En août 2021, les Talibans prennent d’assaut la capitale de l’Afghanistan au moment même où les américains quittent le territoire. Au milieu du chaos, des milliers d'afghans tentent de trouver refuge à l’aéroport et au sein de l’ambassade de France, les derniers lieux encore protégés…
Martin Bourboulon (Eiffel - 2021) adapte le roman autobiographique "13 jours, 13 nuits dans l’enfer de Kaboul" de Mohamed Bida, le policier français qui a réussi à négocier et exfiltrer des centaines d’afghans et ressortissants français lorsque les Talibans se sont emparé du pouvoir à Kaboul.
Ce thriller militaire (et géopolitique) nous replonge dans l’enfer qui régnait à Kaboul lorsque les américains ont quitté la capitale, le tout, montré à hauteur d’homme. L’ennui et pas des moindres, c’est que le film s’en retrouve totalement dénué de la moindre tension dramatique. Certes, on peut s’estimer heureux que le film nous évite tout sensationnalisme avec de gros effets de pyrotechnie, néanmoins on aurait aimé rester accrocher à notre fauteuil, ressentir l'électricité dans l’air, les divergences de points de vue et surtout, le danger que représente les Talibans. Sauf qu’à aucun moment on ne parvient à toucher du doigt ou à effleurer la moindre tension, que ce soit à l’ambassade ou dans les rues de Kaboul, les Talibans y apparaissent parfaitement inoffensifs
(alors que ce sont les premiers a égorger ou lapider quiconque ne respecte par leur mode de pensée).
Concernant les ressorts dramatiques, quel est le vrai du faux entre la réalité et la fiction ?
Entre la journaliste (qui semble avoir toujours le dernier mot face aux militaires) incarnée par Sidse Babett Knudsen (la caution "humaniste" du film) et le fait qu’il n’avait aucun véhicule militaire pour fermer le convoi (c’est tellement grossier comme erreur).
Sans parler de la dernière partie se déroulant à l’aéroport, une séquence bien trop étirée en longueur,
entre le retour des passagers du dernier bus et la soldate américaine qui n’apporte aucune utilité à l’intrigue si ce n’est de faire du remplissage et de renforcer le côté dramatique et tire-larmes.
Enfin, côté distribution, Roschdy Zem fait amplement le job, aux côtés de Lyna Khoudri et l’excellent Christophe Montenez. Mais pour le reste, c’est un peu la douche froide, le film aurait grandement gagné à renforcer son côté dramatique et à être beaucoup plus punchy.
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