Avec I Hate Music (2013), Superchunk signe un album à contre-pied de son titre. Ce n’est pas une déclaration de haine, mais un cri d’amour contrarié, adressé à cette musique qui ne guérit pas tout, mais qui permet quand même d’avancer.
Dès les premières notes, l’énergie est là : urgente, brute, presque viscérale. La production reste fidèle à l’ADN du groupe – rugueuse, directe, sans fioritures. Pourtant, sous cette couche de guitares fuzzées et de rythmes frénétiques, on sent poindre une réelle mélancolie. Des titres comme Me & You & Jackie Mittoo ou Low F portent une émotion sincère, celle du deuil et de l’impuissance face au temps qui passe.
Ce qui m’a touché, c’est ce contraste entre la rage sonore et la fragilité du propos. L’album n’est pas parfait – il tourne un peu en rond par moments – mais il est honnête, vibrant, profondément humain. C’est ce qui m’a convaincu de lui mettre un solide 8/10.
En résumé : un disque qui frappe fort, mais surtout juste.