ce n’est jamais une copie, plutôt une réinvention. Il y a un vrai amour de la musique dans ces morceaux, une générosité qui, malgré ses débordements, reste touchante.
En lui mettant 7.5/10, je reconnais que c’est une œuvre forte, originale, mais pas toujours aussi marquante que je l’aurais espéré. J’admire la démarche, je salue la prise de risque, mais certains titres me laissent plus intrigué qu’ému. C’est un album qui stimule beaucoup les sens, un peu moins le cœur — du moins à la première écoute.
Cela dit, Galaxy Garden a quelque chose d’unique. Il donne envie d’y revenir, de percer ses mystères, de réécouter certains détails qu’on aurait ratés. Et c’est peut-être ça, finalement, sa plus belle réussite.