La Femme léopard, septième tome des aventures revisitées de Spirou et Fantasio, c’est un peu comme déguster une pâtisserie rétro : joli en apparence, mais avec un goût qui manque un peu de mordant. Yann et Olivier Schwartz nous replongent dans les années 50 avec leur style caractéristique, mais le cocktail d’aventure, d’humour, et de clin d’œil historique semble avoir un peu trop reposé.
L’intrigue, qui mêle une enquête autour d’une mystérieuse femme masquée et des péripéties exotiques, a du potentiel sur le papier. Le duo Spirou-Fantasio s’embarque dans une histoire où le danger et les révélations s’accumulent, mais le tout manque cruellement de punch. Les rebondissements se succèdent sans toujours captiver, et certains passages s’étirent comme un vieux chewing-gum.
Graphiquement, Olivier Schwartz fait le boulot. Son trait rétro, qui rappelle l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge, est toujours aussi agréable à regarder. Les décors des années 50 sont soigneusement détaillés, et l’ambiance d’époque est impeccablement rendue. Mais cette perfection visuelle peine à compenser un scénario qui ne sait pas vraiment où donner de la griffe.
Côté écriture, Yann oscille entre hommage et trop-plein de références. Les dialogues cherchent à mêler humour et noirceur, mais tombent parfois à plat. Le personnage de la Femme léopard, pourtant prometteur, manque de profondeur et reste sous-exploité. Elle aurait pu être l’élément central d’un récit audacieux, mais se retrouve plus souvent figurante qu’actrice principale.
Le vrai problème de ce tome, c’est qu’il semble hésiter entre deux tons : aventure légère et thriller noir. Résultat, ni l’un ni l’autre ne fonctionne pleinement, et on se retrouve face à un album qui ne parvient pas à rugir comme il le devrait. Les fans inconditionnels de Spirou apprécieront l’effort nostalgique, mais les autres risquent de trouver l’ensemble un peu tiède.
En résumé : La Femme léopard est un épisode visuellement soigné mais narrativement bancal des aventures revisitées de Spirou et Fantasio. Yann et Olivier Schwartz livrent un album qui joue sur la corde de la nostalgie sans vraiment l’accorder. Une lecture agréable pour les curieux et les fans de l’époque, mais pas inoubliable. Un félin qui miaule plus qu’il ne rugit.