Avec Shrines, Purity Ring pose en 2012 les fondations d’un univers musical singulier : entre synthés vaporeux, beats découpés au scalpel et voix éthérée, le duo canadien tisse une ambiance à la fois féérique et inquiétante. Et ça marche. L’album hypnotise, surtout dans ses premiers titres (Fineshrine, Obedear), où la fusion entre sons organiques et textures électroniques fonctionne à merveille.
Mais au fil des morceaux, cette magie commence à s’émousser. La palette sonore, bien que séduisante, manque parfois de variété. L’esthétique est forte, cohérente, mais un peu enfermante. À force de rester dans le même registre, l’album finit par tourner en rond.
Là où Shrines divise aussi, c’est dans sa manière de traiter l’émotion : toujours un peu distante, froide, presque clinique. Les textes, riches en images étranges et corporelles, intriguent mais peinent à toucher en plein cœur. On est fasciné, oui, mais rarement bouleversé.
Au final, Shrines est une belle promesse, portée par une vision claire et une identité marquée. Un album marquant, mais qui, à mes oreilles, reste à mi-chemin entre le coup de foudre et la simple admiration. D’où ma note : 7.5/10.